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Comment écouter de la musique classique peut-il vous rendre heureux ?

musique classiqueMon récit va se baser sur une histoire vraie.
C’est l’histoire d’une petite fille de cinq ans qui assiste à son tout premier concert où elle a la chance d’écouter de la musique classique. J’ai choisi cette histoire, car elle illustre parfaitement les émotions que l’on peut ressentir en écoutant de la musique classique. Lisez donc la suite.

C’est l’hiver, et dehors il fait froid, d’ailleurs la nuit est déjà tombée.
Pendant ce temps, beaucoup de monde s’empresse à l’entrée de la salle de spectacle.
En effet, dans cette ville de province, les concerts de musique classique organisés par le directeur du conservatoire sont très prisés.

L’évènement est de taille, puisqu’on nous promet l’intégrale des Concertos Brandebourgeois de Jean Sébastien BACH avec quelques instruments d’époque, c’est-à-dire construits à l’identique du temps de BACH (flûte et violon).
J’ai cinq ans et me retrouve parmi toutes ces grandes personnes.

La petite salle me semble pourtant immense à mes yeux d’enfant.

Elle affiche complet ce soir-là, car les spectateurs sont nombreux.

Il y a peu d’enfants, et d’ailleurs, ceux qui sont présents sont tous plus grands que moi (hormis ma petite sœur).

Ensuite, mes parents choisissent un emplacement libre, puis  nous nous asseyons sur les banquettes rouges de l’auditorium.

Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre.

C’est la première fois que je viens dans cet endroit et que j’assiste à un concert.
Je ne sais pas ce qu’il va arriver, c’est le grand inconnu.

À la maison j’entends ma maman jouer du piano. Nous écoutons aussi beaucoup de disques vinyles. Depuis peu, j’apprends le violon avec un professeur privé.
Venir à un concert est pour moi une expérience nouvelle, mais je ne montre aucune excitation. Je suis contente de venir, mais pas plus enthousiaste que ça.

Je ne comprends pas pourquoi il y a toute cette agitation autour de moi.
Les gens parlent fort, rient et paraissent heureux d’être là.
Moi, je suis calme, j’observe les mouvements dans la salle.
Le concert n’a pas commencé, mais je suis déjà spectatrice.

Près de la scène, un homme voûté, parle très fort et de façon théâtrale. Il fait de grands gestes avec ses bras. Il paraît être quelqu’un d’important dans ce décor. Je ne le sais pas encore, mais il deviendra mon professeur de piano 5 ans plus tard.

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La scène est en contrebas.
Un clavecin est caché au fond derrière les chaises et les pupitres.
C’est la première fois que j’en vois un. J’aimerais beaucoup aller le voir de plus près.Clavecin
Les lumières s’éteignent, l’agitation s’arrête et d’un coup, c’est le silence.

Les musiciens de l’orchestre entrent en scène avec leur instrument :
violon, alto, violoncelle, viole de gambe, contrebasse, cor, hautbois, basson, flûte traversière en bois. Je reconnais les instruments au fur et à mesure de leur arrivée sur scène. J’en ai déjà vu dans des livres illustrés, mais certains me sont encore inconnus.

Le public applaudit dès que les musiciens entrent sur scène.
Les musiciens se sont installés devant leur pupitre, c’est le silence.
Je me demande pourquoi la musique ne commence pas de suite.
Le silence me paraît long.
Le chef d’orchestre entre sur scène.
Tout l’orchestre se lève.
Le public applaudit encore plus fort que tout à l’heure.
Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais cette fois, j’applaudis comme tout le monde.
Le chef salue l’assemblée, fait assoir les musiciens, le silence se rétablit.

Au signe de la baguette de son chef, l’orchestre commence à jouer.
Dès la première note, c’est le début du voyage.
La musique classique de Jean Sébastien BACH nous emmène.
Le caractère bien rythmé du premier mouvement m’envoûte.
Les notes s’enchaînent les unes après les autres dans un flot continu.
La musique semble couler naturellement.
Je suis hypnotisée par le mouvement des archets des violons.
Mes oreilles sont littéralement chatouillées par les sons.
Je sens mes tympans frémir.

Les musiciens jouent les trois mouvements du concerto entre lesquels un court silence ne recueille aucun applaudissement du public.
Décidément les adultes font des choses que je ne comprends pas !
J’aurais bien applaudi, c’est si beau !
La musique continue ainsi…

Le temps s’est arrêté et j’ai l’impression de partir pour un voyage.
Physiquement je suis là, assise dans cet auditorium parmi une multitude de gens.
Mais mentalement je suis loin, mes pensées se sont envolées.
Cette musique m’évoque tant d’images et de paysages. Je voyage en restant assise !
Je sens des émotions venir, mon cœur bat au rythme de la musique.
La musique provoque en moi des émotions très fortes.
J’aimerais qu’elle ne s’arrête jamais.

Le Concerto Brandebourgeois n°3 arrive.

Dès les premières notes, je déclare que c’est mon préféré.

Avec ces phrases enlevées et ces motifs à la fois simples et élaborés, je frémis d’émotion.

En particulier, les violons me subjuguent, tandis que le clavecin, avec son rôle de soutien, ponctue les phrases.

Ainsi, j’éprouve un réel plaisir mêlé à un sentiment de plénitude.

En effet, je désire cette musique, je la voudrais en moi.

De plus, je désirerais savoir jouer comme les artistes sur scène.

Promis quand je rentre à la maison, je joue du violon jusqu’à savoir jouer comme eux.
Je me sens poussée par une force qui me donne de l’énergie.
Est-ce cela la motivation ?la musique

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Un flûtiste monte sur scène, le clavecin est déplacé au premier plan.
Voici le concerto n°5, finalement je décide que celui-là sera mon préféré tant je me sens en symbiose avec la musique dès les premières notes. Je me sens stimulée par la mélodie qui se dégage et le rôle soliste du clavecin.
Des frissons me parcourent le corps juste au moment où l’orchestre joue le thème principal pour la deuxième fois. Je ne sais pas pourquoi à ce moment-là, je n’y peux rien. C’est mon corps qui parle, je ne contrôle pas.

Voilà le solo du clavecin, le son si particulier me fait tout oublier.
Je suis concentrée uniquement sur les mains du soliste et je m’imagine à sa place.
À la fin du concert, je suis transformée, j’ai un sourire jusqu’aux oreilles.

J’applaudis jusqu’à en avoir mal aux mains. Ce jour-là, je n’ai pas encore conscience de l’impact qu’à la musique sur moi. Tout ce que je sais, c’est que je me sens motivée et que j’ai très envie de retrouver mon petit violon.
Il est pourtant tard le soir, je devrais être fatiguée.
Je comprends à présent l’enthousiasme des adultes.
Toutes les émotions décrites, je les ai ressenties à plusieurs reprises dans ma vie.

Ce n’est pas très étonnant en effet, quand on sait que la musique active des substances en nous. D’ailleurs, le neurologue Pierre Lemarquis l’explique très bien. Ainsi, quand nous écoutons de la musique, notre corps sécrète des neuromédiateurs comme la dopamine, la sérotonine ou l’adrénaline. Par exemple, la dopamine est le neuromédiateur du désir, tandis que la sérotonine joue un rôle antidépresseur et l’adrénaline est énergisante. En somme, toutes ces substances réunies nous procurent un sentiment de bien-être profond.

Par exemple, certains aimeront écouter de la musique classique dès le matin pour se mettre de bonne humeur.
En revanche, d’autres ne quittent pas leur baladeur.
De plus, la musique nous aide à nous relaxer, nous endormir, nous motiver.
Enfin, elle nous fait danser !

Et vous, vous souvenez-vous alors de vos premières expériences de concert ? Partagez-les dans les commentaires 🙂

Article écrit par Aurélie du blog 1piano1blog.

Pour finir donc, j’aimerais vous inviter à suivre la vidéo suivante. Elle explique comment trouver et utiliser de la musique gratuite et libre de droit.

Crédits Photos : Bartosch Salmanski – flickr.com, Chris Jupin – flickr.com, Christophe Alary – flickr.com.

Aurélie du blog 1piano1blog.

Recherches utilisées pour trouver cet article :

https://habitudes-zen net/comment-ecouter-de-la-musique-classique-peut-il-vous-rendre-heureux/
23 commentaires
  1. Comme j’aurais aimé être à la place d’Aurélie ! J’ADORE les concertos Brandebourgeois de Bach, et le N°3 est incontestablement mon préféré ! Quel merveilleux moment cela a du être !

    1. Bonjour Serge,
      merci pour ce message. Oui ce moment est un des plus grands souvenirs d’enfance. Je suis bien heureuse d’avoir eu cette chance là !

  2. C’est duperbe ce texte, bravo Aurelie!!!
    Voilà l’importance que LES parents sortent avec les enfants aux theatres, musees et expos, concert classiques, etc

    1. Merci pour ton commentaire Renata. C’est vrai que j’ai eu beaucoup de chance d’avoir des parents amateurs de sorties culturelles 🙂

  3. Je vous remercie pour votre commentaire, les vidéos sont un bon moyen pour savourer la musique classique. Pour ma part, je reste une inconditionnelle du concert live 🙂

    1. Je n’ai, hélas, jamais eu l’occasion d’assister à un concert live. Et pourtant, j’en rêve…

  4. merci de cette très belle retranscription d’un moment d’émotion magique.
    Chacun sa madeleine, moi c’est la messe en ut mon premier concert, chaque fois que je l’écoute, elle me connecte le cerveau aux tripes.
    Spyd

    1. Merci Spyd pour votre commentaire. Je comprends votre émotion, la messe en ut de Mozart est un véritable chef d’oeuvre.

    1. Bonjour Christine,
      je vous remercie pour votre commentaire. Je suis ravie de voir que vous appréciez mes vidéos au piano 🙂

  5. Le titre ne correspond pas au contenu de l’article.

    Il y a un seul paragraphe qui y correspond :

    « Ce n’est pas très étonnant quand on sait que la musique active des substances en nous. Le neurologue Pierre Lemarquis l’explique très bien. Quand nous écoutons de la musique, notre corps sécrète les neuromédiateurs comme la dopamine, la sérotonine ou l’adrénaline. La dopamine est le neuromédiateur du désir, la sérotonine a un rôle antidépresseur et l’adrénaline est énergisante. Toutes ces substances réunies nous donnent un sentiment de bien-être profond. »

  6. C’est un magnifique texte, Aurélie-du-blog.

    Merci de partager avec nous cette expérience personnelle sublime que vous avez eue avec la musique.

    1. Merci pour ton commentaire Eric,
      c’est assez difficile de relater par écrit ce genre d’expériences. J’ai tenté d’être la plus fidèle possible en me concentrant sur les sensations ressenties ce jour-là.

  7. C’est en effet un très beau texte, j’ai souvent eu l’occasion d’avoir des discussions à ce sujet avec un public pas forcément aguerri à la musique classique et les conclusions sont généralement les mêmes !

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