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9 conseils pour arrêter d’être un entrepreneur perfectionniste

Le perfectionnisme est la tendance excessive à rechercher la perfection. Or, nous le savons, l’excès nuit en tout. Être un entrepreneur perfectionniste et donc vouloir que tout soit toujours parfait peut pourrir notre existence et avoir des conséquences fâcheuses. Dans le cas de l’entrepreneur qui veut se lancer, une trop haute exigence risque d’être un sérieux frein à sa réussite. Il devra accepter de renoncer à l’excellence s’il veut avancer et agir plus sereinement au bénéfice de son projet.

Note : Cet article invité a été écrit par Marcel Chambeau du site La Rédac’ du Sart

fait mieux que parfait

Les effets néfastes du perfectionnisme en entrepreneuriat

Le perfectionnisme sain est une qualité rare. Celui qui en bénéficie peut être qualifié de sérieux, consciencieux ou méticuleux. Pour mener à bien son projet, il définit des objectifs réalisables et les moyens pour les atteindre. Il procède étape par étape tout en gardant, en point de mire, la finalité de ses efforts. Il savoure chaque progrès accompli. Et surtout, il sait s’adapter aux imprévus et admet de ne pas pouvoir tout contrôler. Enfin, il accueille les erreurs et les échecs comme des opportunités de s’améliorer et d’accéder à son but.
Mais reconnaissons-le, les personnes qui ont une telle force de caractère ne sont pas légion !

Par contre, le perfectionnisme toxique est bien plus fréquent. Il génère le stress, l’intolérance et l’insatisfaction ; il altère la santé physique et mentale. Et, dans des cas extrêmes, la personne qui en est victime pourrait même aller jusqu’à mettre fin à ses jours (1). Le futur chef d’entreprise qui en souffre perd confiance. L’entrepreneur perfectionniste doute de lui et de la valeur de son projet. Il n’est plus capable d’agir et de prendre les bonnes décisions. Conséquence : il ne progresse pas et s’enferme dans un cercle vicieux.

arrêter d'être un entrepreneur perfectionniste

Le manque de vision globale

L’entrepreneur perfectionniste perd de vue la finalité de son projet et néglige les actions significatives qu’il devrait entreprendre. Il a du mal à se fixer les bonnes priorités et se perd dans des détails qu’il croit importants. Par exemple, il peaufine le logo de son site web dont il n’a pourtant pas encore clairement défini les objectifs.

La procrastination

Comme il n’est jamais satisfait, l’entrepreneur perfectionniste pense que ce n’est pas le moment de se lancer. S’occuper de choses peu importantes lui donne bonne conscience. Il pense que ce qu’il fait est nécessaire à la réussite de son entreprise et justifie ainsi qu’il ne passe pas à l’action maintenant. Par exemple, les notifications de nos messageries et des réseaux sociaux sont une excellente occasion de procrastiner.

La frustration

La procrastination finit par engendrer de la frustration. L’entrepreneur perfectionniste pense qu’il a encore mille choses à régler pour que tout soit à son goût. Il est donc contrarié, ce qui entraîne du stress et du pessimisme. Il perd confiance en ses capacités et dans la pertinence et la légitimité de son projet. Le syndrome de l’imposteur finit par le ronger. Il n’a pas conscience de tout ce qu’il a déjà accompli grâce à son travail et ses compétences. Il vous arrive d’attribuer vos succès à la chance plutôt qu’à vos mérites ? Alors, vous souffrez peut-être de ce trouble.

L’intolérance

Aucune erreur n’est tolérée. Aucun raté n’est accepté. L’entrepreneur perfectionniste est sans pitié envers lui-même. De plus, il manifeste aussi un manque de confiance vis-à-vis des autres. Il ne veut prendre aucun risque. Dès lors, il est incapable de se faire aider et de déléguer la moindre tâche. Il supporte seul tout le poids de son entreprise, ce qui le fatigue. Il perd en productivité et, plus grave, en créativité et en lucidité. Même un multipotentiel ne peut exceller en tout. Le bon sens voudrait que nous nous concentrions sur notre core business (le coeur de métier) et déléguions les autres tâches.

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La peur de l’échec

L’entrepreneur qui en est victime remet tout en question. Ai-je vraiment les qualités et les capacités pour réussir ? Vais-je apporter de la valeur au marché avec mon produit ou mon service ? Vais-je trouver assez de clients ? Gagnerai-je suffisamment d’argent ? Et si j’échoue, qu’arrivera-t-il et quel regard mon entourage posera-t-il sur moi ? Pourquoi ce questionnement ? La tendance à vouloir nous comparer aux concurrents déjà bien en place est une raison assez fréquente. La difficulté à apprécier les progrès déjà accomplis en est une autre.

Le manque de confiance et un état d’esprit négatif sont incompatibles avec toute prise de risque. Le moindre obstacle, le moindre revers serait insupportable. La réponse à cette angoisse est la fuite, l’inaction.

Les origines du perfectionnisme

Plusieurs facteurs peuvent en être les déclencheurs.

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Le perfectionnisme inadapté

Il ressort des différentes études menées sur la question, comme celle de Curan et Hill (2), que ce penchant peut être classé en 3 catégories.

  • Le perfectionnisme auto-orienté et généralement hérité des parents au même titre que d’autres traits de caractère. Les individus ont tendance à se surpasser pour atteindre la perfection et savourer leur réussite.
  • Le perfectionnisme lié aux standards sociaux. Les normes de la société imposent l’obligation de réussir, l’esprit de compétition et le culte du mérite.
  • Le perfectionnisme dicté par les autres. Il s’agit essentiellement du degré d’exigence que les parents ont vis-à-vis de leurs enfants en termes de réussite dans tout ce qu’ils entreprennent : études, activités sportives et culturelles, carrière professionnelle, etc. Cette transmission peut se faire de manière consciente ou non.

La peur d’entreprendre 

Indépendamment de ces 3 facteurs, il arrive que le futur chef d’entreprise doute et appréhende de lancer son business. Il fuit alors ses responsabilités et se réfugie dans la procrastination. Il se convainc qu’il n’est pas prêt et qu’il doit encore s’occuper d’un tas de détails importants à ses yeux. La peur d’entreprendre et le perfectionnisme sont donc deux éléments intimement liés puisque l’un peut être à l’origine de l’autre et réciproquement.

La hantise de l’échec est essentiellement due à :

  • un manque de confiance en soi,
  • un manque de confiance en son projet,
  • l’influence et à la peur du jugement des autres en cas de plantage,
  • l’histoire personnelle : passé familial, parcours scolaire et professionnel,
  • la crainte des conséquences si cela ne marche pas.

Soyons lucides, ces différents freins, nous les acceptons trop facilement comme excuse à notre inaction. Pire, nous sommes les premiers responsables et avons tendance à nous mettre inutilement des bâtons dans les roues. Et pourtant, il existe des méthodes pour vaincre la peur de l’échec !

Combattre le perfectionnisme de l’entrepreneur

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Éliminer le perfectionnisme toxique est indispensable pour nous donner les meilleures chances de réussir dans notre projet. Voici 9 pistes qui peuvent nous y aider.

  1. Accepter enfin que tout ne soit pas parfait, à commencer par nous-mêmes

Comprendre qu’il est normal de nous tromper et que c’est grâce à nos erreurs que nous pouvons progresser. Comment ? En analysant ce qui n’a pas fonctionné. Si notre campagne d’emailing n’a pas marché, il ne faut pas d’office remettre notre offre en question. La cause peut être, par exemple, une erreur de ciblage ou d’objet de notre message. Corrigeons et réessayons !

  1. Avoir une vision globale

Il est probable que les prospects accepteront ou ne remarqueront pas nos imperfections. Le plus important reste la valeur de notre offre. Un site web avec quelques imperfections, mais dont le contenu est pertinent sera plus porteur qu’un site splendide, mais vide de sens.

  1. Procéder étape par étape

Décomposons notre projet en une multitude de petites tâches. Félicitons-nous de l’accomplissement de chacune d’elles. Soyons conscients des progrès que nous réalisons. Si nous voulons apprendre à courir un marathon, nous optons pour un programme d’entraînement progressif. Chaque palier atteint est une victoire qui nous donne confiance pour attaquer le suivant. Il en va de même pour notre objectif professionnel. Pensons aussi aux bienfaits de la pensée positive !

  1. Prêter attention à l’évolution de notre productivité et de notre créativité

Une perte d’intérêt pour ce que nous faisons, des sautes d’humeur, de l’insatisfaction, du pessimisme, de la fatigue ; voilà autant de symptômes que nous devons surveiller afin de réagir à temps. Une bonne façon de réaliser une veille de ces risques est de faire le bilan de notre journée de travail.

  1. Faire la distinction entre performance et perfectionnisme

Quelle différence faut-il voir entre ces 2 termes ? Disons que le travailleur performant est productif. Le travailleur perfectionniste ne l’est pas, car il a besoin de plus de temps. Il accomplit des tâches superflues avec le risque d’omettre le principal. Rassurons-nous, nous pouvons atteindre nos objectifs sans être plus que parfaits.

  1. Savoir prendre des décisions

Il nous arrive d’hésiter entre plusieurs options. Ne parvenant pas à nous décider, nous n’agissons pas, car nous pensons que choisir, c’est renoncer. Or, c’est tout le contraire, choisir, c’est avancer de manière concrète. Pour cela, il faut déterminer la difficulté, le délai nécessaire et le potentiel des différentes solutions afin de faire le bon choix. Il sera encore temps, une fois notre affaire lancée, de tester d’autres pistes.

  1. Accepter la perspective de l’échec

S’il arrive, analysons-le afin de comprendre ce que nous devrions changer pour que cela fonctionne mieux la prochaine fois. Avant d’inventer l’ampoule électrique, Thomas Edison s’est fait renvoyer deux fois pour manque de productivité. Ensuite, il a essuyé une quantité invraisemblable d’échecs dans ses recherches avant de trouver la lumière ! Envisager le pire est un excellent moyen de réduire notre anxiété. D’ailleurs, la réalité est bien souvent moins grave que ce que nous craignions.  

  1. Garder le cap

Une des conditions pour réussir est de nous entourer des bonnes personnes. Cela s’applique aussi à l’entourage proche (famille et amis). Ça ne marchera pas ! Arrête de rêver, tu vas te casser les dents ! D’ailleurs, rares sont ceux qui se sont lancés sans avoir entendu ce genre de réflexion. En tout cas, je n’en fais pas partie. N’écoutons pas ces commentaires. Ou prenons-les comme une motivation pour prouver que nous avons raison et que nous allons réussir.

  1. Annoncer publiquement ce que nous allons faire

Personnellement, c’est la méthode que j’ai utilisée dernièrement. Cela faisait plusieurs semaines que j’expliquais que je travaillais sur la création de mon site La Rédac’ du Sart. Mais je ne me décidais pas à le mettre en ligne, car je n’étais pas satisfait. Un jour, j’ai publié ceci sur un des réseaux sociaux : Une bonne façon de s’obliger à agir est de se mettre la pression en annonçant publiquement ce que l’on va faire. Cela aide quand on est perfectionniste et que l’on a mille et un projets en tête ! C’est pourquoi j’ai fixé au 19 avril prochain le lancement de mon premier site web. Chose dite, chose faite. Je sais que mon site est perfectible et qu’il sera amélioré dans un avenir proche. En attendant, il existe, donc j’existe aussi !

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Il nous sera très difficile de réussir en affaires si nous souffrons de perfectionnisme. Heureusement, tout entrepreneur perfectionniste peut en guérir. Dans de rares cas, un suivi psychologique sera nécessaire, mais les conseils listés ci-dessus devraient déjà être une bonne base pour vous en sortir. Par ailleurs, améliorer sa confiance en soi peut être salvateur pour un entrepreneur perfectionniste. Il existe de nombreux moyens pour gagner en assurance. L’exercice physique, la danse, la pratique d’une activité artistique, la balade en forêt, la relaxation ou la méditation en font partie. À nous de trouver celui qui nous correspond.

Marcel Chambeau du site La Rédac’ du Sart

  1. Les périls du perfectionnisme : Dr Claude Johnson – La Médecine du Québec (volume 44, n° 9 – 09/2009)
  2. Perfectionism Is Increasing Over Time : A Meta-Analysis of Birth Cohort Differences From 1989 to 2016 – Thomas Curan & Andrew P. Hill (St-John University of York)
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