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Dans cet article, je souhaite vous montrer comment l’analyse transactionnelle peut vous aider à être davantage à l’écoute de vos besoins fondamentaux et donc comment les satisfaire, au travers des « signes de reconnaissance ».
Nous vivons dans une société d’abondance et pourtant nous sommes continuellement en manque de stimulation et de reconnaissance. Par exemple, lorsque je suis au travail, mon patron me demande d’être de plus en plus flexible, d’accueillir mieux les clients et d’être plus productif, mais combien de fois me remercie-t-il pour ma bonne humeur, mon sourire courtois ou lorsque, grâce à moi, il peut faire un chiffre d’affaires plus important ?
À la maison, le soir, quand je rentre, combien de fois est-ce que je prends le temps de dire à mes proches combien je les aime et combien ils sont importants pour moi ?
Lorsque je suis sortie avec mes amis, comme il est plus facile de parler de toutes ces choses qui ne vont pas dans le monde, plutôt que de prendre le temps de partager « les petits riens qui font que nos vies sont plus belles » comme le dit la chanson de Goldman.
Ces échanges de compliments d’apparence banale nous aident pourtant à être plus heureux, et donc plus zen. Ces échanges, l’analyse transactionnelle les appelle des « signes de reconnaissance ».
Les signes de reconnaissance sont des échanges, le plus souvent sous la forme de transactions, par lesquels les êtres humains expriment mutuellement :
- Qu’ils se reconnaissent comme existants, c’est-à-dire vivants
- Qu’ils s’accordent une valeur qui peut être positive ou négative.
Éric Berne, le fondateur de l’analyse transactionnelle, nous apprend que l’être humain a besoin de satisfaire trois soifs existentielles, trois besoins fondamentaux, pour pouvoir se développer correctement et être heureux dans la vie. Ces besoins sont :
- Le besoin de stimulation, qui concerne le domaine sensoriel : par exemple le fait d’être touché, porté, soutenu, vu, entendu, etc.
- Besoin de structure, qui concerne l’espace, le temps et la relation elle-même.
- Le besoin de reconnaissance, qui concerne l’échange des fameux signes de reconnaissance.
La satisfaction du besoin de reconnaissance est variable d’un individu à l’autre, d’une culture à l’autre. Par exemple, il est parfaitement normal de s’embrasser et de s’encourager lorsque l’on travaille dans une troupe de théâtre, alors que les mêmes attitudes peuvent devenir suspectes dans un cadre professionnel différent.
Que sont les signes de reconnaissance ?
On peut les définir comme étant une unité ou une quantité d’attention qui procure à un individu une stimulation et répond à son besoin de reconnaissance.
Ils peuvent être :
- Positifs ou négatifs,
- Physiques, non verbaux ou verbaux,
- Conditionnels ou inconditionnels.
Dire à un collègue que j’ai particulièrement apprécié sa manière de résoudre ce conflit avec le client X est un signe de reconnaissance positif, verbal et conditionnel.
Je m’explique :
Positifs : ils manifestent une intention d’être agréable, aimable, amical, etc. Ils ont un effet positif sur la relation.
Négatifs : ils manifestent une intention d’être désagréable, critique, distant, etc. Ils ont un effet négatif sur la relation.
Physiques : Par exemple une caresse, un cadeau, un baiser…
Non verbaux : Par exemple un sourire, un clin d’œil, un encouragement de la main, etc.
Verbaux : Par exemple un encouragement comme : « Vas-y, je suis de tout cœur avec toi », ou encore « Je te trouve très bon sur ce coup-là », etc.
Conditionnels : ils sont distribués à une personne pour ce qu’elle a fait, ou qu’elle n’a pas fait. Par exemple : « J’ai aimé ta manière de résoudre ce problème ». J’ai aimé ce que tu as fait.
Inconditionnels : ils sont donnés à l’autre pour ce qu’il est. Par exemple : « Je t’aime »… quoi que tu fasses, je t’aime.
Comment s’en servir ?
Connaissez-vous l’exercice des « trois kifs par jour » ? Cet exercice consiste à s’interroger le soir venu sur trois raisons de se féliciter durant la journée.
Par exemple, je peux me dire :
Je suis très content d’avoir résolu ce conflit,
Ou je suis fier de l’article que je viens d’écrire,
Je suis fier de ma femme.
Voilà trois signes de reconnaissance :
Le premier est un signe de reconnaissance verbal, conditionnel et positif, le second également, quant au troisième, il est un signe de reconnaissance inconditionnel et positif.
Voici un autre exercice que je vous invite à pratiquer :
à la fin d’une journée questionnez-vous à propos :
- D’une action dont vous êtes satisfait (cela stimulera votre besoin de reconnaissance et augmentera votre estime de vous-même),
- D’un signe d’attention que vous avez reçu de la part d’un autre (cela stimulera votre besoin de reconnaissance et vous apprendra à accepter les signes d’attention),
- D’un signe d’attention que vous auriez pu donner, mais que vous avez conservé pour vous (cela vous stimulera à distribuer davantage de reconnaissance aux autres)
Que faisons-nous des signes de reconnaissance ?
Il est souvent difficile pour certains d’entre nous de distribuer (donner) des signes de reconnaissance ou de les accepter.
J’ai un ami qui refuse régulièrement quand je lui fais un compliment. Il est potier et lorsque je lui dis : « J’aime beaucoup ta dernière œuvre », il me répond souvent : « Oui, mais c’est normal, c’est mon métier ». Et hop, compliment à la poubelle.
Aussi pour finir cet article, j’aimerais vous inviter à vous interroger sur votre attitude face aux signes de reconnaissance :
Les acceptez-vous ?
Est-ce facile pour vous d’en donner aux autres ?
Est-ce facile de refuser ceux qui ne vous conviennent pas ? Il est donc important d’apprendre à refuser les signes de reconnaissance qui ne vous conviennent pas, qu’ils soient positifs ou négatifs.
Savez-vous demander ceux dont vous avez besoin ?
En conclusion :
Je vous invite à partager avec moi dans les commentaires ci-dessous, ce qui changerait dans votre vie si vous acceptiez plus facilement d’en donner, d’en recevoir, de refuser ceux qui ne vous conviennent pas ou de solliciter ceux que vous aimeriez recevoir.
Pierre COCHETEUX
Merci Pierre
bonjour, un sujet intéressant. j’aime les transactions… et plus encore regarder et reconnaitre le monde autour de moi ! Je pense que pour bien regarder à l’extérieur, il importe avant tout de bien se connaitre à l’intérieur. Ensuite tout devient partages, échanges !c’est très agréable de communiquer, de mettre en commun ! Donner un compliment, donner un geste, un regard c’est partager un instant de bonheur, c’est aider aussi, l’autre ou les autres à avancer, c’est leur dire qu’ils sont « aimables »
« On ne diminue pas le bonheur en le partageant, on l’amplifie » …Bouddha.
Peut-être que les gens ont peur de perdre quelque chose, en donnant !! c’est là qu’il serait bon de montrer qu’on a tout à gagner ! bonne journée !
quelle peut etre la raison à ce qu’une personne n’accepte pas les signes de reconnaissance positifs, bien que cette personne en donne tout autour d’elle?
Bonjour Catherine,
Lorsqu’une personne n’a jamais ou très peu reçu de signes de reconnaissance positifs, elle peut être gêné à l’idée de les accepter, ou mal à l’aise.
Où pire, comme le dit sylvie, lorsqu’un personne a été mal traitée dans son enfance, cela peut être même suspect : «Que me veux l’autre lorsqu’il me donne ce sdr ?
«
Pierre
Lorsqu’on a entendu toute son enfance qu’on était rien, que notre venue au monde était une erreur(l’IVG en Suisse était trop chère…)qui a provoqué cataclysme(mariage des géniteurs) et catastrophes(échec à l’agrégation et 2 autres naissances)on n’accepte aucune reconnaissance, c’est juste que ça ne peut pas exister!!
Il m’a fallu cinqs enfants à moi pour me sentir exister, et être reconnaissante de leur présence…de leurs cadeaux!!
Un immense merci à l’homme qui su m’imposer un regard bienveillant et le respect de moi même…à 40ans passés
Je sais enfin accepter et remercier un mot gentil!
Meme si le potier, « refuse » le compliment, il l’a reçu quand meme et peut etre qu’un jour il l’acceptera.
J’ajouterai que plus on donne de signes de reconnaissace aux autres et plus on en reçoit.Par exemple: j’ai dit à une collegue qu’elle avait bien organisé une « intervention » car elle a palliée aux difficultés rencontrées lors de son travail de préparation. Elle m’a remerciée et « valorisée » en me disant que j’étais la seule qui lui avait fait un commentaire sur son travail, elle était rassurée.