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Note : cet article sur je gère mon entreprise est une traduction de l’article How I Conduct My Business de Léo Babauta. C’est donc lui qui s’exprime dans le “je” de cet article !
J’ai lancé ma propre entreprise assez tard ; au moment où j’ai transformé ce blog en entreprise en 2007. J’avais environ 35 ans et j’avais peiné dans divers travails pendant 17 ans.
Donc quand j’ai démarré, je ne savais pas ce que je faisais (et je ne le sais toujours pas, mais cela va quand même un peu mieux maintenant). J’ai essayé de gagner de l’argent, de rendre mon site plus populaire (ce que je pensais être important). Certaines choses ont marché, d’autres non. Aussi, certaines m’ont fait me sentir mal personnellement. Certaines choses ont provoqué de mauvaises réactions chez des lecteurs, et d’autres ont adoré.
Par ce système de tâtonnements, j’ai appris certains principes qui fonctionnent pour moi. Je ne les partage pas ici pour montrer que je suis supérieur à quiconque. Mais pour présenter un exemple de ce qui pourrait fonctionner pour vous. Cela montre que faire des choses qui vous semblent justes peuvent rendre une entreprise florissante.
Voici la façon dont je gère mon entreprise.
- Les lecteurs d’abord. C’est ma règle n°1, et cela m’a extrêmement bien servi. Quand je me pose une question (« devrais-je proposer X ou pas ? ») la réponse est toujours, « Que voudraient mes lecteurs ? Qu’est-ce qui les aiderait le plus ? » Quand il y a le choix entre gagner de l’argent supplémentaire ou augmenter l’intérêt de mes lecteurs, le choix est évident. Ce n’est pas un choix. Je ne peux pas vous dire le nombre de fois où j’ai refusé de prendre part à une grosse campagne marketing de vente directe ou affiliée qui m’aurait rapporté 50 000 $ (et parfois bien plus encore) en un jour ou deux si j’avais décidé de participer. J’ai laissé passer au moins 1 million de dollars ; parce que j’aurais fait passer les profits avant mes lecteurs. Et je pense que mes lecteurs me font davantage confiance grâce à cela (vois l’élément suivant).
- La confiance, c’est tout. Mes capitaux ayant le plus de valeur sont la confiance et l’attention de mes lecteurs. Et l’attention diminuera très vite s’ils cessent d’avoir confiance en moi. Tout le reste dans cette liste est fondé autour de ces deux principes. Quand vous commencez à faire du marketing affilié, même si vous pensez que cela aiderait le lecteur ; si cela les ferait se questionner sur vos motifs (essaye-t-il de m’aider ou de gagner de l’argent là ?) ; cela érode leur confiance, un peu à chaque fois. Cela n’en vaut pas le coup.
- Gagner de l’argent en aidant. Je propose des produits et des cours qui, je pense, aideront vraiment les gens, et c’est comme ça que je gagne de l’argent. Cela fonctionne vraiment bien pour moi. Les gens sont heureux parce que leurs vies sont meilleures, et je suis heureux parce que le revenu que je gagne vient entièrement du fait de rendre les vies des gens meilleures. Nous gagnons tous les deux, nos vies en sont mutuellement enrichies. Ce n’est pas le cas de la publicité (voir l’élément suivant).
- Pas de publicités ou de marketing affilié. Ce sont les mêmes choses, vraiment. Quand vous vendez le produit de quelqu’un d’autre en tant qu’affilié, c’est simplement une forme cachée de publicité. Je devrais faire remarquer que j’ai utilisé les publicités et fait du marketing par publicité pendant quelques années avant d’abandonner. Pourquoi ai-je abandonné ? Eh bien, j’ai réalisé (par l’expérimentation) que ce que ce genre de modèle professionnel amène en retour est très mauvais. Vous n’en obtenez que peu de revenus, et vous érodez cette confiance. C’est une mauvaise formule pour gagner de l’argent. Quand vous vendez une publicité, ce que vous vendez en réalité c’est l’attention et la confiance de vos lecteurs – ils en confiance dans le fait que vous mettrez quelque chose d’important devant leur attention, et vous capitalisez là-dessus. Bien sûr, la plupart des lecteurs apprennent à ne pas croire les publicités, ils essayent de les éviter, et ils les supportent parce qu’ils veulent le contenu (ou le service) de qualité que vous leur offrez. Donc ils n’ont plus autant confiance ne vous, mais supportent vos tactiques commerciales. Ça craint. Qui veut que ses clients supportent quoi que ce soit ? Pourquoi ne prendraient-ils pas du plaisir dans la façon dont vous gagnez de l’argent ? Pourquoi ne pas les enrichir ? Maintenant, est-ce que tout le monde peut faire ça ? Probablement pas, mais je ne rejetterais pas l’idée sans avoir fait une véritable tentative.
- Le texte seulement – aucun bouton de réseaux sociaux, pop-up, liste déroulante, ou quoi que ce soit de gênant ou de distrayant. Cela se ramène à la confiance – les gens viennent sur mon site pour lire quelque chose qui ajoutera de la valeur dans leur vie. Pas pour qu’on les pousse à partager quelque chose sur les réseaux sociaux, ou à aimer quelque chose, ou à souscrire à ma newsletter mail. Quand votre site a un pop-up ou une liste déroulante qui demande aux gens de souscrire, c’est ennuyeux. Je suis désolé d’être brusque mais je parle en tant que lecteur là – je ne reviendrai jamais sur un site qui fait cela. Ce qui signifie que je ne lis pas beaucoup des sites de mes amis parce que c’est ce qu’ils font. Donnez aux lecteurs ce qu’ils veulent, et rien d’autre, et vous n’aurez pas à leur demander de s’abonner ou de partager. Ils le feront d’eux-mêmes, et c’est le genre de partage et d’abonnés que vous voulez.
- Uncopyright. Mon site n’a plus de copyright depuis janvier 2008 (aucun autre site ne faisait cela à l’époque), et depuis lors, être uncopyright n’a pas grevé mon entreprise, je crois même fortement que ça l’a considérablement aidée. Pourquoi ? Parce que cela aide les gens à partager et à transmettre mon travail bien plus facilement. Si quelqu’un veut utiliser un des mes articles, il n’a pas à se tracasser à m’écrire et à me demander la permission ; il s’en sert simplement. Ce qui fait que des gens ont utilisé mon travail dans des livres, des magazines, des blogs, des newsletters, des bases de cours, de l’art, des conférences, et plus encore. C’est incroyable. De plus, l’uncopyright permet de promouvoir l’idée de partage, et quand vous partagez avec les gens, ils ont tendance à vous faire davantage confiance. Le partage bâtit de la confiance.
- Pas de ventes. J’ai vu beaucoup de gens faire des ventes de leurs produits pendant 3 jours (ou quelque chose dans ce goût-là), mais je n’ai jamais fait ça (autant que je puisse m’en souvenir). Pourquoi pas ? Parce que cela n’a aucun sens pour le lecteur (souvenez-vous, les lecteurs d’abord). Le lecteur peut se dire : Pourquoi baissez-vous les prix de vos produits pendant 3 jours ? Pourquoi seulement 3 jours ? Si vous pouvez baisser le prix pendant cette période, pourquoi pas les autres jours ? Est-ce pour que gagner de l’argent sur mon dos (me manipuler pour que j’achète le livre) ? Est-ce que le prix est trop haut les autres jours ? Et si j’ai déjà acheté le livre au prix le plus fort, est-ce que je me suis fait arnaquer ? Ce sont des questions pour lesquelles le lecteur n’a pas de réponse, et peu importe la façon dont vous essayez de justifier cette vente ; cela n’a pas de sens. Soit vous fixez le prix haut (parce que vous pensez que ça le vaut), soit vous le fixez bas (parce que vous voulez le mettre entre les mains de plus de gens).
- Admettre ses erreurs. Cela pourrait donner l’impression que je prétends être parfait dans ce que je fais, mais en vérité je l’improvise. Je crée au fur et à mesure, en espérant que je ne vais pas me planter, et dans la peur constante de commettre une énorme bourde. J’ai plus confiance dans ce processus (et dans mes lecteurs) maintenant que je fais cela depuis sept ans et que rien ne s’est effondré, mais j’ai fait de nombreuses erreurs en cours de route. J’ai fait bien trop de publicité, j’ai fait du marketing affilié (juste quelques fois), j’ai payé des publicités, j’ai demandé à des gens de partager mon travail, j’ai demandé qu’on vote pour moi. C’était des erreurs, mais j’ai appris d’elles et je fais de mon mieux pour ne pas les répéter. Récemment, dans un de mes programmes de changement d’habitudes, j’ai supprimé des vieux modules d’habitudes datant de l’an dernier (je les trouvais dépassés), et mes membres se sont énervés. J’ai réparé l’erreur et j’ai remis les modules. Les gens ne s’attendent pas à ce que vous soyez parfait ; ils s’attendent à ce que vous fassiez de votre mieux pour réparer vos erreurs quand vous en faites. J’admets mes erreurs, et j’essaye de les rectifier et de faire mieux. Les gens ont confiance en moi grâce à cela, je pense.
- Ne pas jouer les têtes de gondole. Je ne prétends pas être plus que je suis. Je pense qu’il y a une tendance dans le monde en ligne à se représenter à outrance ; à vous présenter comme expert ou meilleur dans le monde dans le domaine de jenesaistropquoi. Mais je ne suis pas le meilleur au monde dans quoi que ce soit. Je suis juste un gars qui a une femme et six enfants, qui a changé sa vie en faisant de petits changements d’habitude, un à la fois. Un gars qui a simplifié sa vie et s’est concentré sur le fait d’être conscient. J’ai beaucoup appris de ces expériences, et je les partage autant que je le peux sur ce blog. C’est tout ce que je suis, et je n’essaye pas d’être plus. Quand vous essayez de n’être que vous-même, vous ne pouvez pas échouer.
- Oubliez les stats, concentrez-vous sur le fait d’aider. Dans les premiers jours, j’étais obsédé par les statistiques du site. Je vérifiais mon compteur plusieurs fois par jour, je regardais d’où venait le trafic, j’essayais de faire augmenter mes chiffres. Voilà le truc : vous ne pouvez rien faire avec ces stats. Les stats ne changent pas ce que vous devriez faire – mais elles pourraient vous motiver, juste pour les faire monter, à faire des choses que vous ne devriez pas faire, des choses qui ne sont pas dignes de confiance. Les stats vous rendent simplement obsédé. Il y a environ trois ans, j’ai supprimé tous les outils statistiques de mon site, et je suis maintenant libéré de ce souci. Maintenant, je me concentre sur ce qui compte vraiment : aider les gens du mieux que je le peux.
- Faites ce que vous sentez être bien. C’est vague et pas très utile à première vue, parce qu’au début, vous n’êtes pas vraiment sûr de ce qui est « bien ». Il y a beaucoup de choix à faire et il semble toujours intelligent de faire ce que les autres font déjà, ce que les experts vous disent de faire. Malheureusement, ils ont souvent tort. Tout le monde fait ce que tous les autres font parce que cela semble plus sûr, et donc ils agissent par peur de mal faire. En fait, ce qui est plus sûr n’est pas forcément bon. Faire ce qui est bien, c’est aller contre-courant. Par exemple, quand j’ai supprimé tout copyright sur ce site, ou que j’ai enlevé les pubs, les boutons de réseaux sociaux ou le marketing affilié, ou les commentaires, c’était à chaque fois une chose assez effrayante pour moi. J’allais à l’encontre de ce que tout le monde faisait à l’époque. Mais finalement, je savais que c’était la bonne chose à faire, parce que c’était ce qu’il y avait de mieux pour mes lecteurs. Et je me suis senti bien d’avoir fait ça. C’est la boussole dont vous avez besoin pour vous développer, pour créer de la confiance avec vos lecteurs, et avec vous-même. Sentez-vous bien à propos de ce que vous faites, n’agissez pas par peur.
Crédits photo : © madpixblue – Fotolia
Waouh ! Quel bon article! Qui rejoint mes convictions profondes, maintenant que je suis retraité !
J’ai créé un blog pour m’amuser et en pensant aussi que cela pourrait amuser d’autres personnes et éventuellement leur être utile. Peu de pub, etc. parce que cela sort de mes compétences, m’ennuie même et que je veux rester zen …
Merci Léo et Olivier.
Je te remercie Olivier de ce très bon article et des autres articles qui sont aussi de grandes qualités. Cela me donne la motivation de créer un blog sur mes passions , pour partager mes connaissances avec d’autres personnes par la suite en étoffant de recherches personnelles pour agrémenter… Je commence de suite 😉
Sur ce , te souhaitant un agréable week-end. Alexandre.
Merci pour ce bel article qui nous rappelle de suivre ce que le coeur nous dit plutôt que de penser avec notre portefeuille. Et aussi paradoxal que ça puisse être, quand on fait ce qu’on aime, dans l’enthousiasme et la joie de partager, l’argent vient par lui-même, sans qu’il y ait besoin de forcer quoi que ce soit. Un bon exemple à suivre ou à adapter en fonction de ce qui est juste pour soi.
Belle journée à tous !
Laure
Bonjour,
Léo Babauta a une vision d’internet et du bloging à l’opposé de la plupart des autres acteurs de son secteur. Son objectif n’est pas le profit à tout prix. Il cherche à aider les autres, à améliorer la vie des gens. Il se concentre sur la production de contenu de qualité et c’est ce qui lui permet de vivre de son blog.
J’ai commis cette erreur, quand j’ai créé mon premier blog, de vouloir monétiser à tout prix. Je voulais écrire un article par semaine, vite bâclé, mettre de la publicité et des liens affiliés partout… Je me trompais.
La qualité du contenu avant tout !
Nicolas Bazard
bonsoir,
je prends le temps ce soir de lire ce nouvel article que j’apprécie beaucoup pour son authenticité et la simplicité du témoignage de Léo dans sa gestion d’entreprise. C’est très intéressant. j’ai adoré » donc j’ai démarré, je ne savais pas ce que je faisais, d’ailleurs je ne le sais toujours pas, mais çà va quand même un peu mieux maintenant »
j’ai aimé parce que cela reflète évidemment ma propre expérience dans le domaine, jeune expérience certes, néanmoins au bout d’une année à mon rythme je peux dire que çà va un peu mieux maintenant même si je ne sais pas toujours ce que je fais; mais ce que je fais doit me faire me sentir bien de l’avoir fait, c’est sur.
cet article aide beaucoup à prendre du recul sur l’affaire, c’est sur aussi et à se concentrer sur l’essentiel de nos valeurs et de ce désir profond de donner, d’aider, d’apporter cette même valeur aux autres, sans se laisser piéger dans l’attente de résultats quelconque d’intérêt personnel. Y a à bien gérer pour certaines et certains d’entre nous dont je fais partie d’ailleurs ,le besoin de reconnaissance.
je vais mon chemin et mon propre tâtonnement. Je projette d’installer quelques liens affiliés sur le site , car comme le dis si bien Léo, je ne rejette pas l’idée d’en faire avant d’avoir fait véritablement l’expérience moi même.
bonne soirée à toutes et à tous
Marina
J’ai trouvé cet article qui est cité dans le livre « Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études », j’avais commencé à le lire dans le livre et comme il n’apparaissait pas en entier (il était juste cité en exemple pour les formulaires d’abonnement), je l’ai cherché sur le site.
Il est très intéressant, mais je remarque que certaines habitudes vont effectivement à l’encontre de ce qui est préconisé pour monétiser son blog ou vendre des formations par son blog.
Merci pour cet article, il fait réfléchir en tout cas 🙂