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Embrasser l’absence de fondement

absence de fondement« Pour être pleinement vivant, pleinement humain et complètement éveillé, il faut être continuellement jeté hors du nid. Vivre pleinement, c’est être toujours dans le no man’s land, c’est vivre chaque instant comme s’il était complètement nouveau et frais. Vivre, c’est être prêt à mourir encore et encore ». ~Pema Chodron, absence de fondement

C’est un fait fondamental de la vie humaine : nous voulons que nos vies soient sous contrôle. Pour ce faire, nous développons des plans, fixons des objectifs, mettons en place des routines, des systèmes, des outils, des plannings et même une structure.

Même si la mise en place d’une structure est une chose très utile pour la plupart d’entre nous… la vérité est qu’il y a beaucoup trop de choses que nous ne contrôlons pas. La vie est chaotique, incontrôlable et instable.

C’est ce que Pema Chodron appelle « l’absence de fondement » — l’impression de ne pas avoir une base solide sous nos pieds. D’autres bouddhistes s’y réfèrent en utilisant le terme « impermanence ». C’est une réalité fondamentale de la vie que nous ne voulons souvent pas accepter. Nous n’aimons pas ressentir l’absence de fondement. Nous voulons avoir une base solide.

Alors que faire quand la vie nous semble hors de contrôle et que nous ressentons l’absence de fondement ?

Il nous faut, dans ces conditions, nous ouvrir à l’absence de fondement.

En temps normal, nous cherchons à trouver une forme de fondement, une sorte de contrôle ou de permanence. Nous souhaitons contrôler les routines et les systèmes, avoir notre mot à dire quant à comment la vie devrait être ou comment les autres devraient se comporter ou encore imposer notre avis sur le rapport que les gens devraient avoir avec les aliments de réconfort et les distractions. En bref, nous recherchons toute sorte de semblants de certitude et de confort. C’est la raison pour laquelle nous cédons à la procrastination et remettons l’adoption d’habitudes saines à plus tard. C’est pour cette raison que les agissements des autres nous exaspèrent et que nous ressentons tant d’anxiété.

Et si, au lieu de cela, nous pouvions embrasser l’absence de fondement ?

Et si nous n’avions pas besoin de fuir cet état ? Que se passerait-il si nous découvrions plus tard qu’il s’agit d’une belle chose ?

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Et si nous nous ouvrions à la grandeur de cet état et à sa délicieuse beauté ?

L’expérience rafraichissante et ouverte de l’absence de fondement

Nous considérons généralement le monde qui nous entoure, les autres personnes et nous-mêmes comme des entités solides. Toutefois, la réalité c’est que ces choses sont uniquement solides dans notre esprit, parce que nous nous convainquons qu’elles le sont. Les choses elles-mêmes sont en constante évolution.

sans fondement

Voyez par vous-même :

  • Vous pensez que vous êtes une personne unique, séparée de tout ce qui vous entoure. Mais en fait, vous respirez l’air qui vous entoure, vous l’absorbez, et il devient une partie de vous. Qu’est-ce qui vous sépare de l’air que vous venez de respirer ?
  • Vous buvez de l’eau et mangez de la nourriture qui devient une partie de vous. Cette nourriture vous a été apportée par d’autres personnes, l’eau a été apportée par tout un système de distribution d’eau, tout un système météorologique avant cela. Vous ne vivez que grâce à tout ce qui vous entoure. Pouvez-vous déterminer où votre personne commence et où tout le reste se termine ?
  • À votre tour, vous contribuez à créer le monde qui vous entoure, et celui des autres. Les autres doivent leur existence, en partie, à vous. Pouvez-vous déterminer où s’arrête votre personnalité et où commence la leur ?
  • En fait, nous ne sommes que des phénomènes interdépendants, en constante évolution, tous interdépendants, et la frontière entre une chose et tout le reste est complètement arbitraire ; tout cela dans notre esprit.

D’accord, tout cela peut sembler intellectuel. L’idée est que rien n’est aussi solide que nous le pensons, et que tout est interconnecté de telle manière que nous ne pouvons pas vraiment dire « ceci est ceci, et cela est cela ».

Pour rendre les choses un peu plus concrètes, je vous recommande de faire ce qui suit :

1. Faites une pause pendant un moment et observez tout ce qui vous entoure. Remarquez tous les objets, l’espace, la lumière et les sons. Prenez conscience de tout ce qui vous entoure, y compris de vous-même.

2. Dites-vous que rien n’est inébranlable ou solide. L’air que vous respirez n’est pas solide, il circule et change constamment. Dites-vous maintenant que tout le reste est similairement fluctuant et n’est pas solide de la même façon, vous y compris. Imaginez que tout ce que vous voyez est une grande mer de matière fluide changeante.

3. Faites l’expérience de l’ouverture. Si rien n’est inébranlable et permanent, alors tout est changeant et ouvert. Voyez cette ouverture comme une liberté, une fraicheur, une immensité exaltante. Détendez-vous dans cette ouverture, et ressentez sa beauté.

C’est ce que j’appelle l’ouverture dans l’absence de fondement. Rien n’est solide, rien n’est figé, mais c’est la bonne nouvelle ! L’ouverture est sans restriction, libre, paisible et magnifique.

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Apprendre à trouver la beauté dans la vie sans fondement

Les choses semblent donc hors de contrôle, incertaines, sans fondement et cela fait naître l’anxiété en vous. Comment pouvez-vous vous entrainer à cela ?

Tout d’abord, vous devez vous donner la permission de ressentir l’incertitude dans votre corps, comme s’il s’agissait d’une sensation physique. Comment votre peur, votre anxiété, votre frustration se ressentent-elles dans votre corps (laisser tomber le récit ou l’histoire et ressentir simplement la sensation) ? Être présent avec cette sensation est un premier pas merveilleusement courageux que vous pouvez (devez) faire.

expérience de l’ouverture

Ensuite, vous pouvez faire l’expérience de l’absence de fondement de la situation. Ressentez l’ouverture de cette situation, la fraicheur de ce moment, la liberté de ne rien considérer comme étant inébranlable. C’est une belle et délicieuse façon d’expérimenter l’absence de fondement.

Oui, vous avez des choses à faire — c’est l’aspect pratique de la nécessité de faire des choses dans votre vie. Nous y reviendrons dans une seconde. Mais pour l’instant, il suffit de faire l’expérience de la belle fraicheur, de la liberté, de l’immensité et de l’ouverture de ce moment sans fondement.

Détendez-vous. Appréciez l’ouverture du moment. Alors, soyez et ressentez ce moment avec un regard neuf, comme si vous n’aviez jamais vécu ce moment d’ouverture (indice : vous ne l’avez pas vécu, personne ne l’a vécu). Laissez-vous fondre dans ce moment d’ouverture sans fondement. Donnez-vous la permission d’en tomber amoureux !

Ensuite, à partir de cet état d’ouverture et d’amour… demandez-vous : quelle est la chose la plus importante que je puisse faire maintenant ? Quelle est la chose la plus bienveillante que je puisse faire pour moi-même et pour les autres ?

Faites le pas suivant, non pas par anxiété ou par peur, mais par amour.

Faites-le donc tout en faisant l’expérience de l’ouverture du moment et de vos actions. Savourez ainsi la fraicheur et la liberté de vos actes.

C’est la façon d’embrasser l’absence de fondement.

Article original écrit par Léo Babauta.

Alors, nous avons toujours vécu en fuyant l’absence de fondement et il ne serait pas réaliste de penser que l’on pourrait changer cela du jour au lendemain. Aujourd’hui, je partage donc avec vous une solution qui peut être appliquée à tous les domaines de votre vie : changer la structure de votre vie ! Pour éviter toute forme de « spoiler », je vous invite à passer directement à la vidéo !

2 commentaires
  1. super article, si nous nous rendons tous compte de cela, il n’y aura pas de soucis, d’anxiété, de peurs, c’est une sorte de réassurance, vous savez et vous êtes prêt à tout, vous vous attendez à ce que les choses puissent se passer de la meilleure et de la pire manière. Et l’angle sous lequel vous voyez les choses est également important.

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