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La solitude du super caméléon
Pendant longtemps, je me suis considérée comme le meilleur caméléon : capable de m’adapter et de me fondre dans n’importe quel environnement social, de m’harmoniser aux personnalités des gens en face de moi sur le moment et de pouvoir répondre aux attentes de n’importe qui, n’importe quand.
Mais il y a pire : je pensais que c’était une bonne chose, une qualité rare même !
J’avais tort !
Note : cet article invité a été écrit par Natacha Monica qui coache les femmes en Relations Amoureuses & Féminité sur son site.
J’en tirais de la fierté et je continuais à être ce caméléon aux mille peaux et mille couleurs au point où je ne savais même plus laquelle était la mienne !
Étant très intuitive et sensible, je pensais que je savais ce que les autres voulaient, et là aussi j’avais tort.
Je pensais qu’ils voulaient que je m’adapte à eux en leur présence pour ne pas les déranger ni les mettre mal à l’aise si j’étais en décalage ou différente.
J’avais tout faux !
Non seulement c’était la porte ouverte à des relations toxiques ou non satisfaisantes, mais les conséquences de cette propension à vouloir faire plaisir aux autres sont bien plus dévastatrices sur les relations que vous pourriez l’imaginer !
C’est ce dont on va parler dans cet article.
J’ai mis longtemps (plusieurs années) à relier mon sentiment de solitude et mon manque affectif à cette habitude apprise de vouloir faire plaisir aux autres.
Je n’arrivais jamais à me faire entendre dans un groupe d’amis, en famille ou même au travail.
Alors, au bout d’un moment, je n’essayais même plus. Je restais silencieuse.
Je faisais partie du groupe, mais sans vraiment ressentir un sentiment d’appartenance.
Quand j’avais une conversation longue et profonde avec quelqu’un, je ne me rendais pas compte qu’elle tournait toujours autour de mon interlocuteur, de SES problèmes, Sa vie, SES avis, etc.
Moi ? Je tenais quasiment toujours le rôle de celle qui soutient et qui écoute.
Je ne réalisais pas que ces amis qui devenaient très proches, ne me posaient jamais des questions sur ma vie, et attendaient de moi une présence complète lorsqu’ils avaient besoin de quelqu’un à qui parler.
J’avais appris à rendre service, et je ne faisais plus que ça.
J’avais oublié que moi aussi parfois j’ai besoin qu’on me rende service, qu’on m’écoute ; et surtout, que je pouvais dire NON.
Il fallait faire quelque chose !
Ainsi, au lieu de réussir à dire non, j’avais opté pour une solution plus radicale : couper les ponts !
Soit je m’oubliais dans des relations où je devais toujours être me mettre au service des autres, soit je mettais la seule barrière que je connaissais : celle de la fin de la relation.
Je n’avais pas les outils pour faire autrement, et cette option fut un vrai mur qui m’isola des autres.
J’ai perdu des amis, je me suis éloignée de ma famille, et je me suis mise très longtemps des barrières pour créer une relation amoureuse que je désirais pourtant !
Pourquoi toujours faire plaisir autres revient à s’autosaboter en amour ?
En amour, j’attirais des partenaires indisponibles (qui ne voulaient pas s’engager), voire toxiques qui me rendaient dépendante de leur attention.
Ou bien mes murs de protection et ma réticence à m’ouvrir (pour me protéger) faisaient fuir ceux qui me plaisaient – sans que je comprenne vraiment pourquoi.
Dans mes anciennes relations, lorsque l’autre proposait que l’on se retrouve à tel endroit à telle heure (et souvent à la dernière minute), je disais oui. Je faisais croire que cela ne me dérangeait pas, alors que j’aurais préféré qu’il vienne plus près de chez moi ou même qu’on se voir un autre jour.
Lorsque mon partenaire m’emmenait toujours à ses activités préférées, ça « me faisait plaisir de lui faire plaisir ».
Je ne pensais même pas à proposer mes propres préférences, pas même de temps en temps.
J’étais « super facile » ; la fille gentille et pas compliquée. Mais je ne savais pas que ce n’était pas un compliment et encore moins un insigne d’honneur !
Lorsque le choix se pose entre « être gentil » et « être vrai », seul l’option 2 vous mènera à des relations heureuses et paisibles.
En effet, faire plaisir à l’autre en n’étant pas authentique, c’est la porte ouverte au ressentiment et à la colère refoulée envers l’autre qui « devrait savoir » ou « aurait pu faire ceci ou cela ».
À l’époque, je perdais à tous les coups.
Je me perdais moi et qui j’étais, et je perdais l’autre qui finalement n’avait jamais la possibilité de vraiment me connaître, avec mes préférences et mes limites.
L’autre ne pouvait donc pas m’aimer pour qui j’étais ni s’attacher à cette surface trop lisse !
Plusieurs années plus tard, j’entends encore trop souvent mes clientes dire :
« avec les hommes [ou les autres], il faut faire ceci et pas cela. Et surtout, il ne faut pas trop les déranger ni avoir trop de demandes. »
Elles pensent (comme beaucoup de gens, qu’ils soient en couple ou célibataire) qu’il faut être comme ceci ou comme cela pour recevoir de l’amour.
Elles considèrent qu’il faut seulement se satisfaire de faire plaisir à l’autre, qu’elles ont déjà de la chance d’être en sa présence et que les petites miettes d’attention qu’il ou elle leur porte devraient suffire.
C’est le mythe du sacrifice en amour.
Un mythe entretenu par le sentiment de ne jamais être assez bien ni assez tout court.
Les femmes spécialement, sont élevées avec l’injonction tacite de ne pas déranger, de ne pas créer de conflit ni d’histoires (même si quelque chose nous a blessé).
On fait encore l’éloge des modèles qui s’oublient complètement pour devenir complètement co-dépendantes des autres dont elles « s’occupent » (les adultes avec qui elles sont en relation, pas les enfants qui eux sont naturellement dépendants de leurs parents).
C’est ainsi que naît le contrôle : toujours essayer de faire en sorte que tout soit parfait pour tout le monde.
C’est ainsi que se créent les blessures d’amour et les dépendances affectives qui nous font faire tout et n’importe quoi – à notre propre détriment.
Est-ce que je cherche toujours à faire plaisir aux autres ? Les signes
Comment savoir si vous êtes juste quelqu’un de sympa, ou si vous vous pliez en 4 pour les gens, alors même que cela pèse sur vos relations et votre estime de vous-même ?
Voici les 17 situations typiques. Vous reconnaissez-vous dans au moins 3 d’entre-elles ?
1) Vous vous surprenez souvent à dire « Oui » avant même d’avoir pu vous en empêcher lorsqu’on vous demande quelque chose. Et pourtant, à l’intérieur vous n’en aviez pas envie du tout !
2) Quand on vous demande un service, un engagement ou même une simple invitation, cela crée en vous du ressentiment et de la colère envers la personne qui vous a émis cette requête alors qu’il serait plus simple de dire « non ».
3) Lorsqu’il faut que quelqu’un se dévoue pour faire un extra, garder le chien, attendre une heure pour un colis, ou n’importe quoi, vous êtes très souvent celle ou celui qui se propose – ou vers qui les autres se tournent.
4) Vous développez des stratégies d’évitement plutôt que vous retrouver dans des situations où vous savez qu’on va vous demander ou imposer une chose que vous ne voulez pas.
5) Vous exprimez rarement à haute voix vos préférences, votre désir de ne pas faire « comme d’habitude », et vos limites.
6) Parfois, vous avez souvent la désagréable impression – après coup – que vous vous êtes laissé marcher dessus et que vous n’avez pas eu la possibilité de donner votre avis ou de dire non.
7) Vous perdez souvent votre énergie à force de la donner aux autres sous forme d’attention, d’écoute, de soutien ou de services. Vous n’arrivez pas à mener vos propres projets et rêves à bien, il ne vous reste pas assez d’élan pour vous-même.
8) La peur que l’on vous critique ou vous rejette si vous laissez tomber les autres, ou si vous ne répondez pas à leurs attentes vous créé de l’anxiété, de l’urgence de leur répondre, de la dépendance affective ou de la fatigue chronique.
9) Donner votre avis dans un groupe, ou dire ce que vous ressentez face à un être cher vous créé de l’angoisse. Vous ne trouvez pas les mots et minimisez ce que vous auriez vraiment aimé exprimer.
10) Vous évitez les émotions négatives et les conflits à tout prix – quitte à ressasser ces pensées mécontentes voire agressives dans votre tête faute de n’avoir pu exprimer votre désaccord.
11) En amour, avec vos amis ou votre famille, vous êtes personnellement impliqué dans les ressentis, défis ou épreuves que traverse l’autre. Vous êtes presque plus impacté que lui ou elle, et plus investi à chercher des solutions au « problème », pour apaiser votre angoisse.
12) Vous avez du mal à mettre vos limites dans les relations amoureuses, en ce qui concerne votre temps, votre espace, votre corps, l’argent, etc…
13) Votre estime de vous-même est entièrement dépendante du fait que les autres vous aiment ou pas, vous approuvent, vous valident. Et vous feriez tout pour avoir cette validation.
14) Vous savez vous mettre à la place des autres et vous effacer, mais vous ne demandez jamais aux autres de le faire pour vous.
15) Lorsque quelqu’un vous plaît vraiment, vous pouvez perdre tout le contrôle de votre vie et vous laisser entraîner à faire n’importe quoi pour un peu d’adrénaline, pour une fois.
16) Vous essayez de donner toujours la même image extérieure, et ne vous laissez pas vivre les différentes émotions et états qui vous traversent. Peut-être même n’en avez-vous plus conscience, à force de les réprimer.
17) Il vous est déjà arrivé d’avoir des partenaires, des amis ou des proches qui ont tirés avantage de vous et de votre désir de toujours faire plaisir. Vous avez eu l’impression d’être utilisé et vous avez maintenant du mal à faire confiance.
On a tous fait ces choses une fois ou l’autre et c’est normal de faire plaisir à ceux qu’on aime ou même à des inconnus par gentillesse de temps en temps. C’est humain et loin de moi l’idée de vouloir promouvoir l’individualisme extrême.
Mais si vous êtes effectivement quelqu’un qui veut trop faire plaisir aux autres[i], ces situations ne vous arrivent pas que « de temps en temps », elles sont votre quotidien.
Elles sont votre réflexe même.
Vous n’imaginez pas faire autrement, vous n’arriveriez même pas à dire non si vous le vouliez.
Et dans les rares cas où vous avez réussi à vous faire passer avant les autres, le sentiment de culpabilité est si fort que :
- Soit vous êtes revenus sur votre décision
- Soit vous avez évité cette personne pendant des jours
D’où ça vient le besoin irrépressible de faire plaisir aux autres ?
Et bien, justement, de notre besoin fondamental de se sentir accepté, aimé, d’avoir de la valeur pour autrui et également de notre besoin d’appartenance[ii].
Ces derniers sont des besoins humains fondamentaux que nous avons tous, et pourtant, tous n’ont pas cette attitude sacrificielle qui pèse sur leurs relations.
C’est là où notre passé vient nous jouer des tours.
Si l’on a eu, enfant ou adulte, une expérience douloureuse de rejet, d’abandon, de critiques et délaissements répétés, ou encore la perte d’un amour ou de quelqu’un de cher… on est devenu plus sensible au risque de souffrir du rejet, de la critique ou du désamour de l’autre et de revivre l’expérience de la solitude.
Ainsi, même si être trop enclin à faire plaisir aux autres peut en réalité isoler, on fera tout pour éviter de ne pas être approuvé, validé ou accepté par nos proches.
Et on en a faussement déduit, que cela revenait à éviter le conflit, la confrontation de nos désirs et besoins parfois différents.
On a développé une croyance erronée qui dit que la seule façon d’être aimé et accepté, c’était de faire plaisir à l’autre et de taire nos propres voix, émotions ou préférences.
Notre estime de nous-même[iii] est faible, malgré parfois une confiance en nous dans certains domaines (professionnel ou en notre capacité à séduire… mais impossible de transformer la séduction en une relation saine et durable).
Et bien souvent, après des années à faire plaisir aux autres, notre connaissance de nous-même profonde est altérée. Qu’est-ce qui vient vraiment de moi, et qu’est-ce qui vient des désirs des autres que j’ai pris pour moi ?
Au fur et à mesure des années, j’ai remarqué qu’il y avait 3 schémas amoureux dont il est nécessaire de prendre conscience chez ceux qui – comme moi auparavant – passent leur temps à faire plaisir aux autres et restent toujours sur leur faim en amour.
Le besoin de contrôle
Le premier schéma, a priori contre-intuitif, c’est le besoin omniprésent de contrôle.
On pourrait croire que dans le sacrifice, justement on est passif.ve et qu’on ne pense pas à soi, mais tout ce qu’on fait vise à obtenir quelque chose dont on a besoin psychologiquement.
Lorsqu’on cherche toujours à faire plaisir à l’autre, à être un parfait caméléon comme j’étais plus jeune, c’est une manière de contrôler la réaction de l’autre, voir son niveau d’affection et de réponse envers vous.
Quand vous faites tout pour les autres afin qu’ils vous apprécient ou vous aiment, c’est en réalité votre besoin de reprendre la main sur la situation qui s’exprime.
Une estime de soi trop faible et une connaissance de toutes les parties de soi erronée ou mise de côté nous place en situation d’insécurité.
Une façon de regagner de la valeur et du pouvoir, donc de la sécurité affective, c’est de contrôler la situation, de faire à la place de l’autre, d’anticiper et de prévoir et adapter chacune des réactions et interactions entre vous et ceux que vous aimez.
Cependant, ce contrôle et cette vigilance accrus sont épuisants et demande un effort constant (l’effort de ne pas être complètement vous-même et de réprimer vos émotions, désirs et besoins).
Chez les femmes qui viennent me voir, c’est bien souvent également associé à une énergie féminine (Yin) délaissée au profit de celle prévoyante et structurée du Yang.
Les deux énergies (Yin et Yang) sont indispensables et présentes à l’intérieur de nous et le blocage de celle de la féminité est souvent une des raisons derrière l’échec amoureux de ces femmes.
Demander pour recevoir
Le second schéma est plus pragmatique : ne pas savoir demander
A force d’avoir appris qu’il fallait toujours donner et donner encore plus, on a complètement désappris à (ou jamais su comment) demander ce dont on a besoin.
C’est pourtant la clé pour recevoir, surtout en amour.
C’est notre responsabilité de demander ce que nous voulons, d’exprimer ce que nous ressentons et de poser des limites – nos « non ».
Lorsqu’on donne trop pour faire plaisir aux autres, souvent on a une attente énorme : celle que l’autre nous donne la même chose en retour – mais sans jamais avoir besoin de lui demander !
Personne ne peut combler une telle attente et personne ne peut être assez reconnaissant quand vous donnez trop.
C’est comme un cadeau empoisonné, et ça créé du ressentiment et de l’aigreur enfouie.
Il est sain de demander, et d’accepter les « oui » comme les « non » reçus en retour[iv].
Cela sera également d’une grande aide pour vous autoriser à dire ces « non » de temps en temps aussi.
De plus, ne pas demander c’est aussi parfois le fruit du perfectionnisme (« je peux tout faire seule ») et de la fausse croyance de l’inaptitude des gens qui nous entourent (« ce sera mieux fait, ou plus vite, si c’est moi qui le fais, donc pas besoin de demander ») qui est une autre forme de contrôle pour éviter d’être déçu.
On évite bien d’être déçu, mais on évite en même temps le lien avec l’autre car on ne lui accorde aucune confiance ni place dans notre vie.
On peut tout faire tout seul, mais pas sur le long terme.
De plus, cela ne mène ni au bonheur, ni à la paix, ni à la liberté.
Et toujours faire plaisir aux autres ne leur donne pas l’espace pour développer leurs propres ressources… ni celui de choisir d’entrer dans vos vies juste parce qu’ils vous aiment – et non pas parce que vous faites des choses pour eux.
Les freins à la réceptivité en amour
Le troisième schéma à guérir est que notre réceptivité est bloquée. Ou enrouée, si vous préférez.
Comme un muscle que vous n’utilisez pas assez.
Lorsqu’on a le réflexe de toujours vouloir faire plaisir aux autres, c’est que l’on ne sait pas recevoir.
Or, il est tout aussi important de donner que de recevoir, pour une relation équilibrée et dans laquelle les deux partenaires s’investissent et s’engagent mutuellement.
Il est également important de savoir recevoir pour remplir ses besoins d’amour, d’appartenance, les besoins de sécurité affective et renforcer notre estime de nous-même profonde.
Les principales barrières qui vous empêchent de recevoir sont :
- Par fierté, orgueil mal placé et peur de devoir quelque chose en retour
- Parce qu’on pense ne pas le mériter et qu’on a du mal à croire en le don ou à faire confiance
- Parce qu’on n’a pas l’habitude d’être du côté de la réception et que c’est un peu inconfortable (on ne contrôle pas alors)
- Par besoin de réciproquer la même chose voir plus (vous dites « j’aime faire des choses pour ceux que j’aime », « ça me fait plaisir » mais en réalité c’est surtout que vous ne savez pas ce qui vous ferait plaisir à VOUS !)
- Par fausse humilité (« tu n’aurais pas dû ») et vrai blocage de votre droit de désirer.
Pour ma part, j’ai eu pendant longtemps une difficulté à « garder » ce que je recevais (attention, amour, cadeaux, aide) et j’avais systématiquement besoin de le « rendre » en réciproquant la même chose, voire en prenant plusieurs longueurs d’avance pour ne pas être en situation de « devoir » quelque chose.
Depuis, j’ai appris à recevoir avec abondance, de tous et sous toutes les formes, mais surtout à en garder pour moi et ne pas penser qu’un œuf est un œuf.
Un œuf est un œuf certes, mais un don est un don !
Surtout un don d’amour.
Et puis j’ai transformé mon envie de redonner tout l’amour et les attentions reçus au fil des années par la transmission, l’enseignement et l’accompagnement.
Restaurer l’attraction en amour
Le grand paradoxe dans les relations amoureuses, c’est que faire toujours plaisir à l’autre ne lui fera pas plaisir !
Ou plutôt, si, au début, et ça vous donnera envie de continuer – de tout faire dans son sens et de recevoir cette « validation ».
Mais au long terme, s’effacer, ne pas exprimer ses besoins, ses envies, ses limites et ses non-négociables vous fera perdre de la valeur aux yeux de l’autre.
Même si cela reste inconscient pour les deux partenaires, cette façon d’être fera baisser votre propre estime de vous-même, et l’attraction que votre partenaire ressent pour vous.
Le challenge disparaît, il ou elle n’a plus besoin de s’investir, de vous rencontrer, de vous découvrir. Oui, vous êtes comme un jouet qui dit toujours oui ou encore comme sa mère qui s’occupe de ses affaires pour « l’arranger » ou même son ombre qui a oublié toutes ses propres préférences et désirs uniques.
Dans tous les cas, c’est bien souvent à la source de la baisse du désir chez les deux partenaires.
Dans une relation amoureuse, un des deux partenaires incarne l’énergie masculine (Yang) et l’autre l’énergie féminine (Yin) pour qu’il y ait attraction et harmonie.
Et lorsque l’un s’efface pour répondre – de manière volontaire – aux désirs et besoins (souvent non formulés : l’autre n’a rien demandé !) de l’autre partenaire, cette symbiose se dissipe.
Je l’ai vu souvent dans de nombreux couples, mais aussi dans mes propres relations.
Parfois, alors même que mon copain ne me demandait rien, mon penchant de vouloir trop faire plaisir reprenait le dessus.
Et lui, submergé alors d’attentions, de cadeaux, de mots d’amour ou de services rendus non-demandés, n’avait plus d’autre choix que de fuir, prendre ses distances un moment.
Pour respirer. Pour se détacher de la pression implicite induite par le « trop donner ».
Et moi je ne comprenais pas : je débordais d’amour et je recevais de la distance.
J’avais en fait déséquilibré la balance.
L’investissement entre le donner et le recevoir n’était plus sain. Il était chargé des attentes sous-jacentes dont on a parlé plus haut.
Avec les années, j’ai appris 2 vérités puissantes sur les relations.
Deux vérités pour des relations saines et paisibles
On dit que la vérité va vous libérer, mais qu’avant elle va vous énerver : c’est le cas pour ces deux-là !
- 1) « Personne ne fait confiance à une personne trop accommodante pour les choses importantes »
Si vos proches savent que vous êtes accommodant et que vous ne savez pas dire non ou prioriser vos propres besoins et envies, ils ne vous feront pas confiance et ne vous confieront pas les choses importantes de leur vie.
Si vous ne respectez pas vos propres limites et ressentis, cela montre une faible valorisation de vous-même.
Ainsi, les gens qui vous aiment (car ils vous aiment) préfèreront se tourner vers quelqu’un de moins « malléable » pour leur confier ce qui compte pour eux.
Ça vous est peut-être déjà arrivé, la déception de ne pas être choisis par quelqu’un pour qui on avait pourtant tout fait ! Moi oui, et c’est douloureux et difficile à comprendre sur le moment. Maintenant je sais pourquoi.
- 2) « Vous ne pouvez pas être authentiquement aimé si vous ne vous laissez pas authentiquement voir. »
Si vous passez votre temps à présenter un visage filtré, gommé et masqué au monde, personne, même pas vous parfois n’a accès à qui vous êtes à l’intérieur.
C’était le but bien sûr : pour vous protéger.
Mais le prix à payer est exorbitant : personne ne peut aimer cette personne à l’intérieur qui ne se laisse pas voir ni approcher !
Le fidèle compagnon de ceux qui veulent toujours trop faire plaisir, c’est le perfectionnisme.
Par peur de la critique, du rejet et par besoin d’être aimé cependant, on essaye de présenter aux autres une image « parfaite ».
Néanmoins, c’est le syndrome d’une faible estime de soi qui fait que l’on ne croit pas pouvoir être aimé pour qui on est vraiment.
L’autre est mis sur un piédestal : on sait aimer leurs défauts (qu’ils assument et acceptent) mais on pense que les nôtres sont impardonnables.
Mais surtout, au lieu de créer de l’harmonie et de la paix dans le couple, cela crée des conflits et de la colère ravalées au long terme (le ressentiment dont on a déjà parlé).
Ainsi, on se retrouve a se disputer avec intensité pour de la vaisselle, ou à être effondrés pour un petit retard.
Le conflit est déplacé par manque d’authenticité envers nos besoins et désirs.
On pense que l’autre n’est pas assez « empathique » mais on ne lui communique pas ce qu’on veut et ce qu’on ressent avec transparence (et avec les bons mots, au bon moment).
Finalement, c’est nous qui sommes malhonnêtes (avant tout envers nos propres émotions et besoins), alors qu’on pense avoir le « beau rôle » (de la victime… mmh est-ce si désirable ?)
Il y a derrière cela une blessure qui nous empêche de prendre la responsabilité de nos besoins.
Ça m’a pris beaucoup de temps pour réaliser que les limites que posait mon amoureux étaient soit de simples préférences, soit ses besoins propres.
Ce n’était pas un rejet.
C’était de l’amour, pas l’opposé de l’amour.
Et je pouvais en avoir moi aussi, au lieu d’abandonner mes propres envies et besoins en pensant que l’autre verrait mes « Non » comme du désamour.
C’est notre rôle – à chacun –d’établir les limites, demandes, préférences et expression de vos désirs.
C’est notre rôle de connaître ces limites et envies – à l’avance même, et indépendamment de l’autre personne.
Je sais cela maintenant car j’ai fait toutes ces erreurs.
Je n’ai pas eu la relation heureuse et saine facilement.
J’ai fait toutes ces choses, j’ai vécu l’auto-sabotage de mes propres relations maintes et maintes fois – avant d’apprendre à faire autrement.
C’est pour cela que je peux en parler et vous dire qu’il y a une autre façon de faire, qui sera gagnante pour les deux partenaires au long terme.
Vous avez le droit d’être vrais, vus, entendus et connus pour qui vous êtes entièrement dans vos relations, et c’est d’ailleurs cette authenticité et cette vulnérabilité qui feront que les autres vous aimerons : dans votre unicité !
Comment créer une relation amoureuse heureuse, saine et durable ?
Pour être libre et en sécurité d’être vous-même dans le couple, tout en étant en phase et union avec l’autre, voici quelques clés :
- Ne répondez pas à des demandes supposées, non formulées et tacites. Si l’autre a besoin de vous il ou elle vous le dira bien assez tôt. Et la réponse n’est pas forcément « oui ».
- Sachez délimiter ce qui est votre responsabilité et ce qui ne l’est pas. Et n’empiétez pas sur l’espace nécessaire à l’autre pour résoudre ses propres problématiques (grosses ou petites).
- Prenez l’habitude de vous demander à chaque moment : « et moi, quelle est ma préférence ? Quelle est ma limite ? Mon besoin ? »
- Posez-vous la question de l’importance de la requête pour celui ou celle qui vous demande quelque chose, et l’importance de votre préférence. Parfois c’est aimant de dire oui, parfois cela revient à se marcher dessus soi-même.
- Fixez-vous une règle de 24h de délai pour répondre à des demandes qui vous embêtent mais auxquelles vous auriez l’habitude de dire oui tout de suite. Dites : « je ne peux pas te répondre maintenant, je dois y réfléchir et je te répondrai dès que possible ». Ne vous justifiez pas plus et répétez une seconde fois la même phrase si l’autre insiste.
- Apprenez à faire vos propres demandes. Non, ça ne « dérange » pas les autres, et ne vous inquiétez pas : ils savent dire non, eux ! 😉 vous existez, vous avez votre voix et c’est ce qui rend les autres heureux d’être avec vous et de vous connaître.
- Apprenez quels sont vos standards et vos non-négociables en amour. Sachez comment communiquer vos émotions, vos désirs et vos demandes de manière à les faire entendre et respecter.
- Honorez vos ressentis, votre vérité et arrêtez de vous adapter en permanence aux autres et de vous auto accommoder pour ne pas déranger le reste du monde. Vous avez le droit à votre place, entière, vous aussi.
- Acceptez les compliments complètement.
- Répondez la vérité lorsqu’on vous demande votre avis, votre préférence ou si quelque chose vous dérange.
En thérapie on cherche en quoi le manque affectif induit le fait de toujours faire plaisir. C’est un travail important mais qui peut prendre des années – et parfois on sait d’où ça vient mais ça rien ne change pour autant.
En coaching, on renverse l’assiette complètement : au jour le jour c’est le fait de toujours faire plaisir aux autres qui renforce la solitude et la dépendance affective.
On apprend alors de nouvelles manières de faire, directes, efficaces et rapides, qui accélèrent de manière incroyable le changement : en faisant différemment, les gens et situations en face de nous se retrouvent aussi dans l’obligation de changer.
Et on peut guérir son cœur au passage pour commencer à avoir des relations satisfaisantes et heureuses dans lesquelles nous pouvons être entièrement nous-mêmes.
Commençons le chemin ensemble : partagez dans les commentaires la chose qui vous paraît la plus importante à mettre en place pour vous.
Inspirons-nous les uns des autres !
En guise de complément à tout ce qui précède, je vous invite à regarder la vidéo ci-dessous qui vous encourage à être vrai et à être vous-même en 12 principes.
[i] https://www.psychologytoday.com/us/blog/evolution-the-self/200807/parent-pleasing-people-pleasing-part-1-3 [ii] L’Echelle de Besoin d’Appartenance (EBAP). Traduction française de the Need to Belong Scale. https://www.cairn.info/revue-l-annee-psychologique1-2012-1-page-85.htm [iii] Echelle d’Estime de Soi de Rosenberg. https://www.irbms.com/download/documents/echelle-estime-de-soi-de-rosenberg.pdf [iv] Boundary Boss: The Essential Guide to Talk True, Be Seen, and Finally Live Free, 2021. Terri Cole