Pour devenir plus zen au quotidien

La culture de la gratuité, et l’Art d’aller à l’essentiel

Aller à l'essentiel : Lecture ZenNote : cet article sur le livre l’art d’aller à l’essentiel est une traduction de l’article The Culture of Free, and The Power of Less de Léo Babauta. C’est donc lui qui s’exprime dans le “je” de cet article !

Quelques personnes sur d’autres sites web ont fait des commentaires sur l’ironie du fait que je sorte un livre (l’Art d’aller à l’Essentiel) qui parle de travailler, de faire et de vivre avec moins, en disant quelque chose comme :

« Oui, je vais vivre avec moins… en commençant par ne pas acheter de livres ! »

Je vois bien l’humour et l’ironie là-dedans ─ en fait, c’est une chose dont j’ai déjà débattu intérieurement depuis le début, quand j’ai décidé pour la première fois d’écrire un livre. Et c’est ce dont je veux parler maintenant ; parce que comme certains d’entre vous le savent, j’ai des sentiments assez forts ; (et parfois controversés) en matière de gratuité des choses ; et les moyens de vivre de façon frugale et économe.

Donc comment est-ce-que je peux concilier le fait de vendre un livre avec ma philosophie de la gratuité des choses ; et dans le même temps prôner une vie frugale ? C’est ce que nous allons étudier.

L’art d’aller à l’essentiel : La Culture de la Gratuité

Je suis un défenseur des logiciels libres, de la libre information ; (comme Wikipedia, face à l’information propriétaire telle que les encyclopédies propriétaires traditionnelles), de la Culture de la Gratuité.

Je ne vais pas creuser trop profondément cette philosophie, mais la résumer en quelques points.

Premier point important: nous devons faire une distinction entre la “gratuité” de ce que l’on ne paye pas, et la “liberté” que l’on a de distribuer et d’utiliser l’information. Un ebook (tel que mon « Zen To Done ») peut être librement distribué, copié et réutilisé (par l’absence de Copyright), mais je peux quand même le vendre. Quand je parle de gratuité de l’information, je fais référence à la liberté de la distribuer et de la réutiliser comme il vous plait.

Je crois qu’avec la technologie numérique existante, il est impossible ou du moins très difficile d’empêcher l’information de se diffuser ─ que ce soit sous forme de livres, de films, de musique, de blogs, de photographies, ou quoi que vous ayez ─ en comparaison avec la façon dont cette distribution de l’information a pu être contrôlée et policée par le passé. Cela deviendra de plus en plus compliqué étant donné que les choses deviennent de plus en plus numériques (par exemple en passant du DVD au téléchargement de films sous iTunes et autres services en ligne).

Je pense qu’en fait, les gens tirent avantage du fait que l’information devienne gratuite. Il y a plus de gens qui ont accès à l’information aujourd’hui que cela a pu être le cas dans toute l’histoire de l’humanité. Nous sommes plus informés, plus capables de prendre de bonnes décisions. Et nous parlons plus souvent en connaissance de cause. Nous sommes davantage capables d’évaluer les actions de notre gouvernement, des entreprises ; de n’importe quoi dans la société, avec plus d’accès à l’information.

Je pense que l’art, sous toutes ses formes, et les gens créatifs en tout genre, bénéficient énormément de la libre information. Quand un écrivain (par exemple) peut prendre le travail d’un autre écrivain, l’utiliser, le modifier et s’en servir de base pour son propre travail, l’artiste en bénéficie et le monde aussi par la même occasion. Quand un artiste peut prendre les photographies d’une autre personne et les utilise pour créer quelque chose de nouveau et de brillant, c’est une chose magnifique. Tout le monde y gagne.

Pourquoi les Auteurs, Musiciens, Photographes, et tous les Artistes gagnent à la Gratuité

Je pense que les artistes (de tout genre) peuvent gagner leur vie même s’ils font cadeau de leur création, ou la font passer dans le domaine public. Pensez aux musiciens d’antan : ils gagnaient leur vie en jouant de ville en ville, parce que les gens aimaient leur musique, alors même que les grandes maisons de disque n’existaient pas. Évidemment, ils n’étaient peut-être pas multimillionnaires, mais est-ce vraiment correct pour un musicien de devenir super riche simplement parce que les gens sont restreints dans leurs libertés ? Ce serait comme profiter des entraves des autres.

Les lecteurs de cet article ont également lu :  Profitez de la vie maintenant ET économisez pour plus tard

Les entreprises pourraient en souffrir, en particulier les géants des médias qui se sont fait des milliards avec leur média breveté, mais les artistes pourront toujours gagner leur vie.

Pensez à l’auteur, quelqu’un qui ne touche traditionnellement qu’un pourcentage des ventes réelles de son livre, parce que s’il n’avait pas été d’accord pour donner à l’éditeur une grosse part il n’aurait jamais été publié ou distribué. Aujourd’hui, la publication et la distribution sont possibles sans un grand éditeur, bien que la publicité soit toujours compliquée sans lien avec l’industrie des médias et sans un grand éditeur.

Mais imaginez un monde où l’auteur publie et diffuse son livre dans le domaine public. Il permet au livre d’être distribué gratuitement, numériquement ; et si c’est un bon livre, les gens l’aimeront et le partageront sur leur blog, l’enverront à des amis par email, mettront un lien sur Twitter, Facebook et MySpace. Les bons livres vont être diffusés, alors que les mauvais livres ne le seront pas. C’est le modèle du futur ─ contrairement au modèle actuel, dans lequel l’éditeur décide de ce qui est publié et de ce qui aura du succès ou pas.

Aller à l'essentiel

Mais comment est-ce-que l’auteur gagne de l’argent? De plusieurs façons :

  1. Il peut faire payer la version numérique sur son site. Évidemment, vous pourriez l’avoir gratuitement ailleurs ; mais il y aura toujours des gens qui l’achèteront, simplement en remerciement pour ce bon livre. C’est ce que je fais avec « Zen To Done », et ça marche.
  2. Il peut vendre une version papier du livre. Beaucoup de gens voudront toujours lire les livres en version papier ; donc ils l’achèteront, même s’ils peuvent trouver le livre gratuitement en version numérique. Beaucoup de gens voudront offrir le livre, et qui veut envoyer un email en cadeau à quelqu’un ? Ils achèteront la version papier, l’emballeront et l’offriront en cadeau.
  3. Il peut vendre des services. Si le livre marche bien et se diffuse, les gens en voudront plus de la part de cet auteur. Ils pourraient vouloir son aide pour mettre en œuvre certaines idées de leur livre. Ou ils pourraient lui demander de faire des interventions publiques, ou des séminaires, ou des téléconférences. Ils pourraient l’engager comme consultant. Vous pouvez gagner beaucoup d’argent en faisant tout cela, et si vous diffusez un très bon livre, il y aura de la demande.

Un auteur peut vraiment se faire un nom si son livre marche bien. Son site web (comme Zen Habits !) verra une nette augmentation de son trafic suite au succès du livre. Il peut ensuite vendre des espaces de pubs sur son site et se faire de l’argent. Et il y aura plus de demande pour ses futurs livres. Il aura une réputation d’expert et demandé par les radios et les shows télé. Puis,il aura peut-être même une émission de radio ou de télé personnelle, ou un autre job sympa, simplement à partir de la réputation de son livre.

Vous voyez ce que je veux dire: distribuer un livre gratuitement ne vous fera peut-être pas gagner d’argent directement, mais peut en générer dans le futur. Et ceci n’est pas vrai que pour les auteurs mais pour tous les artistes.

Plus important encore, l’argent n’est pas la seule définition du succès. Si vous ne gagnez pas beaucoup d’argent, mais que des milliers voire des millions de gens apprennent de vos livres et vivent mieux et plus heureux… cela ne vaut-il pas la peine de passer du temps à écrire et promouvoir un livre ? Je dirais que c’est plus important que de se faire de l’argent, bien que gagner sa vie soit évidemment important.

OK, cool … Et votre Livre dans tout ça?

Cela nous amène donc à la question: pourquoi est-ce-que je vends “l’Art d’aller à l’Essentiel” ? En quoi cela est-il conciliable avec ma philosophie ? Grande question. Plusieurs points :

  1. J’ai décidé de passer par un éditeur traditionnel seulement parce qu’ils ont un meilleur réseau de distribution, en particulier en ce qui concerne les librairies physiques, qui aujourd’hui sont encore assez populaires (cela pourrait changer à l’avenir). Pourquoi ? Parce que je voulais atteindre les gens qui ne lisent pas les blogs, les gens qui lisent des livres version papier. Il y a des millions de ces gens, et sans une version imprimée de mon livre, ils ne seront jamais concernés par mes idées. J’espère que le livre les aidera.
  2. Je le fais aussi comme une expérience. Je n’ai jamais été un auteur publié (seulement au sens digital du terme) ; et je veux voir comment ça fonctionne, et quels avantages ça peut avoir. C’est aussi pour la sensation unique, je le confesse ; d’avoir une version imprimée de mon livre dans mes mains, et de le voir dans les librairies. 🙂
  3. Je veux toujours distribuer gratuitement l’information. Premièrement, beaucoup des idées dans le livre sont sur Zen Habits (je les approfondis dans le livre), mais elles sont disséminées sur le site. Donc l’information est déjà gratuite, si cela ne vous gène pas de fouiller dans des centaines d’articles pour la trouver. Deuxièmement, je distribue la plupart de mes informations par d’autres moyens ; via mon ebook gratuit, en podcast audio, en extraits, etc. Troisièmement, j’ai l’intention de distribuer le livre entier gratuitement, à l’avenir. Plus d’informations à ce propos ci-dessous.
Les lecteurs de cet article ont également lu :  Les 5 raisons pour lesquelles vous devriez méditer chaque jour

Et la Frugalité? Pourquoi devrais-je acheter le livre l’art d’aller à l’essentiel si tu recommandes d’être frugal et économe ?

Excellente question. Je parle souvent de frugalité, de vivre avec moins, et de s’éloigner de la culture consumériste. Alors pourquoi acheter un livre ?

Déjà, vous n’avez pas à l’acheter. Vous pouvez l’emprunter dans une librairie, ou à un ami. Ou vous pouvez le trouver d’occasion. Ou vous pouvez ne pas l’acheter ou le lire du tout.

Ensuite, je n’ai jamais dit ne rien acheter du tout, en particulier des livres. Acheter certaines choses peut en réalité aider. Si vous dépensez 15€ pour quelque chose et que cela change beaucoup de choses dans votre vie, alors ça vaut le coup non ?

Enfin, en terme de fouillis, je ne pense pas que vous devriez continuer à acheter tout un tas de choses et à encombrer votre vie… mais si vous avez juste quelques bonnes choses qui signifient réellement beaucoup, c’est une bonne chose. J’espère que mon livre peut en être une pour quelques uns d’entre vous. Pour les autres, lisez-le et faites le passer.

J’espère que mon livre aidera des gens, fera une différence dans leurs vies. Les gens achètent beaucoup de livres d’aide personnelle, et beaucoup d’entre eux ne changent rien en réalité. Je crois que l’Art d’aller à l’Essentiel changera les choses, si vous le mettez en application. Et le livre est conçu pour être mis en pratique facilement.

Mon désir de rendre gratuit l’Art d’aller à l’Essentiel

En fait, je n’en ai pas encore parlé à mon éditeur (bien que je prévois de le faire sous peu) ; donc cela va certainement les terrifier… mais j’adorerais diffuser l’Art d’aller à l’Essentiel gratuitement, dans le domaine public. Un jour, peut-être dans un futur proche (comme plus tard dans l’année, ou l’an prochain).

Il sera toujours en vente en version papier ; et je pourrais même le vendre à prix réduit sur mon site Zen Habits. Mais il passerait dans le domaine public (dans mon scénario rêvé), ce qui signifie que les gens pourraient le diffuser après l’avoir acheté, et le réutiliser.

Je ne sais pas si cela sera ou pourra se faire, mais je pense que cela serait sympa.

Je crois que cela augmenterait en fait les ventes du livre… parce que comme je l’ai dit précédemment, si un livre est bon les gens le diffuseront largement… et plus il est largement diffusé, plus les ventes de copies physiques augmenteront, si ma théorie tient la route.

Je ne sais pas si c’est vrai. J’espère que ça l’est. Seul le temps dira quel modèle de distribution fonctionnera pour l’information ; mais je crois que les choses ont changé, et changeront inévitablement. Espérons que le gratuit l’emportera.

Vous pouvez en lire davantage sur l’Art d’aller à l’Essentiel sur Amazon en cliquant ici ou le commander dans tout autre point de vente disponible.

Note d’Olivier : J’ai écrit la préface à la version française de l’Art d’Aller à l’Essentiel, que vous pouvez consulter gratuitement ici.

Recherches utilisées pour trouver cet article :

je sais que vous pouvez réussir, l\art gratuit
5 commentaires
  1. Merci Olivier pour cette traduction qui ne sent pas trop… la traduction 🙂
    Je comprends que tu aies été la personne sélectionnée par l’éditeur pour ce travail !

    Léo a entièrement raison en ce qui concerne les artistes : je me souviens même avoir découvert des auteur(e)s par des réseaux « parallèles » qui m’ont fait acheter 8 CDs de l’artiste concernée. Artiste que je n’ai encore jamais entendue sur nos radios métropolitaines, alors qu’elle est Québécoise…
    Donc oui, l’accès gratuit et libre m’a permis de découvrir de nouvelles richesses, et de profiter à cette artiste (et sa maison d’édition et toute la chaîne de distrib au passage).

    Ai-je encombré ma maison et ma vie ? Non. Je l’ai enrichie avec sobriété, car je n’achète pas tout ce qui me passe par la tête.
    Et rien n’empêche d’offrir à un ami un CD que vous avez déjà écouté… Nombre de mes livres sont des livres qui m’ont été offerts par un(e) ami(e) qui, l’ayant lu, voire annoté, m’a fait une grande joie en me l’offrant : c’est, quelque part, une part de soi-même que l’on offre, en offrant un livre –celui-là même, « selbst » et non « gleich » en Allemand– qui nous a fait rêver ou avancer !

    Et cela rejoint l’idée de pauvreté de coeur de St François d’Assise (et du Christ bien évidemment).

    Longue vie à toutes et tous !

    M.

  2. J’apprécie énormément le travail de Léo Babauta. Ta traduction, Olivier, est très fidèle au pensée de l’auteur, bravo!

    Je suis un grand admirateur et consommateur du libre (logiciel, etc). Je suis aussi un simplificateur (l’art de l’essentiel) pourtant il m’arrive tout de même d’acheter. D’une car cela permet de récompenser l’auteur, de l’autre car j’achète de façon raisonnable en privilégiant le qualité prix.

    Je suis avant tout un consomm’acteur : un acteur de ma consommation et non un pion des techniques de marketing. C’est pour cela que je conseille vivement sur mon blog l’amélioration de son autodéfense intellectuelle.

  3. Si il y a un principe que j’utilise dans ma méthode de consommation, c’est d’essayer avant d’acheter.

    J’aime cette philosophie du gratuit, c’est ce qui permet de tester (pour le client ou pour le producteur) un nouveau produit, service, technique ou autre.

    Le gratuit, c’est ce qui permet de créer des échanges, des retours, des commentaires, bref, une véritable relation authentique.

    J’aime cet état d’esprit!

  4. Perso j’ai découvert le hata Yoga ;par un professeur bénèvole !
    Ayant trouvé dans cette gratuité la plénitude du Yoga !
    Qu »a présent je l’enseigne dans le même processus !
    Pas bien vu par mes pairs ?

  5. Bonjour Olivier?

    Nous vivons une époque formidable!

    J’ai hâte de voir les idées émises dans cet article se diffuser et prendre une part importante des habitudes de partage en d’échange dans ce monde en pleine mutation.

    Je sais pour le vivre et pour l’observer avec grand plaisir , je sais et je constate que toi-même …tu appliques concretement nombre de ces idées.

    Et … c’est formidable! Cela marche!

    Je te souhaite une belle soirée!
    Xavier

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bienvenue sur Habitudes Zen, qui propose quelques uns des meilleurs articles du blog Zen Habits de Leo Babauta, traduits en Français par votre serviteur, avec sa permission, plus quelques articles personnels.