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Le miracle de l’habitude de l’auto-compassion

Note : cet article sur l’auto-compassion est une traduction de l’article The Miracle of the Self-Compassion Habit de Léo Babauta. C’est donc lui qui s’exprime dans le “je” de cet article !

l’auto-compassionPrenons comme hypothèse qu’il y a une substance qui vous irrite et qui vous cause des problèmes dans tous les domaines de votre vie : cela vous rend malheureux, stressé, procrastinateur, distrait, en colère contre les gens, insatisfait de votre vie, en surpoids et en mauvaise santé, pas sportif et mal nourri, et pire encore.

Horrible comme substance, non ? Maintenant, imaginez qu’il y a un baume qui pourrait soulager les effets néfastes de cette substance, et rendrait tous les autres domaines meilleurs.

Cette substance est réelle : c’est votre souffrance. Nous souffrons tous, de petites et de grandes façons, tous les jours. Et cela provoque tous les autres problèmes que j’ai mentionnés.

Ce baume est aussi réel : c’est l’auto-compassion. Cela paraît trop vaporeux pour la plupart des gens, mais c’est une pratique concrète qui aura des bienfaits concrets, dans tous les domaines de votre vie.

Prenons une minute pour explorer la souffrance, et ce qui arriverait si vous appliquiez le baume de l’auto-compassion.

Les effets omniprésents de la souffrance

Nous ne considérons pas toujours que nous souffrons, si nous menons des vies normales. Mais en fait, nous souffrons plus souvent que nous ne le réalisons, même si nous ne souffrons pas forcément beaucoup. Nous souffrons de petites façons, et cela affecte notre bonheur, le bonheur de ceux qui nous entourent, et nos actions et habitudes tout au long de la journée.

Certains exemples :

Le stress

Tout au long de la journée, des choses surviennent et vous stressent, que ce soit une nouvelle chose qui s’ajoute à votre charge de travail, quelqu’un qui vous critique ou les tâches domestiques qui ne sont pas faites. C’est une souffrance, même si cela reste à un petit niveau (même si cela peut parfois atteindre de hauts niveaux). Le baume de l’auto-compassion réduirait cette souffrance, et vous permettrait de gérer ces évènements/situations plus calmement, en augmentant vos niveaux de bonheur tout au long de la journée.

Les frustrations : Les petites frustrations arrivent tout le temps, avec les gens qui ne font pas les bonnes choses, les bouchons ou l’incapacité à trouver la raison pour laquelle ce logiciel ne fonctionne pas. C’est aussi une souffrance. L’auto-compassion peut vous aider à calmer ces frustrations, et à gérer ces situations de façon appropriée. Vous seriez moins en colère en répondant, ce qui a des chances d’amener de meilleurs résultats.

La colère envers les autres : Quelqu’un vous a agacé ; votre enfant qui n’écoute pas, votre époux/épouse qui vous critique, votre patron qui est une vraie tête de nœud. Vous en souffrez évidemment. Cela peut générer non seulement de la peine, mais aussi des actions qui blessent vos relations avec les autres, votre carrière, votre mariage. À la place, appliquez de l’auto-compassion, et vous vous calmerez, répondrez de façon appropriée, avec même de la compassion pour l’autre, qui souffre également.

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L’auto-compassion – Vous sentir mal personnellement

Il y a des millions de raisons de nous sentir mal personnellement, que ce soit à cause de l’échec, du surpoids ou du désespoir dans de mauvaises situations. Cela aussi est une souffrance, et cela nous pousse à faire des actions nocives, comme en nous réconfortant avec de la nourriture, du shopping ou de l’alcool, en ne passant pas à l’action, ou en ne croyant pas en nous-mêmes. L’auto-compassion soulage la peine, et mène non seulement à des actions utiles, mais aussi au bonheur.

Le sentiment d’urgence : Nous avons souvent au cours de la journée la sensation de devoir nous précipiter vers la tâche suivante. Quand on marche, on le fait vite. Quand on travaille, on passe constamment à la suite, la communication suivante, l’onglet suivant, la tâche super-urgente-qui-ne-peut-pas-attendre-fais-la-maintenant. Ce sentiment d’urgence constante est en soi une source de stress. L’auto-compassion peut également soulager ceci, et nous permet de ralentir, de profiter de l’instant, d’être plus heureux à chaque instant.

La distraction : Nous vivons des vies hyper distraites, gaspillant de très grandes parties de notre journée. La distraction est un symptôme de la souffrance ; nous allons nous distraire parce que nous avons peur (nous avons peur des tâches plus difficiles, de passer à côté, d’échouer) et nous pensons que la distraction est réconfortante. À son tour, la distraction a tendance à augmenter la souffrance ; nous nous sentons mal personnellement, nous procrastinons pour les choses importantes et cela rend notre travail et notre vie encore pires, etc. L’auto-compassion nous aide à voir cette souffrance, la soulage, et réduit notre tendance à la distraction.

La procrastination

Nous procrastinons tous, quand on travaille, quand on écrit notre super roman, quand on apprend à jouer d’un instrument, quand on fait du sport. La procrastination, comme la distraction, est un symptôme de la souffrance, de la peur, et du fait que nous pensons ne pas pouvoir faire quelque chose. L’auto-compassion peut aider à gérer cette souffrance et à réduire la procrastination, en augmentant notre production créative, en nous aidant à nous occuper de nos finances, de nos tâches professionnelles, du désencombrement et de toutes les choses que nous savons que nous voulons vraiment faire, mais que nous ne faisons pas.

Le manque de sport : C’est une forme spécifique de procrastination, et en cela, c’est un symptôme de la souffrance. Cela montre aussi comment la procrastination peut causer plus de souffrance, étant donné qu’un manque d’exercice mène à une santé plus mauvaise, ce qui mène au stress et à la douleur de l’échec. L’auto-compassion peut nous aider à commencer à faire de l’exercice de façon consciente et joyeuse.

L’alimentation malsaine : Nous avons tendance à manger mal parce que nous avons peur des légumes et de ne pas grignoter de cochonneries, et parce que nous avons besoin de nous réconforter d’une autre souffrance, et parce que nous pensons que nous avons besoin du soutien de plaisirs temporaires. Ce n’est pas le cas. L’auto-compassion soulage cette souffrance et nous aide à ne pas avoir de problème à ne pas manger de Pringles et de gâteaux, en faisant en sorte que notre corps se sente mieux.

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L’auto-compassion – Le manque de gratitude

La majeure partie de notre vie est passée en plaintes silencieuses, ou parfois pas si silencieuses. Nous sommes vraiment malheureux des petites choses de notre vie, ce qui est une forme de souffrance. Ces plaintes signifient que nous passons à côté de ce qui est grand dans notre vie. L’auto-compassion nous aide à gérer la douleur de ces plaintes, et à la place, à nous tourner vers les choses incroyables dont nous pouvons être reconnaissants, ce qui augmente le bonheur dans notre vie et tout autour de nous.

Le manque de conscience : La majeure partie de notre vie est passée en distraction, inconscient du moment présent. C’est une forme de souffrance, parce que si nous ne souffrions pas, nous pourrions rester dans le présent la plupart du temps, appréciant totalement le moment tel qu’il arrive. À la place, nous pensons au futur parce qu’il nous inquiète, parce que nous sommes obsédés par les erreurs que nous avons faites par le passé. L’auto-compassion permet de soulager ces inquiétudes et ces obsessions, et de pratiquer à la place la pleine conscience de chaque instant bien plus souvent.

Je pourrais continuer éternellement, parce que la souffrance prend bien des formes. Mais vous pouvez voir le tableau : l’auto-compassion soulage la souffrance, réduit les effets néfastes et nous permet de choisir des façons de vivre qui nous aident davantage.

Abordons maintenant une méthode d’auto-compassion.

Une méthode d’auto-compassion

C’est une méthode que vous pouvez pratiquer comme une habitude quotidienne, pour soulager la souffrance sous toutes ses formes :

  1. Remarquez votre souffrance, sous une de ses nombreuses formes.
  2. Tournez-vous vers votre souffrance, voyez-la comme elle est, ressentez-la totalement, faites-en l’expérience en ayant pleinement conscience du moment.
  3. Acceptez la souffrance, au lieu d’essayer de l’ignorer, de l’éviter, de la repousser, de la tuer. Acceptez-la comme faisant partie de votre vie, comme faisant partie de vous, mais comme étant temporaire.
  4. Souhaitez-vous d’être heureux, souhaitez mettre fin à votre souffrance. Faites-vous un câlin mental, réconfortez-vous.
  5. Laissez aller ce qui vous cause cette souffrance. Relâchez-la simplement, ou mettez-la de côté. La cause est certainement une chose que vous souhaitez être différente. À la place, appréciez les choses comme elles sont. Soyez présent dans la réalité.
  6. Soyez reconnaissant de la réalité qui se déroule en ce moment-même.

Ce n’est pas toujours facile à mettre en pratique, donc je recommande une session quotidienne pendant laquelle vous vous tournez vers l’intérieur pendant quelques minutes, et pratiquez sans les distractions de la vie quotidienne. Avec la pratique, vous deviendrez meilleur pour l’habitude de l’auto-compassion.06

Mais cela vaut le coup de pratiquer. Le baume de l’auto-compassion peut changer toute votre vie.

Crédits photo : © puckillustrations – Fotolia

4 commentaires
  1. Je trouve cet article très original, très utile, un des meilleurs.
    Car on est formaté à ne jamais s’auto aimer, et cela engendre plein de malheurs au contraire. Si on se protégeait, on serait plus apte à aider autrui, car autrui serait comme nous.
    Ne faites pas à vous -même ce que vous ne voudriez pas qu’on fasse aux autres, aurait pu dire le sage.
    Merci pour ces idées géniales proches des philosophies bouddhistes.

  2. Je passe par ici ce soir

    c’est que le titre m’a interpellée , l’auto-compassion justement je viens de terminer enfin presque un article sur lequel j’aborde le sujet et je dois ajouter que le mot miracle n’est pas trop fort mais que pour arriver à éprouver cette auto-compassion, c’est que nous avons déjà appris à bien connaître la nature humaine et à aimer ce qui fait qu’on puisse aussi la dépasser , ainsi nous comprenons comment mieux nous aimer

  3. Excellent,c’est un article d’une très grande qualité que je vais relire plusieurs fois,car il est d’une part très inspirant,et d’autre part très utiles.Je vais essayer d’en tiré substantifique moelle,et de l’étudier plus en profondeur en tentant de le mettre en application dans la vie de tous les jours.

  4. Un paradoxe de notre humanité :

    1) Tout le monde dit vouloir être heureux…
    2) …mais bien peu acceptent d’y consacrer le temps nécessaire.

    Au lieu d’espérer un monde plus juste, bon et altruiste, il vaudrait mieux déjà appliquer ces vertus envers nous-même.

    Si nous sommes incapables d’être bon avec nous, ne rêvons pas, nous serons incapable de l’être avec les autres.

    Merci pour cet article et à très bientôt !

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