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Parvenir à ses fins sans objectifs

Aucun objectifAvez-vous déjà eu une longue conversation incroyable avec un ami, qui a pris toutes sortes de tournants impossibles à prévoir au moment où vous avez commencé la conversation ? N’était-ce pas super, d’échanger, d’explorer des territoires inconnus, d’être libre de vagabonder et de profiter du temps ensemble ?

Et si, à la place, vous aviez un objectif définitif à propos de la tournure que devrait prendre la conversation quand vous la commencez ? Un déroulement et un résultat définitif quant à la façon dont vous que tourne la conversation ? Disons que vous avez un agenda, et que chaque fois qu’un de vous s’écarte de son agenda, vous êtes obligé d’y revenir.

Est-ce que la conversation serait meilleure ou pire, avec un objectif défini ? Est-ce meilleur d’être libre de vagabonder, ou d’avoir défini un chemin prédéterminé ?

Je suggère que c’est mieux de vagabonder, bien plus incroyable.

C’est une voie sans objectif.

Pourquoi fonctionner sans objectif ?

Pendant des années j’ai été obnubilé par les objectifs, mais dans le même temps je simplifiais aussi ma vie professionnelle et travaillais sur le fait d’être plus content. J’ai réalisé deux choses :

1. Les objectifs (avec une volonté de s’améliorer) ne sont pas en adéquation avec le contentement (être heureux de qui vous êtes).

2. Les objectifs ne sont pas nécessairement nécessaires (je pensais qu’ils l’étaient pendant longtemps, mais ils ne le sont pas) – et donc en utilisant une philosophie minimaliste, ils devraient être éliminés sans pitié.

Et donc j’ai décidé d’expérimenter, et de voir si les objectifs étaient vraiment nécessaires. Il s’est avéré qu’ils ne l’étaient pas.

Voici les résultats de mes expériences (globalement) sans objectifs :

  • Nous pensons souvent que les objectifs sont nécessaires pour parvenir à quelque chose, mais en réalité ils ne le sont pas.
  • Les objectifs, tels que nous les définissons, ont déjà un résultat défini… mais pourquoi est-ce que ce résultat serait le seul bon résultat ? Il y a beaucoup, beaucoup de supers résultats, et être centré sur un seul est très limitatif.
  • Les objectifs sont totalement fabriqués, sans beaucoup d’informations vis-à-vis de ce que réserve l’avenir quand nous travaillerons dessus. Nous les inventons, à partir de pur fantasme concernant ce que nous voulons que soit le futur, mais en vérité ce n’est pas réaliste. Et nous ne pouvons pas prédire ou contrôler la façon dont le futur tournera, donc fixer des objectifs est une activité inutile.
  • Quand nous nous fixons sur des objectifs, nous nous fermons aux nouvelles opportunités qui émergent dans différentes directions – des opportunités que nous pourrions ne pas avoir anticipé en commençant. Mais comme nous sommes fixés sur l’objectif, nous ne nous permettons pas d’aller dans cette nouvelle direction.
  • Quand nous n’arrivons pas à atteindre ce résultat fantasmé (autrement dit, souvent), nous nous sentons mal. Mais si nous nous débarrassons de ce fantasme, nous pouvons simplement profiter du travail fourni.
  • Quand nous sommes fixés sur le fait d’atteindre un futur résultat, nous ne regardons pas où nous sommes, pas plus que nous sommes heureux de qui nous sommes. Nous ne le pouvons pas, parce que nous sommes concentrés sur l’objectif futur, et c’est ce qui nous démotive (ne pas profiter du moment).
  • Quand nous avons un état d’esprit centré sur l’avenir, cela ne s’arrête pas si/quand nous atteignons l’objectif. Nous atteignons l’objectif, alors nous passons immédiatement à l’objectif suivant.
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C’est simplement le début de la discussion – je pourrais continuer encore et encore sur le sujet, mais fondamentalement c’est une énorme illusion en laquelle notre société croit.

Les 4 principes

Alors comment travailler sans objectifs ? On ne fait rien du coup ? Non, bien sûr que non… Les gens qui aiment ce qu’ils font se réveilleront en voulant faire quelque chose d’amusant, quelque chose qui profite au monde. Je sais cela parce que même sans objectif fixe, j’ai toujours l’envie de travailler sur quelque chose.

Comment est-ce que cela fonctionne ? Au lieu de travailler avec un résultat (un objectif) prédéfini, travaillez un moment après l’autre, en utilisant les principes qui fonctionnent pour vous. À chaque moment, ne vous demandez pas « Est-ce que je fais quelque chose qui me rapproche de mon objectif ? » mais demandez-vous plutôt « Est-ce que je fais quelque chose en ce moment qui est basé sur une de mes valeurs ou un de mes principes ? »

Vos principes vont différer des miens, mais voici ceux qui se sont avérés fonctionner pour moi :

1. Aimez ce que vous faites.

Cela semble évident, mais les gens font si souvent des choses qui ne les passionnent pas. J’essaye de trouver des choses que j’adore faire, et s’il y a des tâches ingrates que je dois faire pour une quelconque raison, soit je les élimine, soit je trouve un moyen de les apprécier autant que possible.

2. Aidez les autres.

Faire des choses qui aideront les gens est une chose qui me motive beaucoup. J’aime aider mes lecteurs, mes amis, mes enfants, des gens dans le besoin. Et donc ce principe guide tout ce que je fais, y compris tout ce que j’écris. Je le recommande fortement.

3. Bâtir de relations et de la confiance.

Chaque chose que vous faites, personnellement ou professionnellement, devrait bâtir une relation. Je bâtis des relations avec mes lecteurs en étant authentique et en essayant de faire de mon mieux pour les aider, et je bâtis des relations avec mes amis et ma famille de la même manière. Être digne de confiance autant qu’il est humainement possible est un excellent moyen de bâtir de relations, donc ces deux vont de pair.

4. Soyez curieux.

Quand vous êtes curieux vis-à-vis des autres gens, et vis-à-vis de la vie en général, vous avez tendance à être un meilleur confident, un meilleur ami. Vous avez les bonnes informations et vous pouvez prendre du plaisir à chaque étape en cours de route.

Ces quatre principes fonctionnement pour travailler sans objectifs. Ils fonctionnent également pour avoir une conversation sans but défini, ou parcourir le monde, ou collaborer avec les gens.

Alors réveillez-vous le matin, et au lieu de vous demander comment faire avancer vos objectifs, demandez-vous ce que vous avez vraiment envie de faire là, tout de suite. Qu’est-ce qui vous rendra heureux maintenant, et non à un quelconque moment loin dans le futur ? Je suggère que les objectifs à long terme, une sorte de fantasme nébuleux quant à l’avenir, ne sont pas si motivants que ça. Nous sommes davantage motivés par une chose qui peut rapporter maintenant, ce qui inclut des choses qui nous rendent heureux pendant que nous les faisons.

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En découvrant ce que vous avez envie de faire tout de suite, pensez à ces quatre principes. Puis passez à l’action, en sachant que vous aidez les gens, que vous bâtissez de la confiance et des relations, que vous vous rendez heureux, et que vous satisfaites votre curiosité naturelle vis-à-vis des autres et du monde.

Puis répétez ça, à chaque étape le long de votre périple quotidien. À chaque étape sur cette voie, vous faites quelque chose que vous aimez, quelque chose en adéquation avec vos principes. Vous ne vous alignez pas simplement avec un quelconque résultat prédéterminé, vous y êtes déjà.

les objectifs

Questions-réponses

Quelques questions habituelles auxquelles je réponds très souvent :

Q : Est-ce que ne pas avoir d’objectifs est un objectif ?

R : Cela peut être un objectif, ou vous pouvez apprendre à le faire en cours de route, en explorant de nouvelles méthodes. Je suis toujours en train d’apprendre de nouvelles choses (comme n’avoir aucun objectif) sans avoir prévu de les apprendre dans un premier temps.

Q : Alors comment gagner sa vie ?

R : Passionnément ! Là encore, ne pas avoir d’objectifs ne signifie pas que vous arrêtez de faire des choses. En fait, je fais beaucoup de choses, tout le temps, mais je les fais parce que j’aime les faire.

Q : N’est-ce pas facile pour toi d’abandonner les objectifs maintenant que tu as du succès ?

R : Évidemment, cela pourrait faciliter les choses, mais en réalité ce n’est pas le succès qui m’a aidé à abandonner mes objectifs… c’est le contentement de qui je suis. Je sais que je suis une personne bien, et je suis heureux de qui je suis, et je sais que je vais aller bien quelque soit le résultat à l’arrivée. C’est vrai pour quasiment toutes les personnes qui lisent ceci, quel que soit votre niveau de « succès ».

Q : Tu n’as vraiment aucun objectif quand tu fais quelque chose comme écrire cet article ou essayer de suivre tes 4 principes ?

R : Évidemment, vous pouvez appeler cela comme ça si vous le voulez. La terminologie n’est pas si importante que ça – les principes le sont. Ma définition des objectifs est d’avoir un résultat prédéterminé (quelque chose que vous voulez voir arriver à l’avenir), et la plupart des gens n’appellent pas « écrire un article » un objectif. Leurs objectifs sont plus du genre « avoir beaucoup de lecteurs » ou « gagner beaucoup d’argent » ou « terminer x ». Donc si vous voulez dire que j’ai des objectifs, pas de problème, mais réalisez simplement que pour moi, le processus en lui-même est l’objectif.

Q : Comment se lancer sur la voie du zéro objectif, si vous avez l’habitude d’avoir des objectifs ?

R : Commencez simplement par suivre les quatre principes (ou vos propres principes) maintenant. Je veux dire, dès maintenant. Quand vous vous retrouvez face à un objectif (et cela m’arrive tout le temps), reconnaissez-le, réalisez que c’est un fantasme, et débarrassez-vous-en, avec douceur.

Article original écrit par Léo Babauta.

En guise de complément, je vous invite à voir la vidéo suivante. Elle présente une méthode simple qui va vous aider à y voir plus clair dans vos objectifs. Cela peut vous aider à décider si le modèle sans objectif vous convient ou non.

 

Crédits photo : © lietor – Fotolia.com

8 commentaires
  1. Sympa cette article, il permet de se remettre en question et de sortir du conformisme qui nous fait croire que rien n’est possible sans objectif.
    De plus pour accentuer l’effet de ton article je t’invite à méditer cette citation  » avoir un objectif est une maladie de l’esprit, vous n’avez pas besoin d’avoir un objectif si, ici et maintenant vous vous concentrez sur ce que vous faites. Ouvrez les mains et vous recevrez tout, même les biens matériels ». De Taisen Deshimaru.

  2. Bonjour Olivier,

    quel article! Totalement à l’opposé de la pensée dominante (concernant l’absence d’objectif) en matière de succès!
    Et vu la personne qui a écrit ça, on peut lui faire confiance. Je retiens particulièrement ce deux points:
    – accepter ce qui arrive
    – faire ce que l’on aime

    Bonne continuation à toi Olivier!

    amicalement,

    Pascal

  3. Bonjour Olivier,
    Comme d’habitude, toujours un article amenant chez moi la conscience de ce qui est VRAIMENT important ! J’adore lire ces articles de Léo Babauta, merci de ns les faire partager. Moi aussi je retiens deux choses importantes :
    – faire ce que l’on aime pour apprécier pleinement le MOMENT PRESENT
    – être ouvert à tout ce qui peut arriver et en être CONTENT …
    Bonne journée, bises
    Béatrice

  4.  » le processus lui même est l’objectif » tu l’as dit.
    Une espèce du yoga de l’action dans le faire ce que nous aimons ou le non faire du laisser les choses se faire….

    les principes énumérés ici dans cet article sont excellents en ce sens qu’ils constituent un axe d’alignement afin d’optimiser cette vibration harmonique d’intérieure cohésion dans l’action…

    Merci encore Olivier pour la traduction et de partager…MarinaB

  5. C’est comme ça que je vivais enfant et jeune… et puis un jour on décide (ou la société vous fait savoir que c’est comme ça qu’il faut) de tout planifier… et là ça ne tient qu’un temps jusqu’à ce qu’on coule sans savoir pourquoi. Et là on réapprends ce qu’on savait déjà … Merci de faire partie de tous ces « réveilleurs d’âme »…

  6. Dur dur!
    A ne pas essayer quand on est sur la route, où on a comme objectif d’arriver à destination, sans mettre soi ou les autres en danger.
    A méditer et laisser infuser, progressivement sur une partie de sa vie.
    Au travail, c’est plus difficile quand le patron veut quelque chose.
    Sans objectif, nos mouvements sont souvent erratiques, vont dans tous les sens, tournant demain le dos à ce qu’on a fait aujourd’hui ‘pour le plaisir?’
    Le problème vient aussi du fait que les objectifs sont souvent définis ‘au petit bonheur’ et pas de façon structurée. Dans ce second cas, il y a des garde-fous et des possibilités de changement de cap où et quand nécessaire. Un objectif poursuivi de manière aveugle est en effet à bannir.

  7. Je crois que les objectifs correspondent au cerveau gauche, le cerveau rationnel : l’objectif rassure.
    Mais ça fait souffrir le cerveau droit plus intuitif et qui a besoin de se laisser inspirer par la vie, goûter les nuances.

  8. Bonjour Olivier,

    Très édifiant cet article. Il va vraiment à contre courant. Il remet en cause tout ce que j’ai toujours prôné sur mon blog.

    Pour quelqu’un comme moi qui a toujours des objectifs à poursuivre ce sera pas évident d’appliquer ce conseil. il faut recommencer à Zéro et c’est une école.

    Pourtant c’est une très belle philosophie vivre sans objectif. mais on ne peut faire ça que lorsqu’on est son propre patron.

    Je retiens toutefois deux choses : Aimer ce qu’on fait, être ouvert à tout

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