Ma journée de travail normal ressemble à ce qui suit :
- Je vérifie mes courriels et je les passe en revue le plus vite possible.
- Puis je passe à l’écriture dans un logiciel de traitement de texte.
- Je parcours rapidement mes sites préférés pour trouver des articles bien écrits ou utiles.
- Puis je reviens à l’écriture.
- Après cela, je fais un peu de ménage pour ensuite,
- Revenir à l’écriture.
Le problème, c’est que dans ces conditions, mon cerveau n’est pas dans un bon mode pour se concentrer sur l’écriture.
Il est en mode rapide consécutif au traitement des courriels.
En effet, pendant que je fais cette tâche, je prends des décisions rapides par rapport aux courriels que je traite, j’agis rapidement et je m’en débarrasse rapidement.
Même dans cette gestion rapide des courriels, j’ai du mal à traiter les deux ou trois courriels qui demandent plus de temps de réflexion ou plus d’action.
Ceux qui nécessitent un moment de réflexion finissent généralement par rester dans ma boîte de réception plusieurs jours parce que mon esprit est en mode rapide chaque fois que je suis dans ma boîte de réception.
Il est quasiment impossible d’écrire ou de créer quoi que ce soit quand votre cerveau est en mode rapide, et ce jusqu’à ce que vous repassiez en mode lent.
Ce qui se produit généralement, c’est que vous remplacerez l’écriture par des tâches plus petites et plus rapides ; ou vous répondrez aux sirènes de la distraction.
Réfléchir à une décision difficile assez longtemps pour peser les avantages et les inconvénients des différents facteurs entrant en ligne de compte et prendre la décision adaptée est également quasiment impossible tant que vous êtes en mode rapide.
Vous repoussez donc ces décisions à plus tard, même si elles ne vous prendront que quelques minutes.
Toute tâche qui demande plus d’un clic ou deux est également repoussée tant que vous êtes en mode rapide.
Vous n’avez pas le temps de passer cinq minutes sur une seule tâche ; vous êtes tellement occupé !
De même, vous ne pouvez pas non plus vraiment faire de sport ou méditer en mode rapide parce que cela prend plus d’une minute.
Ces activités exigent un bloc de temps plus long que la minute ou les deux minutes que vous pouvez y accorder en mode rapide.
Vous pouvez regarder la télé parce que la télé a appris à plaire au mode rapide de votre cerveau, et passe constamment à de nouvelles choses toutes les quelques secondes.
Mais vous ne regarderez pas un film plus lent qui demanderait à votre esprit de lui accorder attention et considération plus longtemps que quelques minutes.
Activer le mode rapide nous fait passer constamment d’une chose à l’autre de sorte que nous semblons occupés en permanence.
Cela nous pousse au surmenage parce que nous ne sortons jamais vraiment de ce mode.
Cela nous épuise, parce que nous ne nous laissons jamais le temps de respirer.
Apprenez à reconnaître les moments où vous mettez votre cerveau en mode rapide et entraînez-vous à repasser en mode lent de temps en temps.
C’est essentiel pour faire toutes les choses qui sont vraiment importantes.
Article original écrit par Léo Babauta.
