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Le bonheur s’apparente au Saint Graal pour la majorité d’entre nous et on passe notre vie sur des chemins sans fin à le rechercher.
Fini le temps où l’on devait aller chasser le mammouth pour nourrir la tribu, sans savoir si un smilodon n’allait pas faire de nous son propre 4 heures. Le simple fait de rentrer vivant au camp et de pouvoir dire « grrrr » à ses 14 enfants nous comblait de bonheur.
Aujourd’hui les choses ont bien évolué et le bonheur semble être inextricablement lié à l’argent.
Note : L’auteur de cet article invité est Simon du blog Renforcer son corps.
Faut-il être riche pour être heureux ?
Cette question a été mille fois posée, et la science y a répondu partiellement. Voyons voir le petit récapitulatif de ce qu’il faut retenir.
La subjectivité du bonheur
Vous vivez en France et vous venez de perdre votre emploi alors que vous vous donniez corps et âme au travail. Bon, vous allez toucher le chômage mais vous devez continuer à payer le loyer et le crédit pour votre voiture. Deux jour plus tard, votre femme vous quitte. Dans cette situation, il y a de fortes chances que vous vous sentiez malheureux.
De son côté une mère somalienne vient de perdre deux de ses trois enfants, morts de faim, à cause de la sècheresse. Son village doit migrer car il n’y a plus rien à manger ni à boire dans les environs. Il y a de fortes chances qu’elle aussi soit malheureuse.
Il est tout à fait possible que le « malheur » perçu par le premier individu soit supérieur à celui de la femme somalienne alors même que la situation semble moins grave. De plus, bien qu’endetté le premier individu est certainement plus aisé que la deuxième.
Quantifier le bonheur est très difficile en des termes absolus car nous avons des cultures différentes, des éducations différentes, des aspirations de vie différentes etc… Pour se faire, nous avons tendance d’une part à nous comparer aux autres et d’autre part à analyser notre propre bien-être absolu.
Évaluations du bonheur
Il existe plusieurs méthodes pour quantifier le bonheur dans une population donnée. Tout d’abord, on peut tout simplement vous demander si vous êtes heureux et vous permettre seulement de répondre entre « Oui, beaucoup ! », « Oui, ça va », « pas top » ou encore « pas du tout ».
L’OECD propose lui un index un peu plus complet pays par pays en classant l’importance de différents sujets pour viser le « vivre mieux ».
Enfin, on peut aussi trouver une grille de « bien-être émotionnel » (par exemple le PGWB) qui interroge sur nos dernières phases émotionnelles récentes, leur fréquence, leur intensité et si elles sont positives ou négatives.
Le paradoxe d’Easterlin
Il semble y avoir une double lecture à faire concernant l’analyse du bonheur dans une population donnée. En 1974, Richard Easterlin met en évidence un lien entre le niveau de bonheur et le revenu par habitant. À partir d’un niveau de développement donné, bien que le PIB par habitant poursuit croissance le niveau de bonheur stagne sur le long terme. En revanche, à un instant t un ménage aisé sera évalué « plus heureux » qu’un ménage pauvre.
Clark, Frijters et Shields semblent confirmer cette hypothèse au travers d’un papier publié en 2007. Ils observent un lien de causalité entre une augmentation des revenus et une augmentation du bonheur dans les populations pauvres. Ils observent la même stagnation du bonheur à partir d’un seuil minimal de confort dans les populations plus aisées.
Aussi, le revenu relatif doit être mis en évidence, que l’on se compare à son « moi » du passé ou à ses voisins. Cela expliquerait pourquoi les gens plus aisés se sentent plus heureux que les gens plus pauvres quand on leur demande à un instant t.
Une troisième étude de 2010 confirme ces données. Deaton et Kahneman affirment que le bonheur augmente en proportionnalité avec le revenu jusqu’à 75000$ par an. Au-delà de ce nombre, ce n’est plus le bonheur qui augmente mais l’autosatisfaction relative au moment t. L’échelle de bien-être émotionnel, vue plus haut, montre qu’il n’y a plus d’augmentation de phases émotionnelles positives ni en fréquence, ni en intensité au de ce revenu annuel.
Mais attention ! Petit bémol selon une étude de 2018. Là où le statut économico-social (éducation, niveau social et revenus) favorise le bien-être, l’obsession pour l’argent le fait diminuer.
Consommation et bien-être
L’argent n’est qu’un des multiples facteurs contribuant au bonheur de chacun, il est même moins prédominant qu’on ne le pense.
En effet, une étude de 2018 menée en Zambie dévoile un pourcentage précis liant bonheur et argent. Il semblerait que les indicateurs de pauvreté (relative et absolue) représentent seulement 40% de l’impact d’un programme d’aide financière sur le bonheur. Les 60% manquants viendraient d’autres facteurs méconnus.
Et si notre façon d’appréhender et d’utiliser l’argent influençait notre bien-être directement ? Cela rejoindrait le sens de l’étude donnant du poids au statut économico-social sur la balance du bonheur vu précédemment.
Achetez des expériences !
Une étude de 2019 démontre que l’achat d’expérience conduirait à des états de bien-être plus élevés. L’achat d’expérience pourrait construire un souvenir d’une plus grande longévité que celui procuré par l’achat matériel. Les achats les plus satisfaisant interpellerait notre personnalité, l’efficacité, notre estime de soi et nos caractères distinctifs. De manière générale, l’achat d’expérience renverrait directement à notre identité et participerait en son affirmation.
Achetez pour les autres et gagnez du temps !
Dunn, Gilbert et Wilson vont déterminer en 2011 si la manière de dépenser notre argent impacterait notre bonheur.
Et bien oui. Je vous dresse ici la liste récapitulative des 8 habitudes dépensières à prendre si vous voulez renforcer votre bien-être.
- Acheter plus d’expérience et moins de biens matériels
- Utiliser son argent pour les autres et pas seulement pour soi
- Acheter plus de « petits plaisirs » et moins de « grands plaisirs »
- Éviter les garanties prolongées ou autres assurances facultatives
- Retarder la consommation du produit fraîchement acheté
- Examiner comment les caractéristiques périphériques de l’achat affectent notre quotidien (si on en a vraiment besoin quoi)
- Se méfier des achats de comparaison
- Porter une attention particulière au bonheur des autres
Un papier paru en 2020 dévoile les deux modifications de décisions de dépenses qui améliorerait le bien-être. Il s’agirait d’utiliser davantage l’argent au profit des autres (soyez généreux bon Dieu !) et de renoncer à de l’argent pour avoir plus de temps (ou le pouvoir caché de la délégation que vante tant Timothy Ferriss). À ce propos, petit aparté pour vous dire que la ressource la plus importante que vous possédez : c’est votre temps. Alors faites-en bon usage car il se volatilise très vite.
Ce qu’il faut retenir…
Tout d’abord, il y a bel et bien un rapport entre le bonheur et l’argent. Puisque l’argent a remplacé le troc, il nous permet d’assouvir ne serait-ce que nos besoins physiologiques de la pyramide de Maslow (faim et soif notamment). Et c’est ce que tendent à montrer ces études, l’argent impacte positivement le bonheur jusqu’à ce qu’il nous permettre d’avoir un confort de vie correct. Ensuite, le bonheur stagne même si les revenus continuent à croitre.
Toutefois, le point de décrochage de 75000$/an qu’évoquent Deaton et Kahneman aux États-Unis ne correspond pas à 75000€/an en France, je vous rassure. Le système économique anglo-saxon est totalement différent. Ils gagnent plus mais cela peut s’apparenter à du brut chez nous puisqu’ils doivent payer bon nombre de cotisations privées. Je ne voudrais pas vous donner un chiffre erroné mais vous pouvez aisément diviser cela par 2 si vous habitez en France.
Aussi, une personne aisée se sentira plus heureuse à un instant t (autosatisfaction en comparaison aux autres) mais ne le sera en réalité pas forcément (bien-être émotionnel égal à la personne plus modeste).
Enfin, pensez à vous faire plaisir mais aussi faire plaisir aux autres ainsi qu’à déléguer. Le combo gagnant pourrait être par exemple d’embaucher votre voisin bien-aimé dans le besoin pour venir tondre votre pelouse (dépense pour autrui + délégation).
Pour conclure, je me souviens d’un vieil adage que j’ai entendu la première fois quand j’avais 13 ou 14 ans et qui m’a profondément marqué.
C’était un vieux moine Shaolin (tellement cliché mais véridique) présent dans un documentaire sur Arte. Et quand le journaliste lui demanda où était le bonheur selon lui, il répondit : »Le bonheur ne se trouve pas au bout du chemin, le bonheur c’est le chemin. » Boum.
Simon du blog Renforcer son corps
Références :
- http://www.oecdbetterlifeindex.org/fr/
- Psychological General Well-Being Index (PGWB)
- Does Economic Growth Improve the Human Lot? Some Empirical Evidence. Richard A. Easterlin. 1974.
- Relative Income, Happiness and Utility:An Explanation for the Easterlin Paradoxand Other Puzzles. Clark, Frijters, Shields. 2007.
- High income improves evaluation of life but notemotional well-being. Deaton et Kahneman. 2010
- The moderating effect of love of money on relationship between socioeconomic status and happiness. Chitchai, Senasu, Sakworawich. 2018.
- Does money buy happiness? Evidence from an unconditional cash transfer in Zambia. Natali, Handa, Peterman, Seidenfeld, Tembo. 2018.
- Identity changes and well-being gains of spending money on material and experiential consumer products. Moldes, Banerjee, Easterbrook… 2019.
- If money doesn’t make you happy, then you probably aren’t spending it right. Dunn, Gilbert, Wilson. 2011.
- Chapter Two – Prosocial spending and buying time: Money as a tool for increasing subjective well-being. Dunn, Whillans, Norton, Aknin. 2020.