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Burn-out : Un professionnel a-t-il le droit d’être en souffrance ?

Burn out Note : Cet article invité sur le burn out a été rédigé par Pierre COCHETEUX du blog vaincre-les-risques-psychosociaux.fr.

Voilà une drôle de question.

C’est pourtant un constat évident, aujourd’hui les hommes et les femmes qui sont en souffrance sont également trop souvent fustigés par leur responsable hiérarchique ; qui, plutôt que de chercher à comprendre ce qui se passe, les pousse dans leurs derniers retranchements, jusqu’à la catastrophe.

La vague importante de suicides de ces dernières années dans le monde de l’entreprise en est une preuve par l’exemple.

Qu’est-ce que le burn-out ?

Le syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out est une maladie reconnue par l’O.M.S. (Organisation Mondiale de la Santé) qui est principalement caractérisée par un état d’épuisement de la personne qui en est atteinte. Il fait partie des risques dits psychosociaux (voir mon blog : vaincre les risques psychosociaux.fr)

Un matin, au moment de se lever, elle n’a plus d’énergie. Elle n’a même plus l’envie ou le désir de se lever. C’est le fameux syndrome dit de la « batterie vide ». La personne a grillé ses réserves énergétiques tant au niveau physique, que psychique, elle est à plat.

Le burn-out est à la fois un état et un processus :

Un état : la personne est épuisée, elle n’a plus de ressources, plus d’énergie, plus d’envie, etc. Dans cette phase du burn-out, c’est l’épuisement émotionnel et mental qui prédomine sur le reste de la vie de la personne. Cela est visible notamment par le fait que la personne est négative vis-à-vis d’elle-même, des autres et du monde dans lequel elle vit.

Un processus : la maladie arrive parce que la personne vit des tensions entre ses attentes, ses idéaux, ses envies, ses besoins, ses intentions et les exigences de la réalité quotidienne. Un stress se développe alors progressivement dans sa vie. Stress que la personne, le plus souvent, méconnaît : c’est-à-dire qu’elle refuse de voir, de sentir, de se laisser savoir qu’elle ne va pas bien, et ce, durant une longue période.

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Comment s’en sortir :

Le meilleur moyen de guérir d’un burn-out c’est de ne pas le faire. Cela vous paraît évident, et pourtant, combien de personnes refusent d’accepter qu’elles sont entrées dans un processus d’autodestruction qui les mènera tout droit au burn-out ?

Pour l’éviter, il est important de bien en connaître les symptômes afin de pouvoir identifier où j’en suis. C’est pourquoi je vous propose d’apprendre à reconnaître les différentes phases d’alerte :

Quelles sont les étapes d’alerte ?

D’après les spécialistes de la question, il existerait quatre phases qui permettent de caractériser le burn-out :

La phase d’alarme :

Durant cette première phase, le stress apparaît de manière chronique. C’est là le premier signal d’alarme : au lieu de récupérer, la personne reste stressée. L’alarme est identifiable par le fait que l’état de stress est constant sur une durée de plusieurs jours, voire de plusieurs semaines. C’est à cette étape qu’il est le plus facile de réagir : prenez du repos, identifiez les sources de stress et mettez en place des stratégies pour les éliminer ou les diminuer.

La phase de résistance :

C’est dans cette seconde étape du processus de burn-out que naît la méconnaissance : en effet, durant cette phase, bien que la cause du stress persiste et ne soit pas traitée, les réactions physiques d’alarme disparaissent. Le corps de la personne est en train de s’accoutumer à la souffrance et donc il ne la ressent plus.

Cette phase est la plus critique et souvent la plus délicate, car ici la personne est réellement dans le déni de ce qui lui arrive. À moins d’avoir un entourage particulièrement attentif et d’accepter d’être à son écoute, il y a de fortes chances pour qu’aucune action efficace ne soit entreprise durant cette phase.

Mon conseil ici est donc d’être entouré et soutenu par un véritable et solide réseau social, car ce sont ici les autres qui seront force de proposition et d’alerte.

La phase de rupture :

Que l’on pourrait aussi appeler la phase de retour de manivelle. Dans cette phase, les symptômes d’alerte réapparaissent. La gravité de cette phase provient du fait qu’ici, si la personne ne réagit toujours pas, les symptômes non traités vont devenir irréversibles et avoir des conséquences dommageables sur le long terme dans la vie de cette personne.

Si dans cette phase, les réactions de l’entourage sont bien souvent salvatrices et bienfaisantes, il est ici particulièrement urgent de consulter son médecin traitant afin de mettre en place une stratégie de soins adaptée.

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La phase d’épuisement :

Le système de défense psychique et physique de l’individu est épuisé et déréglé. La personne entre dans une phase dépressive et vit dans une angoisse perpétuelle.

Il est ici trop tard pour réagir. À ce stade, seul un arrêt longue maladie de plusieurs mois accompagné d’un travail psychothérapeutique permettra à la personne concernée de retrouver un équilibre de vie.

Pourquoi en arrive-t-on jusque-là ?

Nous vivons dans une société en mutation et en crise. De nombreuses études montrent que cela produit chez de nombreuses personnes de l’inquiétude et du stress quant à l’avenir.

Dans ce type de situation, nous avons tendance à nous replier dans des positions de vie défensives :

  1. soit, nous nous voyons comme supérieur aux autres ; et, dans ce cas de figure, nous devenons source de stress pour eux,
  2. Ou, nous nous considérons comme inférieur aux autres et nous avons peur,
  3. soit, nous nous replions dans une attitude de désespérance et nous perdons confiance en nous, en les autres et en l’avenir.

Dans tous les cas de figure, les agents stressants nous entourent : surcharge de travail, augmentation du rythme des tâches à effectuer, pression du chômage, conflits sociaux, etc. sont autant de causes qui nous invitent à ne plus être à l’écoute de nos besoins et à perdre notre confiance en nous-mêmes.

Si dans ce type de situation, l’entreprise dans laquelle nous travaillons est, elle aussi, en crise ou en difficulté, alors nous consacrons toute notre énergie à traiter l’urgence et nous oublions d’être à l’écoute de nos besoins.

C’est la pire des situations, car au lieu de nous permettre de faire face à la situation, et donc de trouver les options nécessaires à mettre en œuvre pour la résoudre, nous perdons totalement le contrôle de ce qui nous arrive et nous tombons malades.

C’est une double catastrophe :

  1. Nous perdons notre santé.
  2. Nous devenons un poids pour l’entreprise (et donc nous risquons aussi de perdre notre emploi).

Voilà pourquoi la meilleure stratégie est la prévention. Il est donc nécessaire de connaître les différentes phases du burn-out ; afin de pouvoir l’identifier rapidement et d’y réagir au plus tôt.

Pierre COCHETEUX du blog vaincre-les-risques-psychosociaux.fr.

Crédit Photo : auremar – Fotolia.com.

4 commentaires
  1. Bonjour,
    Tout d’abord merci pour votre article qui résume bien les causes d’un burn-out.
    Pour ma part j’ai été jusqu’au bout, j’ai fait un Burn-Out.

    Aujourd’hui j’aimerais connaître les solutions et les choses à faire, ou les actions à mettre en place pour SE REMETTRE d’un Burn-out car suite à un arrêt maladie, une longue période de chômage puis une reprise de travail j’ai constaté une faible résistance au stress et j’ai comme l’impression qu’un prochain burn out qui « m’attend au tournant ». J’essaye de prendre du recul au maximum mais je crois que je ne supporte plus ou mal les nouveaux éléments stressants de la vie qu’il soient professionnels ou personnels.
    Alors ma question est est-ce que plus rien de ne sera comme avant ? suis-je afaiblie 3 ans encore après le burn out ?
    que faire pour remonter la pente ?
    MERCI d’AVANCE DE VOTRE AIDE
    Lola

  2. Bonjour Lola,

    Merci pour votre question qui est importante. J’y répondrais dans un prochain article .

  3. Merci pour cet article ! Il est complet et traite une pathologie peut connue. Le burn-out doit être mieux reconnu. Des progrès sont à noter, le burn-out est aujourd’hui reconnue comme maladie professionnelle. Mais il y a encore du chemin à faire, notamment auprès des entreprises.

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