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Ce que j’ai appris en tant qu’écrivain

être écrivainJe suis un écrivain professionnel depuis que j’ai 17 ans ; donc depuis environ 24 ans maintenant. J’ai gagné ma vie avec les mots, et j’en ai écrit beaucoup – plus de 10 millions (même si beaucoup d’entre eux se répétaient).

Cela signifie que j’ai fait des tas d’erreurs. Beaucoup de coquilles. Beaucoup de choses mal écrites.

Être un écrivain signifie que j’ai beaucoup échoué, et appris quelques trucs en cours de route.

Maintenant, certains d’entre vous pourraient être des aspirants écrivains (ou des écrivains qui cherchent l’inspiration auprès d’un collègue). D’autres pourraient ne jamais vouloir devenir écrivain, mais vous pourriez quand même vous intéresser à l’écriture. Je vais vous dire pourquoi : c’est un outil incroyable pour apprendre sur vous-même. Et si vous êtes efficace pour écrire, vous êtes aussi efficace pour communiquer, penser, vendre, entreprendre, et persuader.

Alors pour quiconque s’intéresserait à l’écriture, j’aimerais partager ce que j’ai appris jusqu’ici.

1. Écrivez tous les jours. Oui, même le week-end. Oui, même quand vous êtes occupé avec d’autres trucs chiants. Chaque jour j’écris un article de blog, un article pour un programme que je gère, une partie de mon nouveau livre, ou peut-être une partie de mon roman. Si je n’ai pas assez de choses à écrire chaque jour, je commence un nouveau projet d’écriture. J’écris au moins 1000 mots par jour, mais vous n’avez pas à écrire autant. Écrire tous les jours en fait une chose routinière, ainsi vous n’avez jamais à y réfléchir. Vous le faites, simplement. Cela devient bien plus facile, bien moins intimidant. Vous devenez meilleur. C’est comme parler avec un ami : exactement de la façon dont vous vous exprimez.

2. Créez un blog si vous n’en avez pas. Que vous soyez ou non écrivain, vous devriez avoir un blog. Pourquoi ? Parce que c’est un super moyen d’atteindre un public, de s’entraîner à écrire quotidiennement, de réfléchir à ce que vous avez appris, de partager cela avec d’autres pour qu’ils puissent en bénéficier, d’engager une conversation plus profonde, d’apprendre sur vous-même. Quiconque veut apprendre sur lui-même devrait avoir un blog.

3. Écrivez simplement. Je pense que cela vient de Strunk & White, mais cela fonctionne bien pour moi. J’écris dans un langage simple, en laissant les fioritures aux autres. L’écriture académique, c’est le pire ; c’est tellement guindé que personne ne veut le lire à part dans l’intention de montrer aux autres à quel point ils sont intelligents. Le jargon technique, le langage des affaires, le vocabulaire prétentieux, les acronymes pour initiés… rien de tout cela n’a sa place dans votre communication avec vos compagnons humains. N’utilisez ces choses que si vous voulez cacher le fait que vous ne savez pas de quoi vous parlez.

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4. N’écrivez pas simplement pour vous entendre parler. Beaucoup de gens aiment parler d’eux et de leur vie, encore et encore, mais les lecteurs ne viennent pas pour ça. Les lecteurs viennent pour leurs propres buts. Vous lisez ceci pour en tirer des idées personnelles en tant qu’écrivain, pas pour entendre la vie de Léo l’incroyable écrivain en technicolor. Cela dit, vous pouvez raconter vos histoires personnelles si elles sont vraiment divertissantes, ou inspirantes, ou vraiment instructives. Mais ayez un but, et assurez-vous d’atteindre ce but. Ne faites pas que radoter.

5. Presque tout peut être raccourci. Y compris cet article, évidemment. Je pourrais probablement supprimer 25% de cet article et le publier comme ça (j’ai déjà supprimé 25%). Parcourez vos phrases et demandez-vous : est-ce nécessaire ? À quel but cela répond-il ? À quoi ressemblerait le texte sans cela ? Et si vous le pouvez, supprimez-le. Cela rend votre travail plus lisible et plus clair.

6. La peur stoppe la plupart des écrivains potentiels. La plupart des gens n’écrivent pas (publiquement du moins) parce qu’ils ont peur que leur écriture craigne. Eh bien, ce sera le cas. Tout le monde craint au début. Vous ne vous améliorerez pas dans quelque chose en restant assis sur vos deux mains. Faites-vous à l’idée et faites connaître ce que vous écrivez. Vous n’aurez pas beaucoup de lecteurs au début, quand vous craindrez, mais au fur et à mesure que votre public grossira, vos compétences s’amélioreront.

en tant qu'écrivain

7. Lisez régulièrement pour avoir de l’inspiration. Je peux écrire plus de 1000 mots par jour, mais je lis 10 fois plus que ça. Je lis des livres et des magazines (en ligne) et des blogs et plus encore. Lire me donne des idées, me montre de meilleures façons d’écrire, me donne accès aux meilleurs professeurs dans mon domaine (d’incroyables écrivains).

8. La procrastination est votre ami. Chaque écrivain vit avec la procrastination au quotidien. Si vous vous laissez culpabiliser pour ça, alors vous vous sentirez mal personnellement comme écrivain. À la place, acceptez votre procrastination comme une amie, appréciez-la… puis demandez à votre amie de partir pendant un moment pour que vous puissiez finir votre travail. Aucun ami ne devrait monopoliser tout votre temps. Finissez d’écrire, puis réinviter votre amie quand vous avez du temps libre.

9. Ayez des gens qui attendent ce que vous écrivez. C’est une autre raison pour lesquelles les blogs sont fantastiques : si vous vous construisez un public, vous ressentez la pression de leurs attentes. Cette pression est une bonne chose ; cela empêche la procrastination de prendre le contrôle de votre vie. Vous savez que le public attend que vous écriviez, donc vous vous remuez les fesses et vous le faites. Avant d’avoir un blog, mes éditeurs était les gens qui attendaient ce que j’écris.

10. Les courriels sont une excuse. Nous allons souvent voir nos mails parce qu’on a l’impression que c’est productif (et cela peut l’être), mais il est facile de s’en servir comme un moyen de repousser l’acte d’écrire. Honnêtement, si vous fermez votre boîte mail pendant quelques heures, rien de terrible n’arrivera. Fermez-la, fermez tout le reste, et mettez-vous à écrire. Vos mails seront toujours là quand vous aurez fini.

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11. Les outils d’écriture ne sont pas importants. La plupart des gens sont pointilleux sur leurs outils d’écriture, essayent de trouver le système parfait. Merde à ça. Vous pouvez écrire avec n’importe quoi, tant que vous avez un clavier. Oui, je préfère largement taper qu’écrire à la main, parce que je suis bien plus rapide quand je tape. Je peux faire sortir les mots quasiment à la vitesse de ma réflexion. Mais peu importe quel programme d’écriture j’utilise : j’écris avec TextEdit, Sublime Text, Ommwriter, Byword, Notational Velocity, avec l’éditeur WordPress ou Sett dans le navigateur, avec Google Docs. Ouvrez simplement un nouveau document et commencez à écrire.

12. La jalousie est un idiotie. Les écrivains sont souvent des gens peu sûrs d’eux – peut-être que c’est une incidence du fait de présenter votre âme au monde pour qu’elle soit critiquée par tous. Par conséquent, ils sont souvent jaloux du succès des autres écrivains. C’est une perte totale de temps et d’énergie. Cela ne vous fait aucun bien en tant qu’écrivain. Au lieu de cela, apprenez du succès des autres, voyez ce qu’il y a de bon chez vous, et associez les deux. Soyez heureux pour les gens. Cela vous rendra également plus heureux.

13. Écrire peut changer des vies. Quand je publie un article, j’espère qu’il sera utile à quelqu’un. Mais les réponses que je reçois sont souvent incroyables ; les gens me disent à quel point un article ou mon blog en général a changé leur vie. Je suis totalement abasourdi par ça. Quand vous présentez quelque chose au monde avec de bonnes intentions, vous n’avez aucune idée du genre d’impact que cela pourrait avoir sur les autres. Cela pourrait ne rien faire, mais cela pourrait avoir un effet profond sur la vie de quelqu’un. C’est vraiment puissant. C’est réellement une raison de se lever et d’écrire.

Et une chose que j’ai apprise, par-dessus tout, est ceci : la vie que mes écrits ont changé plus que toute autre est la mienne. Écrire pour vous m’a changé, de façons que je commence seulement à percevoir. De ces façons merveilleuses, folles qui font léviter. Et cela me donne envie de le faire éternellement.

Article original écrit par Léo Babauta.

Pour compléter tout ce qui a été dit plus haut sur la vie d’écrivain, je vous invite à suivre la vidéo ci-dessous. Elle revient sur les OBSTACLES à surmonter pour écrire un livre. Découvrez plutôt !

 Crédits photo : © Thomas Perkins – Fotolia

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ce que j ai appris sur
9 commentaires
  1. je comprends combien de fois le bien être des autres vous préoccupe et c’est formidable. plus formidable que cet article même que vous publiez.Car c’est cette bonté qui est au fond de vous qui vous pousse chaque jour à écrire, écrire et encore écrire afin de sauver des vies humaines.

  2. merci pour ce merveilleux article
    on a envie de se donner des coups de pieds pour avancer
    merci pour votre générosité !surtout continuez

  3. Bonjour Olivier ,
    C’est un très bon Article que tu as écrit là
    L’écriture c’est ultra important, ça m’aide à assimiler l’équilibre parmi les taches de chaque jour en prenant de nombreuses notes et en couchant des idées sur papier par exemple…
    Par le biais de tes nombreux agréables articles j’ai donc maintenant des clés en mains pour améliorer mon écriture et mes textes.. je vais garder ce précieux texte sous le coude.
    Merci pour tes très bonnes explications qui embellissent chaque jour la vie de nombreuses personnes..
    Je te souhaite de passer un agréable Dimanche Amicalement Alexandre

  4. Un proverbe dis « dis moi j’oublierais, montre moi j’apprendrais, implique moi je comprendrais » comment impliquer ses enfants pour leurs faire comprendre et leurs apprendre certaines valeurs dont l’explication seule ne représente aucune saveur à leurs bouches?

  5. De formation littéraire solide, j’étais restée avec l’idée que l’essentiel a déjà été écrit depuis des siècles. Je reste d’ailleurs persuadée qu’on répète les mêmes trucs depuis …

    Néanmoins je me suis lancée dans l’aventure blogosphérique en 2005. Après l’ivresse des débuts, je me suis vite rendue compte que je ne voulais pas déballer ma vie privée comme beaucoup trop le faisaient, et encore moins raconter des mièvreries ou des banalités. Au bout de quelques années, le blog m’a semblé sans intérêt même s’il m’a permis de rencontrer en vrai un réseau de créateurs que j’ai conservé.

    Je me suis demandée ce que j’aimerais raconter : les histoires que j’aimerais qu’on me raconte. A base de vécu, parce que l’exactitude est un respect pour le lecteur mais jamais autobiographique parce qu’en fait c’est le texte le plus important, pas l’entité qui l’a écrite, surtout si ladite entité a conservé la valeur « vie privée » intacte, telle qu’on la concevait avant le tsunami un tantinet vulgaire des reality-bidules.

    J’écris sur des forums et des sites qui m’intéressent, ce sont des exercices de réflexion et de rédaction au quotidien, mais je reste persuadée qu’un texte qui se prétend littéraire doit être travaillé tout en étant fluide.

    Et la pression des fans d’un blog, j’ai connu et j’en suis revenue. Leurs fièvres me fatiguent, ils finissent par exiger de se comporter comme ci ou comme ça et cela devient davantage un handicap qu’une stimulation.

    Si je dois revenir à nouveau vers le support blogosphérique, ce sera uniquement pour publier des histoires qui me plaisent. Avec des précautions d’auteur cette fois-ci. Il est désagréable de s’apercevoir que des médiocres s’attribuent vos idées …

  6. bonjour , et puisque j’ai pris le temps de lire cet article jusqu’au bout, je vais dire que j’ai commencé à écrire avant d’être lue, forcément. et en ce sens, j’ai d’abord écrit pour moi.pas facile de ne pas écrire pour s’entendre parler !et dans ce cas écrire pour les autres devient une autre histoire…

    Hé bien que je comprenne la nécessité parfois de simplifier les choses, je n’adhère pas à cette idée d’abaisser systématiquement le niveau d’écriture, sous prétexte de s’adresser aux autres.

    Est-ce qu’une œuvre musicale ou autre, scientifique ou littéraire prenons l’exemple de Beethoven, ou Wagner, Einstein se doit d’être simple pour devenir accessibles à ceux qui n’auraient pas les oreilles pour l’entendre ?! tu me diras que tout le monde n’est pas aussi génial

    je prends cet exemple, c’est celui qui me vient à l’esprit !

    je pense que le rôle de l’art, même celui de l’écriture est d’élever à une émotion « supérieure » et cela doit être en effet aussi nourrissant émotionnellement qu’instructif même sur le plan du vocabulaire..

    j’ajouterai que l’emphase n’est pas toujours une enflure de l’égo!
    je suis une amoureuse des mots, c’est un art que de donner du relief à une phrase et si le style dans la forme peut souligner la valeur du contenu!

    çà plaira à certains , çà plaira pas à d’autres on peut pas plaire à tout le monde !

    Marina

  7. bonjour Olivier,
    merci pour cette traduction de l’article de Léo Babauta. C’est la petite tape dans le dos qui m’a enfin permis d’oser créer un blog. C’est en soi une petite victoire personnelle !
    Je suis grand débutant en la matière mais je pense que bloguer est le meilleur moyen d’apprendre à bloguer…

  8. Waw mais cest incroyable ce que je me retrouve dans chacune de ses points développés : la procrastination, la jalousie, la critique, etc. J’ai un blog que je boude souvent et un projet roman que j’ai pratiquement délaissé après un travail assidu de semaines, longues semaines de transpiration et inspiration…
    Merci encore ça change en effet des vies et des détermination qu’écrire !

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