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Comment être conscient tout le temps ?

Comment être conscient tout le temps ?Parmi mes lecteurs, certaines personnes me demandent souvent comment je procède pour garder en tête que je dois être conscient la plupart du temps.

Ces gens veulent savoir comment :

  • se rappeler d’être présent plus souvent
  • être compatissant
  • accepter les émotions difficiles sans chercher à les fuir
  • retrouver l’esprit du débutant
  • se détendre dans le chaos du moment.

Comment pouvons-nous être conscients un peu plus souvent ? Mieux : comment pouvons-nous être conscients tout le temps ?

La réponse, c’est que nous ne pouvons pas. Je ne connais personne, même pas des prêtres zen, qui soit conscient tout le temps.

Toutefois, cela ne devrait pas nous empêcher d’avoir cette intention tout en évitant de nous accrocher à nos idéaux et à nos attentes.

Que se passerait-il si nous avions l’intention d’être conscients tout le temps ?

Qu’est-ce qui changerait pour nous ?

Je crois que le fait d’avoir cette intention entraine quelques changements intéressants que voici :

1) Cela supprime toutes les idées que nous pourrions avoir (« il est difficile de méditer », « je ne peux pas me souvenir tout le temps que je dois rester en pleine conscience », etc.) par rapport à l’intention de nous adonner à cette pratique tout le temps. Nous supprimons donc toutes les barrières et travaillons simplement à conserver l’intention le plus longtemps possible.

2) Peu importe ce qui nous arrive, cela fait partie de l’exercice. Êtes-vous en colère ou frustré ? Ce n’est pas un problème. C’est simplement une chose dont il faut être conscient et sur laquelle travailler. Êtes-vous déçu de n’avoir pas été en état de pleine conscience aujourd’hui ? Ce n’est pas un problème. Entrainez-vous sur la base de cette déception !

3) Nous commençons à nous détendre dans cette nouvelle possibilité. Nous cessons de lutter contre elle. Maintenant, nous commençons à imaginer ce que nous pouvons faire pour la réaliser, même si nous savons que ce n’est peut-être pas possible.

4) Nous nous entrainons, encore et encore.

Pouvez-vous vous tourner vers cette intention d’être conscient tout le temps ?

Pouvez-vous vous ouvrir à cette intention impossible ?

Voyons maintenant comment maintenir l’intention du mieux que nous pouvons.

Pourquoi est-il important d’être conscient plus souvent ?

Pourquoi est-il important d’être conscient plus souvent ?

Pourquoi s’embêter avec une intention aussi impossible à réaliser ? Vous feriez mieux d’avoir une bonne raison, parce que ce ne sera pas facile.

Il y aura des obstacles comme l’oubli, la déception entre autres difficultés. Vous allez également recommencer de zéro à plusieurs reprises.

Mais sachez que tous ces obstacles sont beaux.

Vous devez avoir une raison plus profonde que : « ce serait une intéressante expérience ».

Voici quelques raisons que je considère comme étant importantes :

  • Être conscient nous aide à être plus en paix. Nous luttons donc moins. Cela nous aide à être plus attentifs aux difficultés qui se présentent à nous.
  • Nous pouvons mieux gérer notre besoin d’être constamment occupés, de courir vers les distractions, de céder à nos envies de nourriture, de shopping, de boisson, de drogue, de télévision, de jeux, de pornographie et plus encore.
  • Nous pouvons gérer avec une certaine conscience notre dégoût pour certaines situations, certaines actions des gens autour de nous ou certains aspects de notre personnalité sans toutefois nous laisser intimider par ces aversions ou nous laisser aller. Être conscient nous empêche de céder à la procrastination simplement parce que nous pensons qu’une tâche est désagréable. En fait, cela nous permet de voir que nos aversions ne sont pas si importantes.
  • Nous pouvons être plus compatissants envers les autres et envers nous-mêmes. Quand quelqu’un agit mal, nous pouvons voir qu’il souffre et ainsi cultiver un désir sincère de le voir libérer de cette douleur ; être heureux, même si nous ne sommes pas d’accord avec ses actions. Nous pouvons faire la même chose pour nous-mêmes, lorsque nous n’agissons pas comme nous l’aurions souhaité et que nous sommes tristes parce que nous laissons tomber tout le monde, nous même y compris.
  • Nous apprécions davantage le moment présent et nous sommes de plus en plus présents et reconnaissants pour chaque jour, sachant que les jours sont éphémères et précieux, qu’ils nous échappent et ne doivent pas être pris pour acquis.
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Les raisons qui peuvent pousser quelqu’un à chercher à développer l’habitude de la pleine conscience varient d’une personne à une autre.

Peut-être voulez-vous profiter pleinement du temps que vous passez avec vos enfants ou un parent mourant.

Peut-être savez-vous que vos jours sont limités et que l’idée de passer ces journées dans la distraction vous brise le cœur.

Vous avez peut-être une grosse mésentente avec une personne que vous aimez, et vous voulez laisser tomber vos histoires à son sujet et être plus affectueux envers elle.

Peut-être que vous avez un travail important à faire dans le monde, mais avez laissé les distractions et les pulsions s’interposer.

Maintenant, vous voulez trouver une façon consciente de faire ce travail important la plupart du temps.

Trouvez une raison qui pourrait justifier que vous vous adonniez à cet exercice.

Cette raison doit être plus importante que les petits inconforts que vous rencontrerez dans la pratique.

Comment se rappeler d’être conscient tout le temps ?

Comment se rappeler d’être conscient tout le temps ?

Il n’est pas naturel pour nous de nous souvenir de quelque chose tout le temps.

Nous devons modifier notre environnement pour avoir plus de chances que cela se produise.

Voici donc ce que je recommande :

1) Fixez une intention et mettez-la par écrit. Vous pouvez simplement écrire : « être conscient toute la journée, pour mes enfants ». Affichez votre note écrite à un endroit où vous la verrez souvent.

2) Faites part de votre intention aux autres. Demandez-leur de vous aider à garder votre intention dans votre cœur. Demandez-leur de s’enquérir de votre évolution.

3) Vérifiez cette intention tous les matins. Vous pouvez peut-être même l’affirmer à haute voix.

4) Mettez des rappels visuels partout. Un petit Bouddha sur votre comptoir de cuisine. Une note de rappel sur le miroir de votre salle de bain. Un mala de poignet que vous portez partout. Un rappel sur l’écran de verrouillage de votre téléphone et le fond d’écran de votre ordinateur.

5) Entrainez-vous le matin. Même si vous ne prenez que 5 à 10 minutes le matin pour vous asseoir et simplement prêter attention à votre corps, votre respiration, et votre environnement, c’est suffisant. Si vous voulez faire plus, c’est génial ! Vous pouvez faire du yoga si la méditation en mouvement vous attire davantage. Avoir une sorte de pratique matinale peut vous aider à ancrer le reste de votre journée.

6) Faites des contrôles réguliers. Par exemple, avant de commencer à manger un repas, faites une pause pour vérifier votre intention. Cela vous aidera à être plus conscient lorsque vous mangez. Vous pouvez aussi vérifier votre intention au moment de prendre une douche, de monter dans votre voiture, d’entrer dans votre bureau ou d’en sortir.

7) Ajoutez petit à petit des cloches de pleine conscience. Une clochette de pleine conscience peut être n’importe quoi dans votre environnement. Thich Nhat Hanh a suggéré d’utiliser les feux de signalisation comme clochette de pleine conscience. Quand vous en voyez un, au lieu de vous laisser prendre dans le stress de la conduite, soyez plutôt présent. Vous pouvez petit à petit trouver d’autres cloches de pleine conscience ; le visage de votre fille, le fait d’ouvrir votre ordinateur, prendre votre première tasse de café, entendre passer un train.

8) Faites un petit bilan à la fin de la journée. À la fin de la journée, prenez 2 minutes pour faire un bilan. Repensez à votre journée et voyez comment vous êtes resté fidèle à votre intention. Voyez ce qui vous a fait trébucher. Célébrez vos succès. Pensez à la façon dont vous pouvez ajouter plus de rappels ou de cloches de pleine conscience, de temps de contrôle réguliers ou une obligation de rendre compte pour mieux respecter vos intentions demain.

Vous n’avez pas besoin d’intégrer toutes ces idées, mais ce sont des éléments avec lesquels vous pourriez jouer pour voir ce qui aide le plus.

Comment gérer tout ce qui se présente à nous ?

En pratiquant la pleine conscience, vous remarquerez une tonne de choses différentes qui font leur apparition. Il peut s’agir de :

  • Frustrations ou colère contre d’autres personnes ou contre vous-même.
  • Stress, anxiété, peur.
  • Déception, tristesse, douleur, attitude défensive, repli sur soi, obstruction.
  • Confusion, indécision, incertitude, chaos, turbulence.
  • Autocritique ou dureté.
  • Procrastination, évitement, distraction.
  • Céder aux envies et aux désirs, et se sentir ensuite mal à l’aise de l’avoir fait.

Ces luttes, et d’autres encore, surgiront autour de votre intention d’être conscient. Elles pourraient même ne pas être en rapport avec cette intention. Et vous vous sentirez frustré, déçu ou blessé. Vous pourriez même devenir dur envers vous-même.

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Ressentir ces sentiments ou constater ces difficultés n’est pas un problème.

La clé, c’est de parvenir à les gérer.

Voici comment y parvenir :

1) Remarquez quand vous ressentez un sentiment difficile (l’une des choses ci-dessus). Soyez simplement conscient lorsque cela se produit.

2) Remarquez si vous avez des pensées (une histoire, une attente, une rationalisation, un fantasme, un idéal) qui sont à l’origine de la difficulté. Par exemple : Je suis frustré parce que je me dis que cette personne ne devrait pas agir de cette façon. Dites-vous qu’il n’est pas important de savoir si l’histoire est vraie ou non (d’après mon expérience, ce n’est jamais tout à fait vrai, mais la vérité dans ce cas n’est pas pertinente). Dites-vous simplement que vous avez uniquement des pensées et que ce sont elles qui causent les difficultés.

3) Plongez dans votre corps et remarquez les sensations que provoque cette émotion difficile. Vous remarquerez peut-être le stress sous la forme d’une oppression dans la poitrine, la honte sous la forme d’une boule rouge dans l’estomac, la solitude sous la forme d’une boule creuse au centre du torse, la souffrance sous la forme d’une douleur dans le cœur.

4) Conservez ces sensations, et voyez si vous pouvez être curieux à leur sujet. Est-ce qu’elles changent ? Regardez-les à la loupe. Soyez subtils quand vous les remarquez.

5) Manifestez-leur un peu d’amitié, d’amour et de compassion. Cela demande de la pratique, voyez si vous pouvez cultiver un cœur qui peut témoigner une amitié inconditionnelle et de la compassion envers vos sentiments.

6) Remarquez que vous allez très bien, même avec ce sentiment. Ce n’est pas un problème. C’est juste une sensation.

Une fois que vous commencez à vous entrainer de cette façon, vous pouvez être certain que vous serez à l’aise avec n’importe quelle émotion, même la colère et l’anxiété.

Ces sentiments ne sont pas des problèmes, ce sont simplement des choses avec lesquelles s’entrainer. Cela fait partie de votre expérience.

Alors chaque émotion devient une occasion de s’entrainer, et vous pouvez dire merci à toute chose ou à toute personne qui cause l’émotion !

Comment apprendre et grandir tout le temps ?

Si vous pratiquez la pleine conscience de cette façon, en suivant les recommandations ci-dessus, vous deviendrez de mieux en mieux capable de vous souvenir de supprimer les choses inutiles et d’être présent avec ce qui se passe.

Néanmoins, il y aura une partie de vous qui pensera que vous devriez faire mieux.

Entrainez-vous avec cette douleur de la manière que j’ai décrite dans la section précédente. C’est juste une petite douleur, vous pouvez la gérer.

Puis, à partir de la paix que vous trouvez, vous pourrez approfondir votre apprentissage.

Supprimez encore d’autres éléments, et voyez si vous pouvez ressentir pleinement chaque émotion.

Remarquez les endroits où vous résistez encore à la pleine conscience, et voyez si vous pouvez vous ouvrir à cette résistance.

Remarquez les domaines où vous oubliez le plus souvent d’être conscient. C’est généralement des domaines où vous devenez facilement accroché à un idéal.

Voyez si vous pouvez vous entrainer petit à petit avec ce besoin de cramponnement. Voyez si vous pouvez obtenir de l’aide dans ces domaines.

Remarquez où vous avez le plus de mal, et voyez si vous pouvez relâcher la pression par rapport aux pensées qui causent cette difficulté.

Si vous êtes vraiment en colère contre quelqu’un parce qu’il se comporte comme il ne devrait pas, par exemple, essayez de vous tourner vers ces pensées super rigides que vous avez sur la façon dont l’autre personne devrait se comporter.

Est-il vrai qu’elle devrait se comporter de cette façon ? Comment le savez-vous ? Je ne sais même pas comment je devrais me comporter moi-même.

Comment pourrais-je donc prétendre savoir comment quelqu’un d’autre devrait se comporter ?

Comment seriez-vous si vous pouviez laisser tomber cette idée ?

Posez-vous ces questions encore et encore, et voyez où sont vos limites.

Nous avons tous une limite, un endroit où les choses sont difficiles pour nous, et cette limite est différente pour chaque personne.

Retrouvez-la, et repoussez-la quotidiennement tout en savourant la sinuosité de l’inconfort de cette limite !

Article original écrit par Léo Babauta.

Recherches utilisées pour trouver cet article :

etre constamment conscient
5 commentaires
  1. super , merci :_), la traduc est pas toujours top lol. Ca serait sympa de mettre un lien vers l’original svp . Qu’en pensez-vous ?

    bisous

  2. Merci pour cet article qui met en avant les bienfaits de la pleine conscience. Être lucide sur toutes ces petites choses, les bonnes comme celles qui nous tracassent, est une clé essentielle pour connaître le bonheur et ne plus se laisser ronger par nos ressentis. Savoir observer tout cela et réagir en fonction, cela demande de l’entraînement mais, comme un muscle, si on pratique, on finit par avancer dans le bon sens.

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