Pour devenir plus zen au quotidien

Comment réussir son instruction en famille ?

Très souvent, débuter l’instruction en famille (ou école à la maison) relève du parcours du combattant : déclarations, contrôles académiques, remises en question perpétuelles, inquiétudes… et il faut bien dire que dans ce contexte, les autres nous aident rarement à nous rassurer !

“Comment va-t-il faire pour ses examens ?”, “Et la socialisation ?” ou encore “est-ce qu’il va réussir à revenir dans un cursus “classique” s’il en a envie” sont autant de questions qui peuvent nous effrayer au départ, et auxquelles on ne veut ni on ne sait répondre avec efficacité.

Ayant moi-même fait l’école à la maison pendant 5 ans, je me suis progressivement rendu compte que je n’avais pas à rougir de ce choix, car il était le mieux adapté à moi et surtout que l’écrasante majorité de ces idées reçues sont fausses et qu’elles ne servent en fait qu’à nous freiner. Et aujourd’hui, en tant que coach scolaire, je constate toujours à quel point certains ont des résultats incroyables, et surtout travaillent avec bien plus de sérénité et d’organisation qu’à l’école !

En fait, l’un des préjugés est de croire que faire l’école à la maison revient à faire une croix sur toute ambition scolaire (voire même professionnelle, car on adopterait soi-disant un mode de vie marginal), puisqu’on se prive du cadre de l’école. Mais de mon côté, je me suis mis à travailler encore plus sérieusement lorsque j’ai débuté l’instruction en famille, et mes résultats scolaires ont augmenté. J’ai notamment obtenu le DNB et le bac S tous les deux avec mention bien, tout en respectant mon rythme et en travaillant avec efficacité et sérieux.

Voici donc, selon moi, fort de mon expérience, les principaux critères qui feront que votre instruction en famille sera réussie ou non, et qu’elle pourra vous mener sans souci jusqu’au passage de vos examens :

Note : cet article invité a été écrit par Pablo Jean du site Scolarité au top.

Se préparer mentalement

Il faut bien avouer qu’on ne nous déroule pas le tapis rouge lorsqu’on fait part de sa volonté de faire l’école à la maison. L’Éducation nationale cherche plutôt à nous en dissuader (et cherche fréquemment à la règlementer davantage voire l’interdire), et la société nous renvoie souvent beaucoup d’idées reçues.

Cependant, et c’est bien de se le rappeler, n’oublions pas que nous sommes confrontés à ce genre de réactions quand nous faisons tout type de choix qui nous font “sortir des rangs habituels”. Voici, de mon côté, les réponses types que j’ai appris à donner aux personnes qui me posaient le même genre de questions :

  1. “Comment tu vas faire pour tes examens” : Je les prépare en candidat libre, j’ai des ressources pour m’aider et je sais me faire accompagner s’il le faut
  2. “Et la socialisation ?” : Je fais des activités à côté / je préfère voir un peu moins de monde en ce moment pour travailler plus sérieusement ou, si ça correspond à sa personnalité, on peut être franc et avouer avoir un tempérament assez solitaire !
  3. “Comment tu vas faire si tu veux revenir dans un parcours classique ?” : pour l’instant je me dirige vers [tel domaine] et il n’y a pas de problème d’incompatibilité avec l’école à la maison, et si un jour il y en avait, j’aurais juste à faire des stages pour me remettre dans le bain.

Généralement, ce genre de réponses assez concises suffiront à la plupart des gens, et vous éviteront de trop vous égarer à vous justifier. Au début, j’étais effrayé à l’idée qu’on me pose ce genre de questions, mais bien y répondre a fini par devenir facile.

trouver les réponses et maitriser instruction en famille

Bien vous renseigner et vous entourer

Une autre clé pour éviter de sombrer dans le doute permanent est d’être bien renseigné. Par exemple, concernant le passage des examens en candidat libre, il faut savoir qu’en cas d’échec au bac, vous pouvez quand même garder les points des matières où vous avez eu plus de 10 si vous souhaitez le repasser. Bien sûr, il est préférable de ne pas perdre une année, mais ça peut tout de même vous rassurer.

Enfin, même s’il est crié sur les toits que le bac est donné, ne tombez pas dans cette euphorie lorsque vous faites l’école à la maison. En effet, ce gigantesque taux de réussite ne touche que les lycéens ! Pour les candidats libres, le taux de réussite est de 49%.

Enfin, il est primordial de nouer des relations bénéfiques et de bien vous entourer, vu que désormais vous prenez une voie qui peut déplaire à certaines personnes. Alors n’hésitez pas à contacter des associations, des coachs… ou tout simplement d’autres personnes qui ont fait le même choix de vie que vous !

Mettre le bonheur de son enfant (et le sien) au premier plan

Quels que soient vos objectifs à court, moyen et long terme, il faut garder à l’esprit que ces derniers ne doivent jamais se réaliser au détriment de votre bien-être !

La réussite scolaire n’a pas à être dénigrée ou abandonnée en IEF, mais il faut tout de même en relativiser l’importance. Le piège est que, contrairement à l’école, nous n’avons pas de repères pour savoir si nous avons bien travaillé ou non (trop longtemps, pas assez longtemps, efficacement ou non…). À l’exception des notes si on fait des cours par correspondance, mais là encore, une note est toujours à mettre en relation avec la quantité et la qualité du travail fourni.

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Ainsi, tout comme dans l’entreprenariat, certains s’imposent des rythmes de travail intenables et s’épuisent, tandis que d’autres y vont un peu trop tranquillement et n’avancent pas vraiment.

Trouver son rythme de travail idéal est difficile sans être accompagné par une personne ayant l’expérience de la réussite en IEF, mais il existe des méthodes qui peuvent faire gagner un temps fou et permettre d’apprendre plus efficacement, comme l’utilisation d’un logiciel de prise de notes.

Il faut changer d’état d’esprit : au niveau du travail scolaire, viser la qualité plutôt que la quantité. Les enfants scolarisés vivent parfois dans l’illusion que passer de nombreuses heures assis rime avec travailler le mieux, alors que ce n’est pas le cas.

Faire des pauses régulières est essentiel, idéalement de 5 minutes toutes les demi-heures de travail. Et comme vous ne perdez plus autant de temps dans les transports pour aller à l’école, vous pouvez vraiment vous le permettre !

Apprenez à trouver votre rythme, à le respecter, mais aussi à déterminer vos points forts pour découvrir de quelle façon vous travaillez le mieux.

Objectif réussite en IEF (sans se tuer à la tâche)

Avoir de meilleurs résultats scolaires en IEF qu’à l’école est possible, et ce pour plusieurs raisons :

  1. Vous ne perdez plus autant de temps à aller à l’école et à en revenir ! Ce temps peut donc être réinvesti dans plus de travail scolaire, ou dans plus de loisirs et de pauses, qui sont également nécessaires pour réussir. On peut notamment évoquer le temps de sommeil, qui est clairement insuffisant chez les élèves scolarisés (beaucoup ne se couchent pas avant 22 ou 23 heures pour se lever aux alentours de 6 heures, ce qui fait souvent bien moins que les 8 heures de sommeil recommandées pour un adulte) et qui peut ici enfin être respecté.
  2. Votre temps de travail est optimisé, et n’est pas perturbé par des distractions qui ruinent votre productivité. À l’école, sur une leçon d’une heure, au moins 20 minutes sont perdues à aller en salle de classe, à s’installer, à sortir les affaires, et à gronder ceux qui perturbent le cours.
  3. Vous êtes libre de quasiment tout : votre environnement de travail, vos horaires, vos méthodes de révision… en apprenant à vous connaître, vous pourrez exploiter tout cela à 100% et avoir des résultats incroyables pour peu d’efforts

En fait, le seul facteur qui pourrait nuire à l’école à la maison en termes de réussite, c’est l’absence d’enseignant (à moins que les parents ne le soient). Mais aujourd’hui, à l’ère d’internet, il est très facile de se mettre en relation avec des professeurs particuliers ou tout simplement des âmes charitables et expertes qui souhaitent apporter leur aide aux étudiants.

Par contre, il est vrai que ne pas vouloir se faire aider (par crainte ou par orgueil) peut être un énorme frein, comme ce fut mon cas à certaines occasions lorsque j’ai buté sur certaines leçons. Il faut alors s’empresser de débloquer la situation, si besoin en prenant des cours particuliers, afin de bien comprendre le cours pour ne pas être handicapé pour la suite.

En termes d’organisation, d’autonomie ou d’état d’esprit, c’est la même chose. Laisser traîner des blocages est une grave erreur qui fait perdre beaucoup de temps et d’énergie. C’est là où l’aide d’un coach scolaire notamment peut se révéler pertinente.

objectif réussite en ief

À quel point aider mon enfant ?

Maintenant, j’aimerais évoquer une question que se posent beaucoup de parents et que je constate très souvent dans mon métier : “Comment aider mon enfant ?”. Cette question sous-entend que le parent ne sait pas à quel point il doit s’investir, quelles solutions il doit chercher, et s’il est judicieux ou non de pousser son enfant à travailler s’il n’est pas motivé, par exemple.

Une des principales pistes de réflexion est celle-ci : le jeune a-t-il un passé douloureux avec l’école ? Si tel est le cas, il est sûrement judicieux de le laisser décompresser quelque temps. En effet, il y a de fortes chances que du harcèlement scolaire ou encore des problèmes avec quelques enseignants l’aient dégoûté du travail scolaire, et qu’il ne puisse plus voir un cahier en peinture. Ce fut mon cas lorsque j’ai été déscolarisé après avoir passé plusieurs années chaotiques à l’école. J’en avais tellement marre de tout que tout ce que je voulais, c’était jouer aux jeux vidéos toute la journée.

Et pourtant, mes parents ont accepté cette phase de “décompression”, et quelques semaines après, j’ai naturellement eu envie de me remettre au travail. J’ai petit à petit appris à revoir le travail scolaire sous un bon angle, et à m’organiser.

À la base, ils étaient inquiets, car ils se disaient qu’ils devraient sans cesse être présents pour moi, autant pour le soutien scolaire que psychologique. Mais la patience a été notre meilleure arme, et j’ai progressivement gravi les niveaux sans trop d’inquiétude. Je savais où m’adresser quand j’avais besoin d’aide (soutien scolaire en ligne, vidéos Youtube, forums d’entraide…), et vint rapidement le moment où je n’hésitai plus à le faire, surtout en Terminale où il n’y avait pas une seconde à perdre.

En fait, tout dépend de la personnalité de l’enfant. Le problème, c’est qu’elle peut se manifester différemment à l’école et à la maison ! Un élève dit “mauvais à l’école” peut se révéler excellent et très autonome en IEF, et inversement. Il ne faut donc pas se contenter de ce qu’on pouvait croire sur son enfant auparavant mais se laisser le temps de le redécouvrir (et pour lui, de se découvrir) dans ce nouveau contexte.

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On peut rattraper le temps perdu

Ayant été déscolarisé en 4e et ayant donc peu travaillé cette année vu que j’avais besoin de faire mon break, je n’ai eu aucun mal par la suite à passer mon brevet des collèges puis à suivre tout le programme du lycée jusqu’au bac (obtenu également avec mention).

Je dis cela car je vois bien souvent des parents inquiets que leurs enfants fassent une pause plus ou moins prolongée. Mais il faut bien vous dire que non seulement les programmes sont très rarement bouclés à l’école (contrairement à lorsqu’on fait des cours par correspondance, car tout le programme est dedans), et qu’en plus, il y a toujours une part importante du travail scolaire sur une année qui consiste en des révisions du programme de l’année précédente.

Sur certains cours figurent des “prérequis” qui permettent de remettre les choses au clair avant d’aborder la leçon, et qui m’ont régulièrement beaucoup aidé pour être sûr de mes connaissances. Et quand bien même il ne serait pas possible de rattraper les connaissances des années précédentes rapidement, il est toujours possible de les “diluer” dans le planning de l’année, afin de travailler légèrement plus chaque jour pour finir par rattraper tout le retard.

Un des outils de planification les plus efficaces et rapides à mettre en place (très utile en IEF mais aussi dans bien d’autres domaines) est le planning semainier (ou hebdomadaire). Si vous êtes tenté, je vous montre comment en faire un facilement dans cet article.

Bref, à chaque problème une solution, et mieux vaut chercher à la mettre en œuvre si besoin est plutôt que de se morfondre dans la peur et le stress !

Quelles actions mettre en place au quotidien ?

Comme dans tout projet qu’on souhaite réussir, mettre en place des habitudes pour y arriver est nécessaire. Ces habitudes doivent être cohérentes avec vos objectifs, et en accord avec qui vous êtes. L’erreur principale à ce propos est de se calquer sur ce qui est fait à l’école. En bref, de vouloir littéralement faire “l’école à la maison” (vous comprendrez donc pourquoi je préfère le terme “instruction en famille” !). Déjà parce que les rythmes scolaires ne sont pas vraiment à prendre en exemple, et surtout parce qu’il est nécessaire d’apporter une vraie réflexion concernant ce que vous voulez mettre en place, car sinon vous ne vous y tiendrez jamais.

L’action que je mettais en place dès le réveil, et que j’applique toujours aujourd’hui en tant qu’entrepreneur, est tout simplement de m’habiller. Rester en pyjama me donne l’impression que je suis toujours en train de dormir, mais cela est relatif et ne dérangerait peut-être pas d’autres.

Concernant l’espace de travail, essayez de distinguer l’espace “loisirs” de l’espace “travail” (exemple : le bureau sur lequel je travaille est éloigné du bureau sur lequel figure mon ordinateur fixe, et qui a un usage purement personnel).

Au niveau des matières à étudier dans la journée, l’exemple de l’école n’est pas idéal. En effet, faire une heure de maths par ci et une heure de français par là nuit à la concentration et empêche d’être focalisé sur une chose à la fois. D’ailleurs, bien souvent, la sonnerie retentit quand on commence enfin à être intéressé par le cours.

Je vous conseille donc d’étudier une ou deux matières maximum par jour (exceptionnellement trois) en fonction des notions à étudier et des priorités du moment. Les avantages de faire cela sont nombreux :

  1. Plus de concentration, de focalisation, et donc un bien meilleur apprentissage
  2. Moins de temps et d’énergie perdus à changer de sujet, et donc à forcer son cerveau à s’adapter
  3. Les tâches sont traitées globalement, ce qui permet de mieux se rendre compte de ce qu’on a accompli à la fin de la journée. Se débarrasser d’un gros chapitre qui nous faisait peur est une libération, et permet de le faire sur peu de jours.
  4. Cela permet de faire rapidement et facilement une petite to-do list au début de chaque journée (comme je conseille de le faire), puisqu’il y a peu de tâches à y mettre.

Pour le reste, il n’y a pas de recette miracle ! Mais encore une fois, vous avez la liberté de mettre en place beaucoup de choses, vous pouvez donc vraiment essayer de mettre en place toutes sortes d’habitudes et garder celles qui vous motivent et vous aident le plus.

actions à mettre en place pour réussir son instruction en famille

Vous pouvez y arriver

La principale leçon de vie que j’ai retenue de mon IEF est celle-ci : “malgré les difficultés que j’ai vécues, je ne mérite pas moins que les autres si j’en ai les capacités et que je suis prêt à fournir les efforts pour”.

En permettant à des élèves en échec scolaire, malheureux à l’école ou ayant une phobie scolaire de vivre différemment leur scolarité, l’instruction en famille est une incroyable bouffée d’oxygène.

Mais surtout, elle ouvre encore plus les portes de la réussite scolaire, et c’est un coach scolaire qui vous le dit !

Pour aller plus loin, je vous invite à consulter mon article parlant de 4 faits qui nuisent à la productivité à l’école.

Je vous remercie de m’avoir lu et j’espère que cet article vous a donné des ressources et de la motivation pour réussir votre instruction en famille Smile

À bientôt,

Pablo Jean du site Scolarité au top

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