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Écrivain-programmateur : écrire un livre de façon itérative

Note : cet article sur écrire un livre est une traduction de l’article Writer as Coder: The Iterative Way to Write a Book de Léo Babauta. C’est donc lui qui s’exprime dans le “je” de cet article !

écrire un livreLa façon traditionnelle d’écrire un livre est comme l’ancien modèle de développement de logiciel de Microsoft. Vous l’écrivez de manière isolée pendant un an ou deux. Ensuite, vous le sortez quand le produit est totalement terminé.

Le problème avec cette méthode est qu’elle n’est jamais testée dans le monde réel. Vous ne savez pas si les lecteurs (ou les utilisateurs) en voudront, vous ne savez pas où vous avez fait de grosses erreurs, vous ne savez pas comment cela va fonctionner sur le terrain.

Le modèle de programmation « à la Microsoft » a été remplacé ces dix dernières années par une programmation itérative. Elle consiste à faire un produit viable minimal aussi tôt que possible, et à laisser un petit groupe de gens (testeurs alpha ou beta) l’utiliser et apporter un feedback et des rapports de bugs. Puis une nouvelle version est faite, avec d’autres tests et feedbacks, et ainsi de suite. Ce qui fait que la qualité du produit augmente à chaque itération. J’aime ce modèle, parce que cela crée un meilleur produit sur le long terme.

Malheureusement, nous les auteurs sommes encore coincés dans le modèle à la Microsoft quand nous écrivons un livre de non-fiction. Nous écrivons de manière isolée, puis lançons le livre. Et espérons qu’il sera utile, même s’il n’a pas été testé pendant la phase d’écriture.

Il n’y a pas de raison de faire cela, donc j’ai utilisé ce modèle de logiciel itératif pour écrire mon nouveau livre, Zen Habits : Mastering the Art of Change.

Ce processus est une des meilleures choses que j’ai faites comme écrivain.

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Écrire un livre – Cela a donné quelque chose comme ça

  1. Écrire un livre minimal viable pour des testeurs alpha. J’ai écrit chaque chapitre pour un groupe de 10 testeurs alpha qui ont généreusement accepté de lire des versions de départ du livre et de le mettre en pratique. Comme j’écrivais pour eux, j’étais plus motivé pour écrire régulièrement. Bien des fois, nous les écrivains allons stagner et procrastiner quand nous avons un gros livre à écrire, mais le fait de savoir que mes testeurs alpha attendaient mes chapitres m’a maintenu sous pression.
  2. Feedbacks et améliorations. Je donnais une mission aux testeurs alpha à la fin de chaque chapitre, et ils mettaient les idées en pratique. Puis, ils prenaient des notes et je lisais leurs notes. C’était mon mécanisme de feedback, et c’était super, parce que je pouvais voir où étaient les questions, les trous, les objections, les choses qui ne fonctionnaient pas, les choses qui n’étaient pas claires, les choses auxquelles les gens n’adhéraient simplement pas.
  3. Une itération rapide basée sur les feedbacks. D’abord, je répondais aux questions qu’ils me posaient, en faisant de mon mieux pour résoudre leurs problèmes. Ensuite, ces réponses étaient souvent transformées en nouveaux chapitres que je partageais avec tout le monde.
  4. Ouvrir ces idées à un groupe plus large. Après avoir testé les idées sur mes testeurs alpha, je m’en servais sur mon blog. À ce point du processus, les idées étaient plus développées et j’avais relativement confiance en elles parce qu’elles avaient été testées sur d’autres personnes que moi. J’ai reçu des feedbacks de ces groupes plus larges via Twitter, les mails, des sondages et les forums du blog.

Utiliser tous les feedbacks pour écrire le livre

  1. Tout au long de ce processus, j’écrivais le livre… mais un ou deux mois avant sa publication, je suis parti de zéro, j’ai rassemblé tous les feedbacks reçus des lecteurs et des testeurs, et de mon éditrice Juli, et j’ai écrit une toute nouvelle version du livre (finie la semaine dernière seulement !). Puis j’ai sorti le livre sur Kickstarter (une entreprise américaine de financement participatif), et j’ai demandé le soutien de mes lecteurs. Et je l’ai eu – le retour a été énorme, cela a été une grande leçon d’humilité, et aussi incroyablement gratifiant.
  2. Feedbacks et itérations continues même après la sortie du livre. Le processus n’est pas terminé. Je prévois de mettre le livre sur internet pour un petit groupe de partisans lève-tôt, et ils m’enverront leurs feedbacks le mois prochain, avant que le livre ne parte à l’impression. J’espère utiliser ce feedback pour faire d’ultimes changements avant que l’encre ne touche le papier. Et une fois que cette première édition limitée de mon livre sera entre les mains des gens, je prévois de le retoucher dans une seconde version qui devrait être mise en ligne dans quelques mois. À ce point du processus, je pourrai laisser le livre au repos.
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Les nombreux avantages du processus

Ce processus pourrait sembler nécessiter plus de travail, mais j’ai découvert d’immenses avantages :

  1. Je suis plus motivé pour écrire quand des gens attendent chaque chapitre.
  2. Au lieu de devoir écrire un livre énorme, je peux me concentrer sur de plus petites itérations, qui sont bien plus simples à faire.
  3. Si je vois que cela aide les gens, je me sens bien en écrivant.
  4. Si je vois des objections ou des problèmes, je peux les corriger avant de faire imprimer le livre.
  5. Ma méthode s’améliore à chaque itération, ce qui la rend d’autant plus utile avec le temps.
  6. J’écris seul, mais je crée de façon communautaire, ce qui rend tout ce processus plus enrichissant.

Je le recommande fortement.

Crédits photo : © seen – Fotolia

3 commentaires
  1. Je crois que nous sommes nombreux à savoir qu’il faut casser les (trop) grands buts en petites étapes dont on voit le bout sans longue vue.
    Mais là, l’aspect interactif me semble particulièrement intéressant : quand on est seul, on a tendance soit à douter de soi, soit à être trop sûr d’avoir fait un chef d’oeuvre. Le feed-back proposé par Leo Babauta me paraît parfaitement juste, ni trop ni trop peu.
    Et dans le genre coup de pied aux fesses, pas mal non plus : quand il y a des gens qui vous attendent, il devient vraiment difficile – impoli ? – de remettre au lendemain 😉

  2. le programmateur est le bidule électronique pour programmer son lave-linge
    la personne qui créée un programme informatique est un développeur (ou au pire, un programmeur)…

  3. Je viens de finir mon livre et je l’ai envoyé à mon frère pour correction,et je vais me servir de votre méthode pour l’améliorer. Merci donc pour vos précieux conseils.

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