L’engagement total est souvent la seule manière de briser l’inertie et d’enclencher un véritable changement.
Dans bien des aspects de notre vie, nous stagnons, prisonniers d’une phase d’attente : les choses n’évoluent pas, nous répétons sans cesse les mêmes schémas, freinés par le doute, l’incertitude, la peur ou simplement l’incapacité à trancher.
Nous nous retrouvons alors dans un état de flottement, parfois inconfortable, parfois rassurant, mais surtout peu propice à l’action et au changement.
Sortir de cet entre-deux requiert souvent un engagement total, sans lequel les bonnes intentions demeurent au stade de vœux pieux.
C’est humain.
Rester dans sa zone de confort est naturel.
Néanmoins à un moment donné, nous ressentons le besoin de changer, de faire un pas décisif vers l’avant, de briser cette inertie pour insuffler du mouvement dans notre existence.
Cette transition peut sembler écrasante.
Tant de décisions à prendre, tant de directions possibles… L’ensemble paraît complexe.
Pourtant, la solution est bien plus simple qu’il n’y paraît : il suffit de s’engager pleinement.
L’engagement total est la clé qui déverrouille les portes de l’inaction.
Prenons un exemple : disons que vous avez laissé plusieurs aspects de votre vie en suspens — peu ou pas d’activité physique, une alimentation désordonnée, un espace de vie encombré, un projet ambitieux que vous repoussez sans cesse, des finances chaotiques.
Tout cela semble pesant, difficile à gérer en même temps.
Chaque matin, vous vous levez avec la ferme intention de faire mieux, mais la journée passe et vous vous retrouvez le soir avec la désagréable sensation de n’avoir rien fait de concret pour inverser cette tendance.
Mais voilà qu’un jour, vous prenez une décision radicale : vous vous engagez totalement sur un seul point essentiel, votre projet.
Vous l’affirmez haut et fort, vous prenez des engagements concrets, vous définissez des créneaux journaliers pour avancer, vous instaurez un suivi hebdomadaire rigoureux. Vous vous engagez pleinement dans la mise en œuvre de ces mesures.
Cet engagement devient non négociable, comme un contrat que vous auriez signé avec vous-même.
C’est l’essence même de l’engagement total : un pacte intime qui ne souffre d’aucun compromis.
Et soudain, tout change. Un élan se crée.
Vous vous sentez plus courageux, vous passez à l’action, vous voyez des résultats émerger.
Ces premiers résultats, même modestes, confirment que vous êtes sur la bonne voie et vous encouragent à poursuivre.
C’est une sensation libératrice après avoir longtemps stagné.
Certes, tout n’est pas toujours fluide, mais chaque jour, chaque semaine, vous progressez. Ce n’est pas parfait, mais ça avance.
Vous commencez alors à prendre conscience de votre capacité à surmonter les obstacles, et cette prise de conscience nourrit votre persévérance.
Peu à peu, vous gagnez en assurance, apprenez à gérer l’inconfort et à passer à l’action malgré lui.
Alors, vous vous mettez à faire un peu d’exercice. Rien d’extrême, juste quelques mouvements… et vous sentez déjà votre corps plus alerte.
Cette énergie renouvelée vous motive à désencombrer votre espace de vie, petit à petit, chaque week-end.
Progressivement, c’est toute votre vie qui se remet en mouvement.
Après quelques mois, vous adaptez naturellement votre alimentation. Vous prenez en main vos finances et commencez à y mettre de l’ordre.
Les retombées positives de l’engagement total dans un domaine se répercutent souvent sur tous les autres, créant une dynamique vertueuse.
Bien sûr, vous êtes encore loin d’avoir atteint tous vos objectifs… mais vous avancez. Chaque mois, de nouvelles perspectives s’ouvrent à vous.
Voilà ce qui se produit lorsqu’on ose le grand saut — lorsqu’on s’engage pleinement dans une direction.
On ne se laisse plus paralyser par l’indécision ou le doute.
On ne cherche pas à tout optimiser dès le départ, ni à tout faire parfaitement — et ce n’est pas grave. Les ajustements viendront en chemin.
C’est là toute la force d’un engagement total : il simplifie instantanément ce qui paraissait compliqué.
Article original écrit par Leo Babauta.
