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Étendre l’enveloppe : Une méthode pour vaincre la colère

Étendre l’enveloppeVoici ce que j’ai appris à propos de la colère ces dernières années : c’est purement une question d’égoïsme.

Quasiment à chaque fois que nous nous énervons, c’est parce que quelque chose ne va pas dans notre sens.

J’ai mis en place une méthode pour vaincre la colère égoïste, et j’appelle cela « Étendre l’enveloppe de la compassion« . C’est un titre assez incroyable, je suis sûr que vous serez d’accord.

Avant de parler de la méthode, voyons la raison pour laquelle la colère est aussi égoïste. Voici ce qui arrive :

1. Nous voulons quelque chose d’une certaine façon.

2. Les autres gens (ou occasionnellement, l’univers entier !) ne nous fournissent pas ce quelque chose de cette façon en particulier.

3. Cela nous rend dingue.

C’est comme un petit enfant qui n’a pas ce qu’il veut. Exactement comme ce petit enfant, sauf que nous avons grandi et que nous sommes censés en savoir plus. Je ne suis pas différent ; je me mets en colère comme n’importe qui d’autre. Nous agissons comme des enfants parce que la partie de mon cerveau qui s’énerve n’est vraiment pas différente de cet enfant effrayé et égoïste.

Disons que nous travaillons et que quelqu’un nous interrompt : bam, on en a tellement marre ! La vie est soudain un bouillonnement de rage. Ok, peut-être que cela nous ennuie seulement. Pourquoi sommes-nous aussi ennuyés/enragés ? Simplement parce que nous voulions continuer à travailler de façon ininterrompue, mais un trou du cul a ruiné notre parfait petit fantasme.

Ou disons que vous voulez quelque chose de la part de votre époux/se (amour, attention, sexe, soutien) et vous ne l’obtenez pas. Grrr ! Comment osent-ils ? Nous voulons quelque chose et nous espérons qu’on nous le donne, et nous pensons « Pourquoi ne le font-ils pas ? Ce serait tellement facile ! » Ce n’est pas différent d’un enfant qui veut cette glace et pas une autre et se jette au sol en battant des pieds et en criant quand on ne la lui donne pas.

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Voici l’astuce, cependant : l’autre personne n’a pas le même fantasme que nous. La personne qui nous interrompt n’est pas aussi concernée par le fait que nous travaillions sans interruption. Même si ce fantasme est notre univers, ce n’est pas le leur. Leur univers est centré sur la réalisation d’autre chose, et ils ont besoin de nous interrompre pour y parvenir (ou peut-être qu’ils veulent nous raconter une blague, qui est probablement très intelligente, à n’en point douter).

L’univers de notre époux/se n’est pas centré autour du fait de nous offrir du sexe ou du soutien. Peut-être que cela fait partie de cet univers, mais il ou elle a d’autres choses en cours, d’autres besoins.

Notre univers n’est pas l’univers de tout le monde.

Étendre l’enveloppe

Ok, compris. La colère est de l’égoïsme, c’est vouloir quelque chose puis piquer une colère quand nous ne l’obtenons pas, et notre univers n’est pas l’univers de tout le monde. Et maintenant ?

Une méthode qui fonctionne pour moi est ce que l’appelle étendre l’enveloppe. Élargir l’enveloppe de votre perspective, de ce que vous considérez comme important à ce que l’autre personne considère comme important.

Si vous voulez quelque chose, c’est un tout petit morceau de conscience… mais élargissez cette conscience pour inclure ce que l’autre personne veut (ou les autres gens), ce qu’ils traversent, quels sont leurs problèmes.

la colère

Même si l’autre personne se comporte comme un abruti complet, si vous pouvez le voir avec sa perspective, vous pourriez réaliser qu’il traverse une journée difficile, voire une vie difficile. Cela n’excuse pas tout ce qu’il peut faire, mais vous pouvez avoir un peu plus d’empathie et compassion pour lui. Si vous pouvez avoir une enveloppe de compassion pour vous-même et pour les autres, cela aide à gérer la colère, la frustration, et la déception.

Ce qui aide à y parvenir est de devenir le gardien de votre colère, au lieu d’en être un participant. Quand nous ressentons une poussée de colère, nous avons tendance à la suivre – nous ripostons, montrons notre irritation, donnons une réponse frustrée comme « T’es sérieux, là ?! »

Note : si vous utilisez une phrase comme « T’es sérieux, là ?! », « Tu déconnes ?! », ou « Non mais c’est une blague ?! », alors c’est un signe que vous avez besoin de changer de perspective. C’est un signe que vous pensez que les gens devraient se comporter de la façon dont vous voulez qu’ils le fassent, et quand ils ne le font pas, vous êtes frustré/irrité/en colère.

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Au lieu de suivre cette pulsion, regardez-la simplement. Devenez un observateur. Quand vous faites cela, vous mettez un peu d’espace entre vous et vos pulsions de colère, et dans ce petit espace, vous avez la place de décider. Comment allez-vous répondre ? Qu’est-ce qui se passe ici ? Pourquoi êtes-vous autant en colère pour quelque chose d’aussi anodin ? À quel fantasme/idéal non réalisé vous accrochez-vous, ce qui vous met en colère ?

Et en analysant votre réponse, vous pouvez alors élargir cette enveloppe. Prenez quelques profondes inspirations, calmez-vous, analyser vos actions. Envisagez le point de vue de l’autre personne, pourquoi elle pourrait se comporter de cette façon. Ne pensez pas, « Ils ne devraient pas se comporter comme ça », mais plutôt « Pourquoi est-ce que quelqu’un se comporterait comme ça ? »

Maintenant, étendre cette enveloppe est une chose difficile à faire au quotidien. Élargissez votre enveloppe de conscience comme vous réduisez le sucre dans votre café. Petit à petit.

Article original écrit par Léo Babauta.

En guise de complément, je vous invite à lancer la vidéo ci-après. Elle partage un moyen efficace de SUPPRIMER les émotions DESTRUCTRICES comme la colère.

photo : © Annett Seidler – Fotolia.com

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10 commentaires
  1. Ici, je suis tout à fait d’accord.
    Mais éprouver de l’empathie et de la compassion, n’est-ce pas un idéal? Quelque chose que l’on considère comme ‘bien, utile, etc.’ et que nous cherchons à acquérir ?
    Ce sera un idéal tant que nous chercherons à l’atteindre. Une fois que nous en aurons fait une habitude de vie, nous pourrons partir vers d’autres horizons et rechercher d’autres idéaux… pour autant que cela soit nécessaire.
    A moins qu’il faille considérer ‘oublier nos idéaux’ comme les intégrer dans notre vie…

  2. Vous parlez de la colère comme une chose négative dans votre texte,mais elle peut être interprété également de manière positive;quand par exemple je me mets en colère devant les absurdités du monde dans lequel-le on vît:-Guerre,famine,maladie,violence,viols,etc…La colère nous permet également d’agir efficacement à l’encontre de l’injustice par exemple.

  3. Je rajoute:-« Un jour,j’ai vu le Pape Jean Paul2,se mettre en colère à la télévision devant des millions de téléspectateurs,je crois que le sujet de la discorde était l’avortement;le problème n’était pas de savoir si il avait raison ou tord,mais le problème est qu’il à susciter bien des réactions positives ou négatifs chez la plupart des gens;comme quoi même les Saints peuvent se mettrent en colère pour le bien de l’humanité;idem pour le Dalai lama.

  4. si nous ne sommes pas directement mis en cause mais que la colère est là face à des comportements indignes , délétères ou destructeurs … faut-il s’écraser et laisser faire lâchement ?
    S’indigner ne serait-il pas plus vital ?
    Le frottement aux autres n’est pas facile mais nécessaire .

  5. colère et égoïsme!!! pour moi ce n’est pas souvent cela.
    La colère est liée à une frustration quelconque, un manque de communication ou une mauvaise communication, la colère cela fait du bien quelquefois car elle permet à l’autre de réagir quand le bouchon a été trop enfoncé.
    J’aimerais bcq ne pas me mettre en colère mais je n’ai pas de réponse dans votre article à cet état

  6. Excellent article de mon point de vue .

    Très jolie expression que celle « d’étendre l’enveloppe de la compassion » . Merci , tout cela me parle d’autant que je n’ai de cesse de l’étendre pour tout englober… Et si le faire doit remettre en question ma manière de voir ou d’envisager les choses pour plus de compréhension et de paix en moi et autour de moi, je suis volontaire pour regarder et laisser se dissoudre et se transformer dans la lumière , la colère en amour inconditionnel

    Gratitude infinie MarinaB

  7. Merci pour cet article. J’ai été confronté cette dernière année à des personnes qui considéraient certaines colères comme « légitimes » ou « saines » mais surtout qui les cultivaient. Si je conçois que la colère soit « légitime » (d’ailleurs, comment ne le serait-elle pas puisqu’on l’éprouve ?), j’ai plus de mal avec le fait de la cultiver. Je ne parle pas de ces colères de la vie quotidienne qui nous arrivent à tous pour un oui ou pour un non (qui passent vite ou sur lesquelles on peut travailler comme vous indiquez) mais des colères dites « fondées », ou « justes » (cf. commentaires 2 et 4), face à l’injustice, face à la misère… Bref, éprouver de la colère, c’est en somme légitime voire juste face à certaines situations, mais cultiver la colère, j’aurais tendance à considérer ça comme une source de nuisance à la fois pour soi et pour les autres.
    Peu importerait si je savais comment réagir face aux colères qui se veulent fondées socialement par exemple. Je ne sais pas parler à quelqu’un qui fait l’éloge de la colère soutenant passionnément une cause. D’un côté, je comprends cette colère, de l’autre, j’ai du mal à comprendre qu’on la cultive (si ce n’est, j’imagine, parce qu’on y trouve de l’énergie). Que faire dans ces cas d’autant plus que ça a tendance à m’effrayer ? S’écarter ?

  8. Merci Olivier pour tes vidéos quotidiennes ou tes articles, celui sur la colère est un bon début de travail sur cette émotion la colère. Emotion négative , c’est un message de notre inconscient pour nous signaler que nous ne sommes pas en harmonie . Se poser les questions de ton articles permettent de prendre du recul par rapport aux situations, apprendre la cohérence cardiaque pour dans l’immédiateté prendre ce recul nécéssaire afin de répondre le plus serèinement possible.
    Merci pour tes partages.

  9. Bonjour Olivier,

    Je remarque que cet article a été publié il y a longtemps. Mais je ne m’empêche pas de le commenter parce qu’il m’a fait du bien à un moment délicat. Quelle que soit notre tempérance, j’avoue que face à certaines situations nous nous retrouvons dans un état colérique – avoir des techniques pour nous aider est très important.

    J’ai l’habitude de me retirer pendant quelques minutes pour retrouver mon calme. Mais dans bien des situations cela peut être difficile. Prochainement, j’étendrai l’enveloppe. 🙂

    Amicalement,
    Sié

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