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Éviter de nous laisser engourdir

Éviter de nous laisser engourdirNous passons une grande partie de notre vie à nous laisser engourdir par ce que nous vivons.

Nous ne voulons pas nous sentir mal à l’aise, alors nous recherchons le confort et cédons à la procrastination.

De même, nous ne voulons pas ressentir la peur, alors nous évitons les situations incertaines.

Nous ne voulons pas rester dans le moment présent, alors nous nous divertissons grâce à la technologie, ou nous nous perdons dans nos pensées sur le passé ou le futur.

Nous sommes si doués pour nous laisser engourdir par nos expériences. Ce n’est pas un jugement — cela m’arrive aussi.

Cependant que se passerait-il si nous fermions toutes nos échappatoires et que nous refusions de nous laisser engourdir ? Que se passerait-il si nous évitions de fuir nos sentiments et ce qui se produit devant nous ?

Et si on s’engageait à ne pas utiliser nos méthodes d’engourdissement préférées ?

Méthodes d’engourdissement préférées et quelques solutions de remplacement

Considérons les méthodes d’engourdissement les plus populaires (voyez si vous les pratiquez) et voyons ensemble quelques alternatives à l’engourdissement :

  • La procrastination et la fuite vers les distractions : quand vous avez l’impression qu’une tâche est trop accablante, trop difficile ou inconfortable, trop incertaine ou effrayante, vous avez pour habitude de céder à la procrastination ou de fuir vers les distractions. Alternative : que se passerait-il si, chaque fois que vous n’avez pas envie de faire une tâche, vous vous arrêtiez et ressentiez ce que c’est que de ne pas vouloir faire la tâche ? Faites une pause et ressentez votre inconfort, votre résistance, votre aversion à l’idée de faire la tâche. Sentez l’insécurité dans votre corps. Vous parviendrez à accomplir la tâche malgré tout.
  • Les médias sociaux, la messagerie et la lecture en ligne : tous ces services sont très intéressants ! Toutefois, ils vous empêchent aussi de ressentir quoi que ce soit, parce que votre esprit est focalisé sur votre appareil. Vous ne pouvez donc pas remarquer le moment présent. Alternative : si vous ne pouviez pas consulter les médias sociaux ou vos messages, ou lire quoi que ce soit en ligne, que pourriez-vous faire à la place ? Vous pourriez ouvrir votre conscience à tout ce qui vous entoure en ce moment même ; gardez votre attention là-dessus pendant quelques minutes. Vous pourriez vous intéresser à vous-même, remarquer ce que vous ressentez et vous donner la permission de le ressentir. L’expérience pourrait ne pas être agréable si vous êtes irrité, anxieux, peu sûr de vous. Peu importe la sensation, ressentez-la quand même.
  • Les jeux vidéos : les jeux peuvent être passionnants, amusants et addictifs. Tout comme les médias sociaux, vous ne pouvez rien ressentir ou remarquer autour de vous (ou en vous) si votre attention est complètement absorbée par un jeu vidéo. Alternative : même chose qu’avec les médias sociaux et la lecture en ligne dont je viens de parler. Ressentez. Remarquez. Restez dans le moment présent. Constatez ce que c’est que de rester avec vos sensations.
  • Regarder la télévision et des vidéos : c’est la même chose qu’avec les jeux vidéos et les médias sociaux. Nous regardons la télé ou les vidéos parce que cela est agréable, intéressant et amusant. Il n’y a rien de mal avec ces sentiments, mais ils nous engourdissent dans des états intérieurs comme : la solitude, la tristesse, la colère, la frustration, la culpabilité, la perte, la douleur et des sentiments d’inadéquation. Pourquoi ressentons-nous tous ces sentiments malgré les émissions de télévision ou les chaines YouTube ? Parce que l’évitement n’a jamais rien résolu ; cela ne fait qu’empirer les choses. Alternative : ressentez cette sensation. Conservez-la. Ouvrez-vous à elle. Restez au milieu de cette sensation, immergé, curieux, détendu, courageux. Appréciez également ce qui se passe autour de vous !
  • Les affaires : peut-être que vous n’allez presque jamais sur les médias sociaux ou que vous ne jouez presque jamais à des jeux vidéos, ou encore que vous ne regardez presque jamais des émissions ou des vidéos. Peut-être que vous ne lisez presque pas de contenu en ligne. Votre truc à vous, c’est de travailler comme un fou ! Du moment où vous vous réveillez jusqu’à ce que vous retourniez au lit, vous êtes constamment occupé. Vous évitez d’être présent. Vous évitez de ressentir les sentiments et sensations que vous ressentez ; probablement de l’anxiété et de l’insécurité. Alternative : arrêtez-vous. Ne faites rien pendant au moins 10 minutes. Recentrez-vous dans le moment présent. Ressentez l’insécurité. Remarquez l’envie de faire quelque chose, et restez assis malgré cette envie.
  • La pornographie et le sexe : beaucoup de gens courent vers le plaisir sexuel quand ils se sentent fatigués, seuls, tristes, tendus. C’est un moyen agréable de retrouver du panache et un sentiment de libération. C’est aussi un moyen d’éviter de ressentir certaines sensations. Alternative : ne vous laissez pas dominer par cette habitude. Bloquez-la pendant un mois (voir la section suivante ci-dessous). Soyez présent avec les sentiments. Voyez ce que c’est que de ressentir une envie de libération sans vraiment agir sur cette envie. Vous dépasserez ainsi votre état d’esprit d’adolescent !
  • Les dépendances : l’alcool, les drogues, les cigarettes, les jeux d’argent, le fait de se ronger les ongles et bien d’autres choses font partie des dépendances les plus courantes, et chacune d’entre elles est un moyen de se laisser engourdir face aux sentiments difficiles que nous ne voulons pas affronter. Vous êtes enclin à céder aux dépendances quand vous avez besoin d’être soulagé de votre stress, quand vous êtes fatigué, seul, triste, en colère, tendu. C’est un moyen classique de ne pas ressentir ces sentiments. Alternative : évitez de fuir les sentiments difficiles et affrontez-les. Ressentez-les. Ressentez-les pleinement. Soyez présent avec ces sentiments. Vous constaterez que, même s’ils ne sont pas confortables, ils ne sont pas non plus insupportables. Vous êtes plus fort que vous ne le pensez. Et puis, une fois que vous êtes plus à l’aise avec ces sentiments, vous pouvez aussi faire preuve de compassion envers vous-même. Parlez à un ami. Méditez. Faites de l’exercice. Et faites preuve de plus de compassion envers vous-même.
  • Les aliments de réconfort, le shopping, les autres conforts : lorsque vous vous sentez triste, seul, fatigué, stressé ou pas à la hauteur… que faites-vous pour vous réconforter ? Généralement beaucoup de gens se tournent vers la nourriture, les boissons, le shopping et bien d’autres choses. Bien sûr, se réconforter n’est pas une mauvaise chose, mais est-ce que vous vous donnez la permission de ressentir ces sensations en premier ? Avez-vous au moins pris le temps de constater ce que vous ressentez ? Ou voulez-vous repousser ce sentiment sur-le-champ ? Alternative : c’est normal d’être triste. C’est normal de ressentir du stress. Se donner la permission d’affronter et de ressentir pleinement ces sentiments n’est pas une chose négative. C’est en fait de l’amour, de ne pas rejeter ses sentiments et l’expérience présente. Essayez cela une fois aujourd’hui et voyez si vous pouvez bien accueillir les sentiments qui surgissent en vous.
  • Se défouler : lorsque nous ressentons de l’insécurité, cela se manifeste souvent comme de la frustration ou de la colère, et nous nous en prenons aux autres de diverses manières. Cela peut, bien sûr, être préjudiciable aux autres personnes et nuire à nos relations. Alternative : essayez de ne pas vous défouler. Donnez-vous plutôt la permission de ressentir l’insécurité. Restez simplement là ; ne cherchez pas à changer quoi que ce soit. Restez simplement là ; ne vous en prenez à personne.
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Il existe d’autres façons par lesquelles nous pouvons nous laisser engourdir. Il y a d’autres façons d’éviter de ressentir des sensations ; de repousser ce qu’on ressent. Je sais que vous avez compris l’idée maintenant. Remarquez vos échappatoires habituelles et voyez si vous pouvez les éviter.

vos échappatoires

Envisagez de fermer vos échappatoires

Et si vous vous engagiez pendant un mois (ou trois) à ne pas emprunter vos échappatoires habituelles ? Et si vous vous engagiez à ne pas céder à vos habituelles méthodes d’engourdissement ? À quoi ressemblerait votre vie ?

Si vous créiez un système d’entrainement (voir ci-dessous) pour ne pas emprunter l’une de vos échappatoires… vous seriez forcé de faire face à vos sentiments. Vous seriez forcé d’être présent avec votre expérience.

Ce ne sera pas facile. Toutefois rien d’utile n’est jamais facile. Vous le ferez parce que vous :

1. voulez apprendre à être intrépide, courageux face à vos sentiments, et finalement les vivre pleinement au lieu de les éviter.

2. souhaitez être présent avec votre expérience et avec le moment présent, apprécier la vie au lieu de l’éviter constamment.

3. voulez explorer une façon d’être plus consciente et intentionnelle, et changer votre relation avec la vie.

Pour ce faire, vous devez fermer vos échappatoires. Ne vous laissez pas dominer. Créez un système d’entrainement personnel, afin d’aller au fond de cette pratique.

Créer un système d’entrainement pour fermer vos échappatoires

Un système d’entrainement, c’est simplement un ensemble de limites, de règles, d’accords, de structures mis en place pour vous maintenir dans la pratique.

Par exemple, si vous allez à un cours de yoga trois fois par semaine et qu’un professeur impose des règles comme défense de consulter votre téléphone ou de parler pendant la pratique, c’est une structure qui vous aide à approfondir la méditation. C’est un système d’entrainement pour votre pratique du yoga.

Vous devriez mettre en place un système d’entrainement similaire pour la méditation assise (ne pas toucher votre téléphone ou votre ordinateur portable, par exemple, ou autrement vous ne méditez même pas), pour les relations, pour la thérapie. La structure vous aide à voir quand vous courez vers vos échappatoires. Elle vous aide à vous fixer une intention pour la pratique et à conserver davantage cette intention. Elle vous aide à explorer en toute sécurité.

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Voici maintenant quelques idées pour créer un système d’entrainement afin d’éviter de fuir vers vos échappatoires ou de vous laisser engourdir :

1. Décidez d’une période d’entrainement. Fixez une période pour votre pratique (disons 1 mois) et engagez-vous. Prenez une décision ferme.

2. Identifiez vos échappatoires. Définissez les choses que vous n’êtes pas autorisé à faire pendant cette période. Par exemple : pas de médias sociaux, pas de jeux vidéos, pas de porno, pas d’alcool, pas de pot, pas de sucreries, pas d’aliments frits, pas de sites Internet favoris (reddit, YouTube, blogs, sites d’actualité, etc.).

3. Repérez d’autres déclencheurs. Mettez en évidence d’autres déclencheurs : lorsque vous êtes occupé sans intention, ou que vous cédez à la procrastination, faites une pause et entrainez-vous pendant une minute ou deux. Quand vous vous surprenez à manger sans avoir l’intention de le faire, faites une pause et entrainez-vous.

4. Définissez les choses permises. Créez de petites listes pour les choses que vous devez faire… par exemple : consulter les messages et les courriels seulement deux fois par jour à des heures prédéterminées. Faire l’amour avec son partenaire une fois toutes les deux semaines. Il y a beaucoup d’autres choses que vous pouvez vous permettre de faire. Par exemple, vous pouvez faire du yoga, méditer, faire des promenades et être présent avec le monde qui vous entoure, parler avec un ami quand vous avez des difficultés et être ouvert de cœur avec lui, prendre un bain ou boire un thé, mais en étant pleinement présent avec l’expérience et vos sentiments quand vous le faites.

5. Définissez votre pratique. Définissez le type de pratique que vous voulez faire lorsque vous ressentez le besoin de céder aux addictions, aux distractions, etc. Par exemple, lorsque vous ressentez l’envie de tourner vers vos échappatoires, faites une pause et plongez à l’intérieur de vous pour remarquer ce que vous ressentez. Ensuite, accordez-vous au moins une minute pour ressentir vraiment cette sensation, en plongeant dans votre corps, en la ressentant pleinement, en étant curieux à son sujet, en étant amical avec ce que vous ressentez. Permettez aussi à votre conscience de s’élargir au-delà de votre corps, en remarquant les sensations du monde qui vous entoure, les ressentant et les acceptant comme faisant partie de l’expérience pure.

6. Engagez-vous auprès des autres. Faites part de votre plan à d’autres personnes. Demandez-leur de vous aider à respecter cet engagement. Assurez-vous qu’ils sont le genre de personnes qui ne vous laisseront pas tranquille, qui vous soutiendront farouchement dans cette pratique. Dites-leur que vous allez leur faire un rapport quotidien par courriel.

7. Faites un rapport tous les jours. Lancez un fil de discussion par courriel pour faire un rapport tous les jours à ceux auprès de qui vous vous êtes engagé. Demandez-leur de s’assurer que vous faites le rapport.

Enfin, pouvez-vous le faire ? Absolument ! Vous le pouvez ! Vos craintes, votre résistance et vos rationalisations pour expliquer pourquoi vous ne pouvez pas le faire sont exactement les raisons pour lesquelles vous devriez le faire.

Article original écrit par Léo Babauta.

Fermer vos échappatoires est une condition que vous devez nécessairement remplir si vous voulez vraiment être efficace dans ce que vous faites. Il existe certes beaucoup de contenus en ligne sur la question de l’efficacité, mais je vous invite à voir la chose sous un angle différent à travers la vidéo suivante.

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