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Éviter de tomber dans le piège de l’effondrement émotionnel

Si vous avez tendance à vous emporter, à vous mettre en colère, à vous renfermer sur vous-même ou à faire des crises d’angoisse, vous pouvez rapidement vous retrouver dans des situations très éprouvantes, menant parfois à un véritable effondrement émotionnel.

Une légère frustration ou une petite appréhension peut, par exemple, prendre de l’ampleur et gâcher votre journée.

C’est un phénomène commun qui se manifeste de diverses manières :

  • Une frustration envers quelqu’un se transforme en colère, susceptible d’exploser ou de couver toute la journée, vous laissant d’humeur massacrante.
  • La peur ou la douleur vous fait imaginer des scénarios qui provoquent de l’anxiété et vous poussent à vous replier sur vous-même pendant des heures.
  • Un mal-être dû à une tâche que vous avez mal accomplie ou omise d’accomplir vous plonge dans un profond état de découragement, frôlant parfois l’effondrement émotionnel.

Comment réagir face à ce phénomène ?

Commençons par comprendre comment il se produit, puis explorons des solutions pour y faire face.

Le passage en mode catastrophe

Tout part souvent d’une difficulté tout sauf majeure — généralement d’un sentiment d’incertitude ou de peur :

  • De la frustration lorsque quelqu’un agit d’une manière qui nous déplaît.
  • De la peur et d’une blessure émotionnelle face à une critique.
  • Du doute de soi lorsqu’une tâche ne se déroule pas comme prévu (lorsque nous procrastinons par exemple).

Ce sentiment initial de peur, d’incertitude ou de frustration n’est pas forcément un problème… Ce n’est qu’une émotion, un pincement au cœur.

Le véritable problème survient après cette émotion :

1. Nous ressentons un pincement au cœur, et déclenchons un mécanisme de défense en imaginant habituellement un scénario.

2. Ce scénario peut expliquer en quoi l’autre personne a tort, en quoi nous avons tort, ou en quoi la situation est extrêmement grave.

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3. Peu à peu, la situation prend de l’ampleur jusqu’à ce que nous nous considérions en pleine catastrophe — transformant ainsi une petite étincelle en véritable feu de forêt, parfois jusqu’à l’effondrement émotionnel.

4. Nous avons ensuite recours à divers moyens pour faire face à la catastrophe : crier, piquer une colère, se renfermer, se cacher, se réconforter (en mangeant, en surfant sur le web, en se droguant ou en recourant à tout autre mécanisme d’adaptation habituel), sombrer dans la dépression.

Alors qu’en réalité, la situation n’est souvent pas aussi dramatique.

Ce n’est qu’une tempête passagère.

Plutôt que de nous culpabiliser, nous devrions davantage faire preuve de bienveillance envers nous-mêmes.

S’arrêter avant l’effondrement émotionnel

En observant le processus décrit précédemment, vous constaterez que la première étape n’est pas bien grave.

Il s’agit simplement d’un léger pincement au cœur, d’une petite étincelle d’incertitude ou de peur.

La solution réside dans la détection rapide de cette étincelle.

Lorsque nous intervenons alors qu’elle n’est qu’une étincelle et avant qu’elle ne se transforme en incendie, la situation est beaucoup plus facile à gérer.

Il suffit alors de s’autoriser à ressentir cette peur, cette incertitude ou cette frustration.

Ensuite, de prendre une profonde respiration, se montrer bienveillant envers soi-même, lâcher prise et continuer sa journée.

Comment donc repérer cette étincelle à temps ? En vous exerçant !

Une fois que l’incendie s’est déclaré, faites l’exercice suivant : essayez de revenir mentalement en arrière et de repérer le moment où il n’était encore qu’une simple étincelle.

À quel moment auriez-vous pu la détecter ?

Effectuez cet exercice sans culpabiliser.

Contentez-vous de simplement retracer mentalement le processus.

Progressivement, à force de pratiquer cet exercice, vous commencerez à repérer le moment où le feu n’est encore qu’une étincelle.

Ce moment où vous vous êtes dit : « Ouh, ça fait mal ! » ou « Aïe, c’est frustrant ! » C’est à cet instant qu’il faut intervenir, avant que l’étincelle ne soit nourrie et devienne incontrôlable.

Après avoir réussi à repérer l’étincelle, faites une pause. Respirez profondément.

Prenez conscience du sentiment associé à cette étincelle à travers vos sens.

Accueillez-la sans laisser votre imagination se lancer dans la conception de scénarios qui ne feraient qu’attiser le feu.

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Si vous succombez à la conception de scénarios (ce qui arrive souvent), remarquez-le simplement.

Observez la nature du scénario, réalisez qu’il ne fait qu’aggraver la situation, puis essayez de revenir à l’émotion initiale.

Autorisez-vous à la ressentir pleinement à travers vos sens.

À partir de là, vous pouvez commencer à faire preuve de bienveillance et d’amour envers vous-même.

Veillez à prendre soin de vous pendant que vous ressentez cette incertitude, cette peur, cette frustration.

Repérez l’étincelle à temps, et à force de pratique, vous parviendrez à gérer ces petits pincements au cœur avec douceur et compassion.

Article original écrit par Léo Babauta.

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