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La règle de la limite

quelle est votre limite ?Grâce à tous mes défis, changements d’habitudes, expériences d’écriture de livres et apprentissages, j’ai découvert une chose qui est énormément bénéfique pour tout apprentissage, croissance et formation.

Je l’appelle la règle de la limite.

Voici en quoi consiste la règle en question : allez très souvent à votre limite.

C’est cette règle qui vous aidera à grandir plus vite, avec le temps.

Qu’est-ce que je veux dire par « votre limite » ? Quand je vous demande d’aller à votre limite, cela signifie aller jusqu’à la limite de l’inconfort, jusqu’à la limite de ce qui est difficile pour vous, de ce qui repousse un peu vos limites.

Lorsque vous jouez de la musique, et que vous vous contentez de jouer chaque fois les mêmes gammes, après un certain temps, reproduire ces gammes deviendra trop facile pour vous. Vous n’apprendrez pas grand-chose en pratiquant uniquement les mêmes gammes musicales. Bien entendu, c’est une bonne chose de vous entrainer, mais vous devez pousser vers quelque chose de plus difficile pour vous.

Si vous vous entrainez, faire des exercices faciles est une bonne chose, mais vous devez vous mettre un peu plus à l’épreuve. Juste un peu.

Cependant, quand je vous encourage à aller à votre limite, cela ne signifie pas de vous surpasser jusqu’à ce que vous soyez sur le point de vous écrouler. Il ne s’agit pas de toucher la limite au point de vous blesser et de ne plus être en mesure de vous entrainer le lendemain. Je ne vous encourage pas à étudier toute la journée jusqu’à ce que vous perdiez vos moyens.

Il s’agit d’aller jusqu’à la limite, pas de s’enfoncer.

Et lorsque je dis : « allez très souvent à votre limite », remarquez l’expression « très souvent ». Cela implique que vous ne devriez pas toujours aller à la limite. C’est épuisant et cela exige beaucoup de concentration. Essayez plutôt d’être présent plus de la moitié du temps. Ne soyez pas paresseux, mais adonnez-vous à des entrainements simples.

Il y a beaucoup d’avantages dans la pratique simple — cela renforce votre apprentissage, vous maintient en forme, vous maintient vif. Cela peut être très amusant.

Vous pouvez également essayer de dépasser vos limites si vous avez la certitude que c’est sans danger. Toutefois, le mieux serait de le faire sous la supervision d’un professeur ou d’un formateur si vous n’êtes pas sûr.

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Alors, faites un petit mélange. Plus de la moitié des exercices ou expériences dans lesquels vous vous lancez devraient vous amener à toucher votre limite, mais assurez-vous que 20 à 40% de vos expériences soient faciles. Cette approche est préférable. Toutefois, ne passez pas d’une extrémité à une autre, autrement dit ne passez pas soudainement d’un exercice très facile à un exercice très difficile. Trouvez plutôt une formule qui vous permettra d’alterner les deux sans vous éreinter.

À quoi ressemble l’entrainement de la limite dans la réalité ?

Voici comment ce genre de pratique pourrait fonctionner dans la vraie vie :

  • Si vous pratiquez le yoga, vous pourriez faire une pratique d’une heure où environ 60% des poses (approximativement) sont difficiles pour vous (mais pas au point de vous blesser ou de vous épuiser). Assurez-vous que le reste des poses soient faciles, car cela vous permet de vous concentrer sur votre souffle et de vous remettre des efforts consentis pour les poses difficiles.
  • Si vous courez, vous pouvez trouver une formule qui vous aide à alterner entre pratique difficile et facile. Par exemple, vous pouvez vous adonner à des courses difficiles, mais pas physiquement dangereuses pendant quatre jours. D’autres jours, vous pouvez vous adonner à des exercices plus faciles. Bien sûr, vous devrez aussi vous assurer de prendre un ou deux jours de repos.
  • Si vous apprenez à jouer aux échecs ou au Go, vous rencontrerez des problèmes ou des situations qui seront difficiles pour vous, mais vous rencontrerez également beaucoup d’autres situations qui seront faciles à gérer. Les situations les plus faciles en revanche renforcent les aptitudes. Les plus difficiles vous apprennent de nouvelles aptitudes.
  • Si vous souhaitez adopter une nouvelle habitude, comme apprendre à méditer, commencez par de courtes méditations (disons 2 à 5 minutes), car ce sera votre limite au début. Cependant, par la suite, vous devrez faire des méditations plus longues (10, 20 minutes, même plus), en trouvant l’endroit qui vous convient le mieux. Même une fois à ce niveau, le fait de revenir de temps en temps à des méditations moins longues vous aidera à rester en pleine forme.
  • Si vous voulez vous entrainer à gérer l’inconfort et l’incertitude, trouvez un moyen de vous plonger dans l’inconfort chaque jour et pratiquez la pleine conscience dans cet état. Si prendre une douche froide est votre limite, vous pourriez sortir lorsqu’il fait un peu froid, en portant seulement un t-shirt et rester dehors pendant 20 minutes.
  • Vous pouvez vous entrainer à la limite de votre inconfort en faisant de l’exercice, en prenant la parole devant un public, en méditant plus longtemps, etc.
supprimer la limite

Comment le faire ?

Arriver à votre limite est une chose, mais tolérer cela, serrer les dents, supporter jusqu’à la fin… et vous entrainer à gérer l’inconfort et l’incertitude d’être à cette limite est une tout autre affaire.

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Si vous voulez tirer le meilleur parti de ce genre d’entrainement, voici ce que je vous suggère :

1. Allez jusqu’à la limite et restez-y un peu plus longtemps que vous ne le souhaitez. Vous serez peut-être sur le point de vous effondrer, vous voudrez certainement abandonner. Au lieu de cela, maintenez votre posture un peu plus longtemps. Dites-vous que vous voyez votre croissance en action.

2. Maintenant, laissez-vous aller consciemment à linconfort et à lincertitude. Plongez dans votre corps et remarquez la sensation d’inconfort. Êtes-vous debout sur scène devant des centaines de personnes ? Remarquez les sensations d’anxiété ou de nervosité (ou d’excitation, peu importe comment vous l’appelez). Courez-vous sur une longue distance ? Remarquez les sensations dans vos jambes et votre torse.

3. Pratiquez l’ouverture dans cette incertitude et cet inconfort. Demandez-vous ce que vous pouvez faire pour vous détendre nonobstant ces sensations qui accompagnent le fait d’arriver à la limite. Pouvez-vous faire preuve de curiosité ? Explorez la sensation corporelle pendant un moment, remarquez à quoi cela ressemble. Détendez vos muscles dans ces sensations. Faites preuve de douceur envers ces sensations et sentiment. Faites preuve de compassion et même d’humour. Ouvrez votre esprit à toutes les sensations du moment présent, y compris la sensation d’inconfort, mais aussi à tout ce qui vous entoure. Ouvrez grandement votre esprit.

Avec de la pratique, votre limite peut même être un endroit où vous serez à l’aise. Vous y trouverez une impression de confort, un sentiment de joie devant la délicatesse de l’absence de fondement.

Quelques règles à propos de la limite

La règle de la limite comporte quelques sous-règles :

1. N’allez pas toujours à votre limite. Détendez-vous. Faites aussi des choses faciles.

2. Parfois, c’est bien d’aller au-delà de vos limites, si vous vous assurez que cela ne vous nuira pas. C’est une forme d’exploration et vous pourrez ainsi trouver de nouvelles limites.

3. Votre limite évoluera avec le temps. Remarquez comment elle change. Continuez à pousser un peu plus vos limites, si vous sentez le changement.

4. Exercez-vous à atteindre consciemment votre limite, n’essayez pas seulement d’y parvenir.

Article original écrit par Léo Babauta.

En guise de complément, je vous invite à regarder la vidéo suivante. Vous y découvrirez notamment qu’il est possible d’atteindre et même d’exploser vos limites.

2 commentaires
  1. Excellente approche dans la connaissance et le respect de soi ; ce qui ouvre à la démarche de multiples possibilités d’interprétation active, en fonction de l’unicité de chaque humain. Chaque problème recèle sa solution, pourvu qu’ il soit abordé selon différends angles d’approche

  2. Merci pour cette méthode qui permet en effet, grâce au principe des petits pas, de repousser toujours un peu plus les limites de sa zone de confort. Progresser par petits pas, c’est progresser quand même.

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