Pour devenir plus zen au quotidien

La simplicité redéfinie: être ouvert à ce qui arrive

S’agissant de la simplicité, un adage dit  « Un bon voyageur n’a pas d’itinéraire, et n’a pas l’intention d’arriver. » – Lao Tseu

Suivre le vent par la simplicitéNote : cet article est une traduction de l’article Simplicity Redefined: Be Open to What Emerges de Léo Babauta. C’est donc lui qui s’exprime dans le “je” de cet article !

Une des choses que nous disent les gourous de la productivité est que nous avons besoin d’objectifs ou de résultats clairement définis ─ et plus c’est défini, plus vous aurez de chances d’y arriver.

Et c’est vrai, d’un côté. Cela a marché pour moi, quand je visualisais mes objectifs et que je me mettais en condition pour les atteindre ; et que j’agissais par petites étapes pour y parvenir… j’atteignais mes objectifs.

Ca marchait… et pourtant, ce n’est pas la seule façon. En fait, selon votre vision de la vie, ça peut ne pas être la meilleure façon.

Le problème, quand on se concentre sur le résultat, est que les choses ne se déroulent pas nécessairement de cette façon. Et quand c’est le cas, vous finissez souvent soit 1) par essayer de forcer quelque chose qui ne devrait pas être forcé, ou 2) par être très déçu ou frustré.

Voici une méthode qui mène à plus de simplicité :

N’essayez pas de forcer le résultat laissez-le arriver. Soyez ouvert à ce qui arrive.

C’est un changement que je teste dans ma vie depuis un an ou plus ─ lentement, graduellement ; parce que ce n’est pas facile. Vous devez apprendre à vous débarrasser de l’envie d’obtenir certains résultats ; à suivre le mouvement, et cela peut être très difficile. Donc j’ai appris à le faire lentement, et cela a été merveilleux.

Objectifs simplifiés

Une des questions les plus communes qu’on me pose quand on m’interviewe est, « Donc quels sont vos plans pour Zen Habits d’ici un an ou deux ? » Et ma réponse est, « Je n’ai pas de plans. Je veux juste continuer à profiter de ce que je fais ; faire du mieux possible, et voir ce qui se présente. »

C’est une approche radicalement différente de la façon dont beaucoup de gens font les choses. Ce n’est pas nécessairement mieux, mais ça a bien marché pour moi.

La raison pour laquelle j’ai choisi cette approche est que quand j’ai commencé Zen Habits, je ne savais absolument pas que ça décollerait. Je pensais, « Si je peux avoir une centaine de lecteurs après un an ou deux, je serai content. Si je gagne cent ou deux cents dollars par mois, ça sera un joli salaire d’appoint. » ;Eh bien, un an plus tard, j’avais 30 fois plus de lecteurs que ce que j’espérais, et je gagnais assez pour quitter mon boulot.

Les lecteurs de cet article ont également lu :  Comment changer sa vie avec des rituels ?

En plus de cela, à l’époque je sortais également un ebook best-seller (Zen To Done) ; et je signais un accord avec une grande maison d’édition. Comment aurais-je pu savoir ce qui arriverait quand j’ai commencé Zen Habits ? C’était impossible.

La leçon que j’ai apprise :

vous ne savez pas ce qui va arriver, ou quelles opportunités surgiront, tant que vous n’avez pas atteint ce moment. Vous pouvez planifier et planifier et planifier, mais il n’y a aucun moyen de savoir comment les choses vont tourner. Et si mon plan n’inclut pas une opportunité que je n’ai pas vu venir, je pourrais manquer cette opportunité. Bien sûr, je pourrais continuellement ajuster mes plans en me basant sur les changements de circonstances… mais alors, à quoi bon faire un plan ?

Au lieu de cela, j’ai renoncé au besoin de définir certains résultats, et je me suis concentré sur le fait de profiter du voyage. Ca ne signifie pas que je ne suis pas motivé pour faire de mon mieux ─ je le suis ─ ni que je prends une attitude nonchalante vis-à-vis de mon travail (bien que je sois assez fainéant, comme tout le monde). Cela signifie que je suis motivé par le travail, par le fait de profiter de cette activité, pas par la destination, l’objectif ou le résultat.

« En fait, je ne travaille pour rien d’autre que pour la sensation que j’ai en travaillant. » – John Gay, poête et dramaturge anglais

Un autre exemple est l’exercice : bien que je fixe mes objectifs moi-même (perdre ma bouée, par exemple), j’ai appris à ne pas trop me préoccuper de ces objectifs. Ceci est une forme de simplicité que j’ai adopté. Ils arriveront, ou peut-être pas. J’ai plutôt appris à me concentrer sur le fait de manger de la nourriture appréciable et bonne pour la santé ; et à rester actif presque tous les jours.

Ainsi, je ne m’en fais pas quand les choses ne concordent pas avec mon plan ─ parce qu’il n’y a aucun plan. Si je mange des sucreries à une fête, ce n’est pas un problème. Si je ne sors pas faire de l’exercice un jour, pas de souci. J’y reviendrai le lendemain, et même alors je pourrais toujours manger du chocolat simplement pour le plaisir. Je suis quand même plus en forme et plus mince ; et plus important encore je prends du plaisir tout au long du voyage.

Les lecteurs de cet article ont également lu :  Éditer votre vie, partie 1 : Supprimer les engagements !

La simplicité : Soyez ouvert à ce qui arrive

C’est la partie la plus compliquée de cette approche : si vous ne visez pas un résultat en particulier, vous ne savez pas ce qui va arriver. Cette absence de connaissance est difficile ─ les gens aiment la sécurité, prédire et contrôler le futur avec des objectifs des plans. Se passer de cette sécurité est effrayant.

Voilà le truc : cette sécurité est une illusion. Nous n’avons aucun moyen de prédire le futur. Le contrôler nous est impossible. Nous pouvons essayer (et d’ailleurs nous essayons), mais nous échouons, tout le temps. Considérons cela comme des « plans qui ont échoués » ou des erreurs que l’on a faites ou des éventualités que l’on n’a pas parées ; mais la vérité est que nous devons simplement admettre que nous ne pouvons pas contrôler ou prédire le futur.

C’est effrayant, je sais. Mais c’est la vérité.

Et quand nous admettons que nous ne pouvons pas prédire ou planifier ou contrôler le futur, quelle est l’étape logique suivante ? Arrêter de fixer des objectifs et arrêter de planifier, du moins pour tout ce qui contrôle ce que nous faisons. Bien sûr, c’est sympa de savoir ce sur quoi vous travaillez et ce que ça va donner ; mais n’en faites pas un quelconque point de mire et adopter la simplicité.

Voyez plutôt ce qui se présente. Et soyez ouvert à cela.

Ce n’est pas facile. Mais cela peut être amélioré avec de la pratique ; et comme nous voyons que les choses ont tendance à bien se dérouler quand même ; cela nous rend plus confiant dans cette méthode.

Le résultat est une façon de vivre qui ne se soucie plus autant d’avoir un objectif, un résultat prédéfini ; et qui n’essaye pas de forcer une issue pour qu’elle devienne réelle. C’est une façon de vivre qui est sans niveaux de stress, qui n’est pas déçue ou frustrée par des objectifs non-atteints, qui avance à un bon rythme sans forcer les choses ou se désespérer de ses erreurs ou de ses plans qui se sont mal passés.

C’est une vie de simplicité redéfinie, et j’adore ça.

« La pensée taoïste met l’accent sur le besoin de trouver un état de satisfaction, pas le bonheur exaltant ni les profondeurs du désespoir. Au final, la Taoïsme enseigne à vivre une vie disciplinée et à ne pas tellement se soucier du résultat. »The Rambling Taoist

 

15 commentaires
  1. Bonjour,

    Merci pour cet article, qui une nouvelle fois, résonne profondément en moi.

    Le Meilleur objectif, n’est-il pas l’absence d’objectif 🙂

    J’ai pris pour habitude, de focaliser sur le ressenti du Bonheur, et je laisse mon cœur m’amener naturellement, vers sa propre définition du Bonheur.

    La définition d’objectifs par le mental, peut créer certaines limites…

    Ce qui est très bien exprimé par cette phrase :

    « vous ne savez pas ce qui va arriver, ou quelles opportunités surgiront, tant que vous n’avez pas atteint ce moment. »

    Alors j’ai envie de dire, laissez votre cœur vous montrer le chemin, il saura vous guider 🙂

    Bien Amicalement,
    Sridar

  2. Bonjour,

    un article vraiment intéressant qui nous invite à cheminer avec nous-même loin des autoroutes de suractivisme actuel. J’apprécie et me fais mienne la citation du poète John Gay cité dans cet article. Les moments passés à créer sont sources d’un bonheur infini et c’est à ces sensations de bonheur que l’on devrait mesurer la qualité de nos vies.

    Bonne journée à tous!

  3. Merci Olivier pour tes articles très intéressants mais en ce moment je suis malade et n'ai pas la tête a lire, ni a faire quoi que ce soit. Ce sera pour une autre fois. j'espère. merci encore a + paul.

  4. Dire oui et encore dire oui.

    Ma vie est ce que je suis au présent et non ce que je serais au futur (conditionnel)… Comme le dit Sridar: « Le Meilleur objectif, n’est-il pas l’absence d’objectif »?

    Pas d’objectif, pas de frustration (si ce n’est surement au début le fait que nous n’avons pas d’objectif…) et cela peut nous perturber, nous qui voulons devenir autre chose que ce que nous sommes, nous qui voulons obtenir plus ou mieux que ce que nous avons, nous qui sommes tout le temps insatisfaits au final…

    S’attaquer à l’Insatisfaction et laisser la Joie rentrer dans nos vies, tout en restant détaché, c’est un beau programme qui apporte de la sensibilité là où, par culture nous aimerions y mettre du rendement.

    Une phrase Zen dit: Le chemin n’existe que parce que l’on marche, trop vite et on perd tout, trop lentement et on est mort.

    Tout est une affaire encore une fois de mesure et de discernement. Savoir se positionner dans l' »espace-temps » nous ancre au présent dans notre réalité du moment.

    Qui suis-je?, où suis-je? quand suis-je? où vais-je? pourquoi? comment? ça peut donner le tournis ces questions si on adopte une approche trop crispée ou volontaire.

    Respirons et prenons cela avec légèreté et ressenti, ce n’est pas une carte d’identité, un CV ou une dissertation.

    Laissons la vie nous apporter ses réponses, qui arriveront toujours à point nommé.

    Soyez contents,

    pibi

  5. Coucou
    Un article qui donne à réfléchir! « Il n’allait nulle part, donc il était sur le bon chemin ! » Raymond Devos.
    En prenant de l’âge, on perd des objectifs à atteindre; c’est peut être une forme de sagesse?
    Si je garde un objectif de vie – Acte : apprendre, comprendre, transmettre et écrire! – je me concentre davantage sur le présent : PIPI, profiter de l’instant présent intensément!
    Et ainsi, on obtient de bonnes surprises au quotidien.

  6. Voilà un discours qui me correspond et suis bien heureuse de constater que je ne suis pas la seule à me situer dans cette manière de penser.
    J’ai travaillé dans une mutuelle d’assurances qui aimait bien cette phrase de Sénèque ( et les objectifs) : « Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va »
    Cette citation m’a toujours insupportée et je préfère largement celle de Lao Tseu : »un bon voyageur n’a pas d’itinéraire et n’a pas l’intention d’arriver »
    Voilà qui me met du baume au coeur pour la journée !

    Christine

    1. Bonjour Christine

      J’aime beaucoup la citation de Lao Tseu! Je l’a préfére également à celle de sénéque! j’ai également eu du mal avec celle- ci!
      Article qui recadre bien et fait tomber la pression !
      Au plaisir de vous lire de nouveau !

      Philippe

  7. bonjour,
    je suis tout a fait d’accord sur l’approche, je suis un responsable des etudes informatiques, en général les projets informatiques se deroulent généralement avec des planing et objectifs, personnellement je ne donnais pas beaucoup d’importance aux plannig, ils ne sont jamais respectés; mon approche à moi ; c’est de se focaliser sur le travail, la perceverence et dieu merci tous les projets réussisent.
    cordialement.

  8. Bonsoir Olivier,
    J’ai lu ton article avec curiosité…

    Je suis actuellement en recherche d’emploi et j’arrive en fin de droits au chômage, la pression monte, j’essaye de contrôler cela pour ne pas me laisser envahir.
    D’ici la fin 2012 il faut que je sois en poste sinon c’est la rue et ça je n’y crois pas une seconde ! Avec un bac+4 et 10 ans d’expériences.
    Je vis en Ile de France donc je me dis que quoiqu’il arrive je trouverai un job alimentaire… je n’ai pas d’autres ressources ni ne peux me faire aider.
    MAIS EN FAIT JE N’EN SAIS RIEN SI JE VAIS TROUVER OU PAS
    Dans cette situation il est difficile d’agir sans objectif.

    J’ai pris de nombreux contacts ces derniers mois pour développer mon réseau et rechercher en parallèle du marché de l’emploi, ainsi j’espérais avoir plus de chance mais cela n’aboutit pas ou pas encore (!)
    J’agissais dans un but professionnel mais pas directement pour avoir un job dans mon domaine.
    Résultat à ce jour je vais devoir agir avec le seul but trouver un emploi rémunéré qui ne correspondra pas forcément à ce que je voulais.
    Faut-il accepter ce qui vient comme il est dit ds cet article
    et croire en sa chance mais un peu « au petit bonheur » comme on dit? Qui sait dans cette future entreprise j’aurai peut-être un contact qui me fera une proposition pour le job que je vise…?
    A suivre…

    (nb je n’ai pas osé dire de quoi il s’agit sans ton accord de diffusion à ton réseau… qui sait)

  9. Bonjour dominical,
    Oui, d’une certaine manière. Mais …
    Il faut peut-être faire une distinction dans les objectifs.
    Objectifs du lendemain, de la semaine ou des mois qui arrivent. Comment ne pas se visualiser par exemple en 2014, quand vous êtes concernés par votre village et donc des élections municipales dans 1 an et demi.
    Si je ne commence pas aujourd’hui à prendre la décision ferme d’être tête de liste, je ne pourrais pas connaître ce qui va se faire autour de moi.
    Si je ne parle pas avec d’autres élus de ce projet, comment connaître mes soutiens?
    Et oui, une élection, même aussi « petite » que celle-ci, se programme.
    Il faut pouvoir préparer le terrain, étudier des projets…

    Il y a quelques mois, je disais « non ».
    J’étais dans la continuité d’une idée fixe: déménager, changer de région.
    Là, vraiment, j’avais bâti un mur.
    Quand j’ai fini par prendre conscience que ce mur je ne pourrais ni l’escalader, ni le contourner, j’ai rangé mon obsession dans un fond de tiroir.
    Et comment ne pas ouvrir ce tiroir journellement?
    Tout simplement en se créant un autre projet, ou rêve, ou objectif, ou …. comme chacun désire le nommer.

    Donc, depuis, quelques semaines, après avoir plaisanté de ce projet d’élection, je planifie sérieusement le but à atteindre.
    Car pas question de le faire à la légère sans un risque d’échec. Ce désir de prendre en mains la vie de ma commune ne concerne pas seulement ma famille ou mes amis, mais tous les habitants de ce village.
    Imaginez que je réponde à leurs préoccupations:
    « Qu’est-il prévu pour la garde et la scolarisation de mes enfants? »
    « bof, c’est dans deux ans et je pense qu’à chaque jour suffit sa peine! »
    J’imagine la tête de ses jeunes parents avec leurs petits dans la poussette.
    Alors, c’est vrai, pour moi qui n’aime pas vraiment les projections à plus de 6 mois, il va bien falloir que je réponde sérieusement à ces personnes.
    Et donc pour leur donner une réponse concrète (et non pas un discours de campagne électorale!!!), je vais me plonger dans les études de faisabilité.

    Voilà, il faut que je termine car pour un dimanche matin, vous risquez de me trouver quelque peu ennuyeuse.

  10. Bonjour,

    C’est très inspirant en effet, j’aimerais bien travailler sur une méthode de gestion du projet qui s’inspire de cet état d’esprit !

    « C’est une façon de vivre qui est sans niveaux de stress, qui n’est pas déçue ou frustrée par des objectifs non-atteints »

    Les objectifs non-atteints ont tendance à paralyser et donc à freiner la productivité !

    Merci pour l’article.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bienvenue sur Habitudes Zen, qui propose quelques uns des meilleurs articles du blog Zen Habits de Leo Babauta, traduits en Français par votre serviteur, avec sa permission, plus quelques articles personnels.