Nous ignorons, la plupart du temps, le rôle crucial que joue notre vision du monde et de la vie.
Imaginez une conversation entre deux individus.
Les mots prononcés par l’un d’entre eux peuvent blesser, stresser, et même mettre en colère l’autre au point de gâcher sa semaine entière.
Pourtant, si ces mêmes mots étaient adressés à une autre personne, ils pourraient susciter chez elle de la compassion et de l’amour pour leur auteur.
Il n’y a ni bonne ni mauvaise réaction, seulement le reflet de deux visions du monde différentes.
Notre vision du monde est la manière dont nous percevons le monde.
C’est le prisme à travers lequel nous envisageons notre vie et voyons les choses.
Il n’y a pas de « bon » prisme ou de « bonne » conception, rien que nous « devrions » choisir.
Les termes « bon » et « devoir » ne représentent que deux conceptions courantes du monde.
La vérité, c’est qu’il existe différents prismes, différentes façons de concevoir les choses.
Ce n’est que lorsque nous prenons conscience des conceptions existantes, que nous pouvons en choisir de nouvelles.
Je vais vous donner quelques exemples de conceptions, puis vous expliquer comment vous pouvez vous-même en créer une puissante.
Les voici :
- Aider quelqu’un peut être perçu comme un moyen d’impressionner les autres ainsi qu’obtenir de la reconnaissance et de l’affection, mais cela peut également être considéré comme une joyeuse expérience de connexion humaine, ou comme un moyen de donner un peu de vous aux autres.
- Répondre à un courriel peut être une nouvelle occasion de commettre une erreur et d’avoir l’air stupide, mais peut également constituer un moyen de communiquer avec une personne qui vous est chère, d’expérimenter et d’apprendre de nouvelles choses.
- Ecrire peut être une corvée épouvantable, source de pression ou d’ennui, mais peut également être un terrain propice à la curiosité et au jeu, à la contemplation profonde et au silence, ou encore un moyen de faire entendre votre voix unique au monde avec euphorie.
- Nettoyer la salle de bains peut être une tâche banale que vous n’avez pas envie de faire, mais peut également être une opportunité de méditer et d’être plus attentif à votre vie, ou encore un moyen de créer un lien avec tous ceux qui doivent également nettoyer une salle de bains.
Comme vous pouvez le constater, une situation (ou une personne — vous y compris) peut être perçue de diverses manières.
En réalité, je n’en ai cité que quelques-unes en guise d’exemples, mais les conceptions possibles sont infinies.
Celle que vous choisirez déterminera votre expérience, et souvent les résultats que vous obtiendrez ainsi que les actions que vous entreprendrez.
Notre vie entière est façonnée par des conceptions que nous ne choisissons pas le plus souvent.
Elles s’appliquent à nous automatiquement.
Prendre conscience de nos conceptions
Comment donc rendre ces conceptions moins automatiques et plus intentionnelles ?
Il suffit de les mettre en lumière.
Quelle perception ai-je de cette situation qui suscite en moi de pareils sentiments et réactions ?
Quel type de conception me permettrait d’éviter cette tâche ou cette situation ? Quelle perspective me permettrait de la vivre différemment ?
Voici quelques conceptions que nous avons fréquemment :
- Je risque d’échouer, d’avoir l’air stupide, d’être rejeté, d’être considéré comme bizarre, incompétent ou indigne.
- Cette situation est insurmontable, trop difficile, impossible.
- Cette situation est immuable. Je dois me résigner à la traverser.
- Cette situation est contraignante et ennuyeuse.
- Ce n’est qu’un nouveau moyen de révéler au monde que je suis brisé ou honteux.
- J’ai besoin de continuer à agir ainsi pour me montrer digne d’intérêt ou compétent.
- Je dois y arriver.
- C’est quelque chose que je dois accomplir.
- C’est la preuve que je suis dans l’erreur.
- Ce n’est qu’une façon de prouver que les autres ont tort ou ne font pas ce qu’ils devraient faire.
- C’est une énorme injustice ou un énorme manque de respect.
- C’est quelque chose qu’il m’est impossible de posséder.
- Cela dénote un manque d’authenticité.
- C’est un moyen pour les autres de me montrer qu’ils ne se soucient pas de moi (les messages sans réponse, par exemple).
- C’est quelque chose que je risque de perdre.
- Agir ainsi serait inauthentique de ma part.
- C’est quelque chose de honteux et qu’il faut donc cacher.
- C’est trop difficile à gérer, trop fatigant, trop épuisant.
Il n’y a rien de mal à ces conceptions — nous les partageons tous quelque part, dans un endroit que nous ne pouvons pas voir.
Elles sont automatiques, et façonnent nos vies.
Parmi celles-ci, lesquelles pourraient expliquer les difficultés que vous rencontrez en ce qui concerne vos habitudes, vos relations, votre travail, votre santé ou votre bonheur ?
Choisir une puissante conception
Les conceptions possibles sont si nombreuses qu’il serait impossible de toutes les énumérer. Je vais néanmoins en citer quelques-unes !
L’idée est d’examiner une situation donnée, de prendre conscience de la conception que vous en avez actuellement, puis de décider de la changer. Appliquez la nouvelle conception à cette situation.
Entrainez-vous à la voir sous ce nouveau prisme pendant un moment et examinez les résultats que vous obtenez.
Il n’existe pas de solution miracle.
Choisissez une situation qui vous semble particulièrement difficile : vous ne mangez peut-être pas sainement, vous vous sentez mal dans votre peau, vous éprouvez de la frustration à l’égard de quelqu’un, vous avez l’impression d’éviter les tâches difficiles ou vous vivez des moments difficiles avec un membre de votre famille qui souffre de problèmes de santé.
Prenez la situation que vous avez choisie, et examinez la perception que vous en avez.
Quelle conception serait à la base de votre réaction ? Le résultat n’a pas besoin d’être parfait, tentez simplement le coup.
Tenez-vous à cette conception ?
Seriez-vous prêt à l’abandonner et à en essayer une nouvelle ?
Voici quelques conceptions possibles, d’une situation, d’une tâche ou d’une personne, parmi les innombrables qui existent :
- C’est une opportunité de jouer, de découvrir, d’expérimenter et d’apprendre de nouvelles choses.
- C’est une opportunité de faire preuve de curiosité.
- C’est une opportunité de faire preuve de compassion et d’amour.
- C’est un moyen d’exprimer votre don, votre véritable nature, de faire entendre votre voix unique.
- C’est un moyen d’entrer en contact avec quelqu’un.
- C’est une occasion d’émerveillement, de gratitude, de reconnaissance, de surprise.
- C’est un moyen de s’exercer à la pleine conscience, d’être attentif à sa vie.
- C’est une opportunité de lâcher prise, de faire confiance et de se détendre par rapport à la vie.
- C’est une occasion de s’entrainer à baisser sa garde.
- C’est une occasion de réfléchir profondément, de s’interroger, de trouver la solitude et le silence.
- C’est une exaltante expérience de liberté et d’ouverture.
- C’est une occasion de jouir de liberté.
- C’est une occasion de découvrir et savourer des délices.
- C’est une occasion de faire des choix.
- C’est un moyen d’expérimenter, d’essayer quelque chose de nouveau.
- C’est un moyen de satisfaire vos besoins, de vous approprier ce que vous voulez, de fixer des limites avec amour.
- C’est une occasion de diriger, de servir.
- C’est une façon d’exprimer votre objectif.
- C’est une expression de votre pouvoir.
Ce sont quelques-unes de mes conceptions préférées. Je les expérimente constamment.
Laquelle choisissez-vous ? Pourriez-vous l’expérimenter pendant un certain temps et voir ce qui en découle ?
Article original écrit par Léo Babauta.
