Pour devenir plus zen au quotidien

Un guide vers une compassion concrète

Note : cet article est une traduction de l’article A Guide to Practical Compassion de Léo Babauta. C’est donc lui qui s’exprime dans le “je” de cet article !

S’il y a bien deux principes directeurs que j’ai trouvé dans ma vie, c’est le contentement et la compassion. Avec ces deux idées, la vie devient meilleure. Le contentement rend chaque moment meilleur. Et la compassion améliore votre connexion avec les autres.

Ce qu’est la compassion, et quelques difficultés

Parlons de compassion pendant quelques minutes, parce que aussi important que cela puisse être, très peu de gens parlent de comment s’y prendre réellement. D’abord une définition : la définition simple de la compassion est ressentir et comprendre la douleur des autres, puis de vouloir diminuer cette souffrance. En pratique, c’est bien plus compliqué. Comment comprendre la douleur des autres ? Si je vois quoi que ce soit vous concernant, c’est basé sur des informations très limitées, simplement ce que vous m’avez montré – et souvent, basé sur des interactions très limitées. Donc je dois inventer une histoire vous concernant, et en vérité, elle sera probablement fausse.

Mais parfois c’est tout ce que nous avons comme base de travail, pour ensuite glaner plus d’informations une fois que nous avons commencé à l’appliquer. Si vous avez un grand groupe de personnes – moi qui essaye de trouver de la compassion pour vous tous, par exemple – cela peut être très difficile. Comment trouver de l’empathie pour des milliers de personnes ? C’est presque impossible. Donc vous voyez qu’appliquer cette compassion peut devenir une chose compliquée. C’est bien plus facile à appliquer de façon individuelle.

La seule façon d’avoir réellement de la compassion

Disons que vous voulez soulager les souffrances de quelqu’un, comment faire ça ? Ce n’est pas quelque chose que vous pouvez simplement faire apparaître. Les gens ne sont pas que des objets sur lesquels vous pouvez agir. Parfois vous voulez que les gens vous laissent résoudre leurs problèmes, mais ils préfèrent avoir le contrôle sur leur propre vie (non mais vous imaginez !). Une meilleure façon est de leur montrer les outils que vous avez utilisés pour soulager votre propre souffrance, et les laisser savoir que vous les aiderez s’ils veulent utiliser ces mêmes outils. Pour mettre en œuvre des actions de compassion, commencez par vous-même. Beaucoup de gens voient de la souffrance dans le monde et cela les fait se sentir mal, mais ils ne savent pas comment passer à l’action.

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Le meilleur moyen de passer à l’action est de passer à l’action sur vous-même. La seule personne que vous pouvez contrôler quel que soit le niveau de succès, c’est vous-même. Il y a en fait une immense souffrance en nous, et nous pouvons commencer à la soulager, et quand nous le faisons, nous avons alors un modèle à appliquer aux autres. À une autre personne, à un millier, ou au monde entier. Votre auto-compassion devient un modèle pour tous les autres. Si je peux avoir de la compassion pour moi-même, alors je sais comment je m’y suis pris. Je peux parler aux autres de mes incroyables résultats, et comment ils peuvent les atteindre aussi. Alors vous avez un modèle qui peut être réappliqué, ils peuvent l’appliquer pour eux-mêmes, et alors vous avez diffusé la compassion à une plus grande échelle, simplement en commençant par vous-même.

La même méthode qui a fonctionné pour moi fonctionnera-t-elle pour tout le monde ? Non, mais elle fonctionnera pour certaines personnes, qui peuvent le réappliquer et ensuite montrer à d’autres comment faire, essayer les méthodes les uns des autres, et créer de nouvelles méthodes à tester avec les autres. C’est un peu comme un réseau de compassion en open source. Je pense que c’est la seule façon de faire. Par exemple, ici sur Habitudes Zen, j’essaye constamment d’aider les gens à changer leurs habitudes à se désendetter, ou à réaliser qu’il y a du merveilleux en eux. Mais je commence avec moi-même et je montre comment j’ai fait, puis je montre comment vous pouvez le réappliquer avec votre propre vie.

Agir pour soulager les souffrances des autres

Je peux aussi agir de façons que je crois être empreintes de compassion vis-à-vis des gens qui sont juste en face de moi, et vous pourriez penser « N’est-ce pas de la compassion ? » Mais en réalité c’est de la compassion pour moi-même sous une autre forme. C’est une autre méthode d’auto-compassion. Imaginez la douleur que vous ressentez quand vous voyez quelqu’un d’autre souffrir – la souffrance que vous ressentez est une souffrance réelle, tout autant que la souffrance de l’autre personne. Cependant, la plupart des gens ne soulagent généralement pas cette souffrance par eux-mêmes. Alors, comment soulager cette souffrance en vous-même quand vous voyez quelqu’un d’autre souffrir ?

Vous tendez la main, sympathisez, créez un lien, et cherchez un moyen de diminuer la souffrance de l’autre personne, et la vôtre. Si l’autre personne s’ouvre, c’est super. Sinon, ce n’est pas grave, parce que vous avez tendu la main et leur avez fait savoir que vous aussi souffrez quand vous les voyez souffrir. C’est une chose puissante. Et ainsi vous soulagez votre propre souffrance, et c’est un genre de compassion égoïste. Mais c’est le seul genre qui existe.

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Les étapes pratiques

Alors en compilant tout ce qui est cité ci-dessus pour en tirer des étapes pratiques, voici comment faire preuve de compassion :

1. Soyez conscient de votre propre souffrance. Ayez la volonté de faire face, et d’accepter, la souffrance que vous avez au quotidien. Cela inclut le stress, le doute, la peur, la colère, la frustration, la déception. Regardez-la arriver, et soyez à l’aise avec cette sensation. Ne la fuyez pas.

2. Soulagez votre propre souffrance. Apprenez la cause de votre souffrance. La cause est l’idéal auquel vous vous accrochez dans votre esprit – comment les autres personnes devraient agir, comment votre vie devrait être, comment vous devriez être meilleur, comment les choses vont tourner, comment les gens vont vous considérer, etc. Débarrassez-vous de cet idéal, et vous souffrirez moins.

3. Voyez les souffrances des autres. Faites attention aux autres gens dans votre vie, aux étrangers que vous croisez. Notez les signes de leur souffrance, ayez de l’empathie pour cette douleur, comprenez-les parce que vous avez aussi vécu ça.

4. Tendez-leur la main, et connectez-vous. Soulagez votre propre souffrance (qui vient du fait de les voir souffrir) en tendant la main et en créant un lien. Souriez, soyez ouvert à qui ils sont, débarrassez-vous de vos attentes concernant cette personne, et connectez-vous simplement.

5. Partagez votre souffrance, et votre méthode. Aussi, partagez les façons dont vous avez souffert qui peuvent être liées à cette autre personne. Et cela en soit sera une aide, parce qu’alors, vous partagez leur souffrance. Partagez ensuite la façon dont vous vous en êtes sorti, et cette méthode pourra alors être utile à cette autre personne, s’ils décident de la tester (c’est leur choix). Ne leur faites pas de sermon, partagez simplement ce qui a fonctionné.

6. Apprenez des méthodes des autres. Tout comme vous partagez avec les autres votre méthode pour soulager votre souffrance, il y a beaucoup de choses à apprendre des autres. Si les autres ont résolu un problème qui génère chez vous de la souffrance, apprenez comment ils ont fait. En partageant et en apprenant l’un de l’autre, nous pouvons tous devenir meilleurs dans nos méthodes de compassion. C’est une méthode simple que je partage avec vous, mais cela fonctionne merveilleusement bien pour moi. J’espère que cela aide.

Crédits photo : © Dreaming Andy – Fotolia.com

8 commentaires
  1. Super article. Pour ma part, j’ai deux notions guides : l’acceptation de ce qui est, (voir stoïcisme et spinozisme) et l’extension à la puissance d’être. Quand on accepte ce qui est, on prend conscience de ce qu’on peut faire pour se raisonner, chercher des solutions en soi qui dépendent de nous. C’est actif et cela implique qu’on a compris qu’on ne peut tout changer.
    Puis on peut alors venir en aide à autrui avec cela.

  2. Bonjour Olivier,

    Effectivement, il est primordial de commencer à exercer la compassion ebvers soi-même.
    J’aime l’idée du détachement par rapport à un idéal qui nous fait souffrir.

    amicalement,

    Pascal

  3. Bonjour,
    Merci pour ce précieux article. Les entraides entre nous les êtres humains sont vraiment indispensables et aider les autres dans leur souffrance n’est pas du tout une chose facile.
    Pour moi,j’ai cette peur d’être repoussée en rapprochant quelqu’un même un proche mais je vais essayer toujours.
    Encore merci infiniment !

  4. Cela va paraître stupide à certains; tant pis! Mais je crois n’avoir jamais tant souffert dans ma vie depuis le décès de mon petit fauve, Andy. Et cela sur depuis 5 semaines. J’ai alors compris la détresse des milliers de propriétaires de chiens qui perdent un jour leur compagnon.
    Oui, compassion pour soi – comment lutter ? – et pour les autres quand on subit cela.

  5. Éric,
    Comme je comprend votre souffrance !!!et je ne sais pas comment soulager votre douleur car j’ai connu ce mal et seul le temps qui passe attenu la peine….se souvenir des moments heureux ou il était la…..se dire qu’on a connu du bonheur avec son « fauve »
    Voilà ma compassion est pour vous aujourd’hui!
    Peg

  6. bel article ! je suis globalement d’accord avec les propositions de Léo, même si je les aurais formulées un peu différemment ! l’essentiel y est : l’ouverture du coeur, l’écoute, le partage, le non jugement, l’humilité, le lâcher-prise….. c’est très bien résumé.
    j’aimerais ajouter qu’il ne faut pas s’attendre à réaliser tout cela facilement ! rien n’est aisé lorsqu’on fait le choix d’élever sa conscience, et de lâcher nos vieux schémas de l’ego…..! il faut de la patience, beaucoup de tolérance envers soi-même, en essayant de ne pas se mettre la pression et de se donner beaucoup d’amour !

  7. Je trouve ça très bien résumé et expliqué : l’auto-compassion ! C’est effectivement soulager la souffrance chez l’autre pour soulager celle que l’on ressent ! C’est exactement ce que faisait Mère Thérésa (selon ses propres dires) ! En revanche, je ne suis pas d’accord avec Léo, ce n’est pas la seule forme qui existe ! Il existe certains êtres sur Terre qui n’ont plus d’ego et qui débordant d’amour inconditionnel éprouvent de la compassion pour tous les êtres de la création ! Et qui agissent uniquement pour les aider à évoluer et à ne plus souffrir ! Amma, le Dalai-Lama ou le Karmapa sont parmi ceux-ci !
    Merci

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