Pour devenir plus zen au quotidien

10 astuces pour lutter contre l’éco-anxiété et rester zen

écoanxiété explication

Pour nous devenir écolo a été une évidence, mais le rester sans finir dépressif, c’est une autre paire de manches ! Quand on tombe en écologie, on tombe littéralement. Au-delà d’adopter le zéro déchet et de manger bio, c’est un monde qui nous aspire très facilement et la chute peut paraître sans fin. A force d’adopter des écogestes au quotidien, de se renseigner, de vouloir « faire ma part » et de découvrir l’ampleur des dégâts, je suis tombée à la renverse sans matelas pour réceptionner la chute. On parle alors d’éco-anxiété, de solastalgie, de dépression écologique ou encore de deuil écologique. Je vous rassure, je suis toujours écolo et fière de l’être ! C’est l’objet de cet article, vous donner mes meilleurs conseils, force de mon expérience pour lutter contre l’éco-anxiété et rester écolo sans finir dépressif !

Note : Cet article est écrit par Mélissandre et William du blog Les Écolos Imparfaits, qui vous accompagne pas à pas dans votre transition écologique avec leurs astuces et conseils pour devenir plus écoresponsable au quotidien.

Qu’est-ce que l’éco-anxiété ?

Avant de vous donner nos 10 astuces pour lutter contre l’éco-anxiété et rester zen, il faut comprendre de quoi on parle ! Cela vous permettra de mettre des mots sur un sentiment que vous ne comprenez peut-être pas encore.

De quoi parle-t-on exactement ?

L’éco-anxiété, le deuil écologique, la dépression verte, le burn-out du colibri, la dépression écologique, la collapsalgie, la solastalgie… Tous les termes sont bons pour décrire un mal-être profond lié à une anxiété environnementale envahissante. Pour être plus claire, c’est une très grande inquiétude, une souffrance par rapport à l’avenir de notre planète et à une prise de conscience écologique. Celle-ci s’avère terrible quand on développe des symptômes tels que la dépression, les insomnies ou encore les crises de panique. Quand on réalise que l’on est atteint d’éco-anxiété, c’est que notre seau inquiétude-peur déborde déjà.

Le terme d’éco-anxiété existait bien avant que les médias ne s’en emparent pour des témoignages liés à des catastrophes découlant du dérèglement climatique. Moi, j’en ai fait la connaissance en lisant le livre Comment rester écolo sans finir dépressif de Laure Noualhat. On a d’ailleurs fait un résumé de ce livre dans notre sélection de 3 livres écolos à lire pour éveiller les consciences, 3 livres qui aident à y voir plus clair ! Dans son ouvrage, cette éco-journaliste engagée compare ce phénomène au passage dans le tambour d’une machine à laver : on se cogne, on est lessivé, essoré et tout froissé à la fin. C’est exactement ce que je ressentais à ce moment-là, en pédalant comme une forcenée sur mon vélo, quand mon voisin me dépassait dans son gros SUV.

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Les jeunes premières victimes de l’éco-anxiété

Ce mal être et ce sentiment d’impuissance constant face au changement climatique n’est pas encore reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme maladie à part entière. Pourtant, on aurait bien besoin de psys spécialisés ! En effet, une étude publiée dans The Lancet Planetary Health révèle que 73 % des jeunes se disent très inquiets au sujet de l’avenir de la planète et 41 % d’entre eux n’ont pas confiance dans les adultes pour trouver des solutions. D’après la même étude, les personnes travaillant dans la science du climat sont plus soumises aux burn-outs et aux dépressions.

Les générations les plus touchées ont moins de 35 ans, car c’est de leur avenir dont il est question. La peur des effets du réchauffement climatique est omniprésente. En effet, nous trouvons nous-même difficile de faire confiance aux gouvernements et « vieilles générations » pour agir concrètement. Ainsi, au même titre que ces jeunes, on ressent l’obligation de prendre ce fardeau du dérèglement climatique sur nos épaules. Le hic, c’est que ce fardeau pèse sacrément lourd et s’alourdit si on le laisse nous embarquer et nous écraser. C’est pourquoi, il est important d’apprivoiser son éco-anxiété et de lutter pour rester écolo sans déprimer !

lutter contre l'éco anxiété

Mes 10 astuces pour lutter contre l’éco-anxiété

Si vous êtes encore en train de me lire, c’est que vous avez pu vous identifier à cette forme de dépression écologique. Pour être très honnête avec vous, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c’est qu’on n’en guérit jamais vraiment. La bonne (et c’est le plus important !), elle s’apprivoise et on peut vivre heureux et zen avec ! Pour ça, suivez mes 10 astuces pour lutter contre l’éco-anxiété.

1- Accueillir et vivre ses émotions d’éco-anxieux

Je l’ai évoqué quelques lignes plus haut, quand on souffre de ce mal, cela s’apparente grandement à un deuil, un deuil écologique. On passe alors par les mêmes étapes que ce dernier :

  • Choc : La pollution et le changement climatique, ce n’est pas de la science-fiction ?!
  • Déni : Non ce n’est pas possible qu’autant d’animaux soient en voie de disparition, c’est une erreur de typo dans l’article…
  • Colère : Contre les autres de rester endormis quand on est en insomnie permanente face à ce qui se produit, contre le voisin dans son SUV, contre la mamie du supermarché qui achète des emballages plastiques et surtout contre nous-même de ne pas « faire assez »,
  • Tristesse : On pense que c’est fini, je ne verrai jamais tel glacier, tel animal lutte chaque jour pour survivre, les koalas de l’Australie qui brûle provoque des crises de larmes au milieu du métro, mes enfants ne verrons jamais la beauté de ce monde, d’ailleurs est-ce que je vais vraiment faire des enfants ?!
  • Acceptation/Résignation : Les choses sont comme elles sont et je n’ai pas le contrôle sur tout. Et si je retirais un peu de ce fardeau que je porte sur mes épaules pour voir ce que JE peux faire ?
  • Reconstruction : j’apprends à faire ce qui me semble juste et en accord avec moi pour préserver l’environnement sans me prendre la tête. J’agis à ma manière.
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Je suis actuellement en reconstruction bien avancée, mais j’ai aussi des rechutes en tristesse et colère. L’essentiel est d’accepter ses émotions. Il faut les reconnaître et les éprouver pour avancer. Vous avez le droit d’être en colère, vous avez le droit de pleurer ou d’avoir peur. Toutes ces émotions sont légitimes et ne doivent pas être refoulées ou minimisées. Le passage dans le tambour est rude mais nécessaire pour sécher sereinement au soleil !

comment gérer ses émotions

2- Accepter l’incertitude

Pour vivre mieux sa transition écologique, il faut accepter l’incertitude. C’est-à-dire accepter que l’on n’ait pas le contrôle sur tout. Accepter que nos écogestes individuels au quotidien soient nécessaires mais pas suffisants. Une étude publiée par Carbone 4 en 2019 révèle que si tous les citoyens français adoptaient un comportement écoresponsable irréprochable, cela ne suffirait pas à ralentir le processus. L’action individuelle est insuffisante mais indispensable à la transition écologique ! Tous ces écogestes permettent de diminuer d’un quart les émissions de gaz à effet de serre, les trois-quarts restants étant à la charge de l’état et des entreprises.

Accepter se traduit aussi par s’ancrer à nouveau dans le moment présent et d’essayer de ne pas se faire des scénarios sur l’avenir. Quand on est pleinement conscient du moment présent, on peut mieux réfléchir aux actions concrètes que l’on veut mener pour donner un sens à nos convictions.

Accepter de ne pas avoir le contrôle, c’est aussi accepter que nous n’aggravons pas forcément le processus. Cette étape a été difficile pour moi, car j’ai fait de ma transition écologique une obsession jusqu’à avoir en permanence une calculette à carbone dans la tête. Ce n’est pas parce que vous faites un geste pas écolo que la banquise fond juste derrière par votre faute. Le dérèglement climatique est complexe et on ne peut pas avoir la main sur tout.

3- En parler et s’entourer

L’écologie est une cause, mais aussi une passion. Une passion pour laquelle il devient normal de manger écolo, boire écolo, penser écolo, lire écolo, dormir écolo et ne vivre que pour ça, quitte à s’isoler du reste du commun des mortels. Or, vous ne pouvez pas vivre seul votre transition écologique et encore moins votre éco-anxiété.

Un conseil valable pour l’éco-anxiété, mais toutes les dépressions en général : entourez-vous et parlez-en. Il faut verbaliser le chantier qui est dans notre tête pour réussir à mettre de l’ordre.

S’entourer signifie se reconnaître et se retrouver avec des personnes ayant les mêmes convictions et/ou traversant le même passage dans la machine à laver. J’ai pour ma part commencé à en parler à des amis proches qui comprenaient ce que je faisais. Puis j’ai participé à des ateliers de sensibilisation où j’ai découvert des inconnus avec les mêmes craintes que moi. Une manifestation pour crier mes convictions aux côtés d’autres convertis m’a poussée à avancer plus loin. Cela m’a donné de la force, un répit à mon petit cœur meurtri d’écolo. Ce n’a jamais été aussi simple d’appartenir à une communauté aujourd’hui : groupes d’entraide sur Facebook, manifestations, associations locales… Ce lien est nécessaire.

Pour autant, se retrouver « entre écolos » ne veut pas dire négliger les autres, car vous aussi vous avez été comme eux ! Oui, entendre parler du dernier week-end de votre oncle sur la côte d’Azur va vous paraître complètement futile par rapport à l’urgence climatique. Pourtant, pour rester sain d’esprit, il faut faire autre chose que vivre changement climatique 24h/24. Ainsi, faites de la place dans votre vie pour d’autres passions !

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4- Faire le tri des informations et déconnecter

On ne vous apprend rien si l’on vous dit que les médias seront vos ennemis lors du passage dans le tambour de la machine. Les mauvaises nouvelles déferlent à grande vitesse et peu importe où l’on pose les yeux, les voyants sont au rouge et clignotent de manière alarmante. C’est pourquoi, il faut faire le tri des informations quitte à totalement se déconnecter.

Faites-vous un bain de bonnes nouvelles environnementales de temps en temps, vous verrez ça redonne le sourire ! Faites aussi un break avec les réseaux sociaux et journaux d’informations populaires pour vous recentrer et vous reposer émotionnellement.

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5- Exprimer sa gratitude pour s’ancrer dans le moment présent

Le problème avec notre cerveau, qui nous empêche d’être zen, c’est qu’il a une fâcheuse tendance à toujours se projeter dans un futur catastrophique qui n’existe même pas encore ! Une des clés pour vous apaiser et redevenir zen est de s’ancrer dans le moment présent. Pour cela, la gratitude est nécessaire pour redonner du sens à ce en quoi vous croyez. Posez-vous un instant et exprimez de la gratitude pour ce qui est là et qui vous entoure maintenant. Chaque matin, en contemplant par ma fenêtre, j’essaye de le faire : merci les oiseaux de chanter, merci les arbres de redonner de l’oxygène, merci la nature d’être si belle, j’ai de la gratitude d’être ici et maintenant pour voir tout ça.

exprimer gratitude éco anxiété être écolo

6- Vivre en accord avec ses valeurs

Le meilleur conseil que je puisse vous donner est d’être aligné avec vous-même. En étant aligné avec vos principes, vos convictions et vos valeurs, vous vivrez une vie plus zen et plus heureuse.

Cela veut dire, faire ce qui est juste pour vous et réussir à concilier ses actions avec sa vie actuelle. Connaissez-vous la dissonance cognitive ? C’est un état psychologique quand nos actes sont en opposition à nos valeurs, nos croyances et nos motivations. Votre mental est déchiré en deux car rien n’est cohérent pour lui. C’est pourquoi, nous avons changé nos actes petit à petit en œuvrant à notre échelle. Ainsi, nous avons lancé notre blog pour toucher d’autres écolos en herbes et les pousser à l’action avec par exemple notre défi zéro déchet.

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Vous pouvez changer votre cadre de vie et vos habitudes pour faire plus de sens. Cela n’est pas donné à tout le monde, mais j’ai pris la décision de quitter mon job pour lequel je devais parcourir 6000 km par mois en voiture, car cela me rendait malade (écologiquement parlant). Vous pouvez par exemple mettre en place des écogestes au quotidien comme le zéro déchet, vous déplacer à vélo, manger de saison et local, consommer de manière alternative (bio, vrac), privilégier des produits réutilisables, revaloriser des objets d’occasion ou encore faire fonctionner l’économie locale et circulaire. Toutes ces actions en faveur de l’environnement mises bout à bout, apportent une certaine satisfaction et une immense gratitude. Elles sont nécessaires pour être écolo au quotidien sans perdre pied.

être aligné avec soi

7- Se reconnecter à la nature

Quand je sens que j’étouffe et que mon cerveau est comme une cocotte-minute : rien de mieux que de me perdre dans la nature. Une balade en forêt, une randonnée dans la montagne, un après-midi au parc sont les meilleurs antidépresseurs et remèdes contre l’éco-anxiété. D’ailleurs, plusieurs études ont prouvé qu’une immersion dans la nature permet de relâcher activement le stress. La nature a cette faculté inouïe d’apaiser durablement. Elle apaise, car nous y sommes intimement liés. Cette dépendance à la nature n’est pas évidente, mais quand on le comprend, les couleurs sont plus vives, les odeurs plus fortes et le paysage encore plus beau.

reconnection nature

8- Continuer d’agir pour l’environnement

Dans la spirale émotionnelle de ce burn-out écolo, on peut souvent se dire « à quoi bon continuer ? ». C’est justement continuer qui vous fera tenir et ne pas sombrer ! Vos convictions ont du sens et sont réelles, alors continuez à les arborer fièrement et à agir pour les promouvoir. C’est devenu une partie de moi, celle qui m’a poussée à me lever le matin et à mettre un pied devant l’autre. Pour continuer à agir et à être écolo au quotidien, on peut aussi partager son parcours aux autres et innover : actions de sensibilisation, partage d’astuces ou encore tester de nouvelles choses comme apprendre à faire son compost en appartement.

zéro déchet agir pour l'environnement

9- S’engager collectivement et socialement pour l’environnement

Vous essayez à votre échelle de cocher toutes les cases de l’écolo parfait et pourtant vous avez toujours l’amère sensation que ça ne suffit pas ? Comme mentionné plus haut, l’action individuelle est nécessaire mais pas suffisante. Il est alors vital de changer d’échelle en passant des actions individuelles aux actions collectives. Ces dernières ont des impacts plus importants tout en vous faisant participer à des projets bien plus grands que vous-même.

Par exemple, engagez-vous dans une association locale. Je suis devenue membre de l’association pour la transition écologique de ma ville et cela m’a permis de porter des projets avec d’autres personnes engagées écologiquement. D’une part, cela vous pousse à travailler sur des projets qui ont du sens et donc à être aligné avec vos convictions. D’autre part, s’impliquer dans un projet collectif fait grimper la jauge de motivation beaucoup plus rapidement !

Pourquoi ne pas monter vos propres projets ou participer à des projets locaux ? Des écovillages ainsi que des coopératives locales auto-gérées ont été montés de cette manière pour permettre à des individus de former une communauté et de vivre autrement.

manifestation environnement engagement collectif être écolo

10- Reconnaître ses pensées éco anxieuses et lâcher prise

Enfin, mon dernier conseil et non des moindres : sachez vous écouter et lâcher prise. Comme je l’ai mentionné plus haut, on ne guérit pas de l’éco-anxiété, car la cause qui la génère est toujours présente. Cependant, on peut vivre avec. Pour être zen et le moins éco-anxieux possible, il faut apprendre à reconnaître les signaux envoyés par notre corps et notre esprit.

Savoir identifier les moments auxquels les pensées liées à l’environnement sont plus intenses ou plus présentes permet de cibler des situations où le phénomène s’intensifie et donc de le diminuer. Par exemple, pour moi, ça arrive souvent quand je me retrouve en zone très urbaine ou en heure de pointe avec beaucoup de véhicules et de pots d’échappement autour de moi. J’essaye alors de repérer des points de végétations et de me concentrer dessus.

Le positif est très important pour aller bien. Il faut aussi apprendre à cibler les moments où l’on se sent bien ! Par exemple, une balade dans la nature qui vous apaise, une bonne nouvelle sur le climat que vous avez lu ou une manifestation pour l’écologie. L’objectif est de savoir équilibrer ses pensées apaisantes et anxieuses liées à l’environnement.

En conclusion, si vous devez retenir une chose, c’est que vos émotions sont légitimes et le plus important est de rester aligné avec qui vous voulez être et vos convictions ! Cela fait toute la différence et permet bien des déblocages au quotidien. Soyez vous-même et lâchez prise sur la question « est-ce que je fais assez ? ».

Être écolo au quotidien, zen et épanoui, c’est possible ! Pourquoi pas vous ?

être écolo zen

Mélissandre du blog Les Écolos Imparfaits

Sources

  1. Comment rester écolo sans finir dépressif, Laure Noualhat, Éditions TANA, 2020
  2. Ecological grief and anxiety: the start of a healthy response to climate change?, The Lancet Planetary Health, 2020
  3. Pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et de l’état face à l’urgence climatique, Carbone 4, 2019
  4. Comment comprendre la dissonance cognitive, Psychologie, 2020
  5. The impacts of nature experience on human cognitive function and mental health, Gregory N. Bratman, The New York Academy of sciences, 2012
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