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La compétence la plus importante à maîtriser

Note : cet article sur La compétence est une traduction de l’article The Most Important Skill to Master de Léo Babauta. C’est donc lui qui s’exprime dans le “je” de cet article !

La compétence : Doutes de soi

Si vous êtes comme moi, vous apprenez constamment de nouvelles compétences ; le jardinage, la charpente, la préparation de pizzas, les langues, le sport, et cætera. Et je pense que c’est quelque chose d’amusant et de merveilleux à faire.

Mais quelle est la compétence la plus importante ?

C’est sujet à débat. Je pense que la compassion en est une énorme, tout comme la pleine conscience. Ces deux-là me suffiraient dans la vie de tous les jours.

Mais si je devais en choisir une seule, ce serait celle-ci : apprendre à être content de vous-même.

Cela paraît trop simple, trop banal ! Trop gnangnan et new-age ! Et je suis d’accord avec tout ça, mais je tiens fermement ma position.

Pourquoi ? La réponse a à voir avec la façon dont une chose peut en affecter une autre dans votre vie. Si vous n’êtes pas heureux de qui vous êtes, ou de votre corps, vous ressentez de l’insécurité. Vous pensez que vous n’êtes pas assez bon. Et vous avez peur d’être abandonné et seul. Vous faites plein d’autres choses pour compenser, et elles génèrent des problèmes.

Ainsi, beaucoup des problèmes avec lesquels se débattent les gens découlent d’une seule chose ; de ne pas être heureux d’eux-mêmes (souvent en n’étant pas heureux de leur corps).  Regardons pourquoi, puis voyons quelques idées quant à la façon de maîtriser cette compétence.

Pourquoi cela affecte tout le reste

Disons que vous n’êtes pas heureux de votre corps. Vous pensez que vous êtes trop gras, ou trop maigre, ou que vos fesses sont trop plates (ou trop grosses). Ou que vos seins sont trop petits, ou vos pecs pas assez gros. Votre ventre est mou, ou flasque, ou couvert de vergetures. Vos cuisses sont trop fines. Vos hanches sont trop larges, ou trop serrées. La liste continue encore, et encore.

Nous allons voir la raison pour laquelle nous ne sommes pas heureux dans un instant, mais pour l’instant, imaginez juste l’improbable scénario que vous n’êtes pas heureux de votre corps. Qu’est-ce que cela vous fait ? Eh bien, vous pourriez être envieux des autres gens (qui, vous le savez, ne sont pas contents non plus de leur corps). Vous pourriez être inquiet de ne pas être assez attirant pour rencontrer quelqu’un, et de ce fait saboter vos chances d’être en couple. Si vous êtes en couple, vous pourriez penser que votre petit(e)-ami(e) vous quittera pour quelqu’un de plus attirant. Vous pourriez alors agir par jalousie, et faire par jalousie des choses qui poussent votre partenaire  à ne pas être bien, et peut-être à finalement vous quitter.

Si vous n’êtes pas heureux de votre corps, vous pourriez ne pas vouloir le regarder. Vous pourriez être obsessivement anorexique, puis boulimique, et vous sentir mal vis-à-vis de vous-même. Puis, vous pourriez éviter le sport parce que vous ne voulez même pas penser à ce problème. Vous pourriez manger mal pour vous conforter dans votre ressentiment, et ainsi aggraver vos problèmes de santé.

Vous pourriez être anxieux vis-à-vis de tout cela, de votre corps, de votre santé, de votre petite-amie qui vous quitte. Alors vous mangez plus pour calmer l’anxiété, et cela empire. Ou vous faites du shopping pour vous sentir mieux, et vous vous endettez gravement et votre vie se retrouve aussi très encombrée. Ou vous buvez ou vous abrutissez de drogues ou de télévision pour ne pas avoir à penser à tout ça.

Au travail, vous n’êtes pas heureux parce que vous n’avez pas confiance en vous ou en votre corps, donc vous ne faites pas les choses qui requièrent de la confiance et qui feraient avancer votre carrière. Vous pourriez ne pas quitter votre travail pour en trouver un qui vous passionne davantage, parce que vous ne pensez pas être assez bon. Même dans votre travail actuel, vous faites ce que vous pouvez pour ne pas penser à votre mécontentement, donc vous procrastinez avec des réseaux sociaux, des jeux, et d’autres diversions.

Il y a beaucoup plus de choses possibles, mais vous saisissez l’idée. Tout le monde ne connait pas tous ces symptômes, mais c’est possible pour tout le monde. Beaucoup de nos problèmes découlent de ce problème, et le réparer peut tout changer.

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C’est pourquoi, si vous n’avez pas un temps d’apprentissage illimité pour apprendre (comme c’est le cas pour tout le monde), investir ce temps pour apprendre cette compétence-ci peut être payant de multiples façons. C’est la compétence la plus importante que vous pouvez maîtriser.

Pourquoi nous sommes comme ça

Si c’est si mal que ça, pourquoi sommes-nous comme ça ? Comment a-t-on pu en arriver là ? Eh bien, il n’y a pas de vraie réponse. C’est la somme de beaucoup de raisons, dont :

  • Les médias de masse. Nous pouvons voir de belles célébrités avec des visages, des ventres, des cuisses, des abdos, des bustes et des postérieurs parfaits tout autour de nous – sur internet, à la télé, dans les films, dans les magazines. Partout. Elles sont portées au pinacle de notre société, et nous voulons tous être comme eux d’une façon ou d’une autre. Ils ne sont pas réels, évidemment ; ils sont photoshopés, maquillés, améliorés de tant de façons que ce que nous voyons est une illusion. Nous nous comparons à une illusion. Mais même s’ils sont réels, pourquoi aurions-nous besoin d’être comme eux ? Pourquoi ne pouvons-nous pas être nous-mêmes, et laisser cela être un idéal ?
  • Les commentaires des autres. Nos amis, les membres de notre famille, nos collègues, même la personne que l’on aime, tous peuvent faire un commentaire apparemment innocent à propos de nos fesses ou de nos seins qui nous fait nous sentir mal. Ces commentaires sont tout petits, mais nous touchent très profondément dans notre estime personnelle. Cela n’est pas forcément contre nous, pourtant, même si nous les prenons toujours à cœur. Cela concerne l’autre personne, qui passe une mauvaise journée, ou qui est jaloux (ou jalouse), ou qui projette sa propre insécurité sur vous, ou qui vous compare aux célébrités des médias de masse qu’ils idolâtrent sans réelle raison. Voyez les commentaires comme ce qu’ils sont, et ne les prenez pas à cœur.
  • Les incidents pendant l’enfance. Pendant l’enfance, peut-être que nos parents ont fait des commentaires nous concernant qui nous ont fait nous sentir mal. Peut-être que nos parents ont divorcé, ou que notre père n’était jamais présent ; si papa a quitté maman, peut-être que cela signifiait qu’elle n’était pas assez bien pour lui, et par extension peut-être que je ne suis pas assez bon(ne) pour quelqu’un d’autre ? Si papa est parti, peut-être que c’est parce que je n’étais pas assez bien pour lui ? Cela peut sembler être un charabia psychologique, mais c’est réel. J’ai connu cela, et beaucoup d’autres aussi. Cela ne signifie pas que nous devons laisser cela gérer nos vies, mais que nous devrions en être conscient, et apprendre à le gérer.
  • Les échecs. Peut-être que nous avons fait quelques erreurs et échecs dans les choses que nous avons essayées. Honnêtement, cela arrive à tout le monde, mais quand cela nous arrive, nous le prenons à cœur. Cela nous fait nous sentir mal ; nous ne sommes pas disciplinés, nous ne sommes pas assez bien. Cela mène à d’autres échecs, d’autres écorchures dans notre estime personnelle.
  • Les problèmes de santé. Même si avoir des cuisses maigres ou un peu de graisse sur le ventre n’est pas une raison de se sentir mal – aimez-vous comme vous êtes – un tout autre problème quant à la façon dont nous nous sentons vis-à-vis de notre corps est notre santé. Nous avons tendance à mêler ces deux aspects – être gras nous fait nous sentir mal, par exemple – mais ils peuvent vraiment être vus séparément. Nous pouvons nous sentir bien vis-à-vis de notre corps mais réaliser qu’être en surpoids peut mener à des problèmes cardiaques et du diabète au fil du temps, donc cela a du sens de perdre du poids. Pas parce que nous voulons ressembler à une célébrité et nous sentir mieux vis-à-vis de nous-mêmes, mais parce que nous voulons être en bonne santé. Être en bonne santé, en passant, peut profiter à votre image personnelle, et même si je disais qu’ils pouvaient être séparés, c’est un des bienfaits du fait de réunir les deux que vous devriez accepter avec bonheur.
  • La spirale des pensées négatives. Une mauvaise pensée mène à une autre, puis à une autre, jusqu’à ce que nous ayons un bagage de mauvaises pensées qui deviennent l’image que l’on a de nous-mêmes. Cette image de soi négative peut affecter tout ce que nous faisons. Mais cette image de soi et ces mauvaises pensées ne sont pas nous, ce sont des choses qui arrivent en nous, mais nous ne devons pas les laisser devenir nous. Nous pouvons les gérer, et les transformer en pensées positives, en gratitude, en bonheur.
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Ce ne sont que quelques raisons. En fait, tant de choses affectent notre image personnelle qu’il est impossible de toutes les lister, mais il est bon de commencer à en être conscient, pour pouvoir les gérer.

Comment maîtriser cette compétence

Disons que vous avez accepté la base selon laquelle apprendre à être heureux de vous-même (appelons-le « l’amour de soi ») est la compétence la plus importante à maîtriser… alors comment vous lancer ?

La réponse simple est la pratique. La réponse compliquée est que cela prend du temps, parce que notre image de nous-mêmes ne s’est pas formée en une nuit et que cela ne changera pas en une nuit non plus. Ce n’est pas grave. Concentrez-vous simplement sur ce moment, et vous apprendrez au fur et à mesure.

Je ne peux pas vous donner de guide complet de l’amour de soi, car cela prendrai la longueur d’un livre, et que j’apprends encore moi-même, mais voici quelques astuces pour commencer :

  1. Soyez conscient de votre film mental. Vous avez un film (voir peut-être plusieurs) que vous jouez intérieurement vous concernant. Généralement nous n’en sommes pas conscients, mais cela arrive, tout au long de la journée. Ce film a à voir avec qui nous sommes : tu as un ventre gras, tu es gros, tu es trop maigre, tu n’es pas discipliné, tu n’es pas digne d’être aimé, tes bretelles font bizarre, tu n’es bon à rien. Commencez à faire attention aux moments où ce film se joue – cela affecte tout ce que vous faites. Réalisez que ce film n’est pas vous, il se joue simplement dans votre tête. Et réalisez que ce n’est pas vrai, et que cela n’est pas basé sur la réalité. Réalisez que cela peut être changé.
  2. Commencez à créer un nouveau film. Ce nouveau film remplacera l’ancien périmé qui se joue sur votre écran. Cela sera une production à la Michael Bay, avec un acteur principal superbe (hé, c’est vous !), de supers effets spéciaux, beaucoup de suspense… sauf qu’il y aura plus de développement de personnage et beaucoup moins de budget. Basons ce film sur la réalité, pas sur les peurs de l’enfance ou les illusions des célébrités ou les commentaires des autres. À la place, il devrait être basé sur le fait que vous êtes quelqu’un de bon, de merveilleux même, d’aimant, de gentil, de beau et de passionné. Cela pourrait ne pas être ce que vous pensez de vous-même, mais faisons ce film comme ça quand même. Demandez aux autres gens pourquoi on peut vous aimer (aux gens qui ont des chances de donner une réponse gentille). Utilisez ces images dans votre nouveau film. Quand des images négatives commencent à apparaître (mes seins sont trop petits !), coupez-les et dites-leur qu’elles n’ont pas leur place dans votre production. Mettez-y de meilleures images.
  3. Jouez consciemment le nouveau film. Apprenez à reconnaître la lueur du lancement de l’ancien film, et éteignez-le. Mettez le nouveau film dans le projecteur à la place, et jouez-le. Pratiquez-le comme si c’était votre nouvelle religion. Vous deviendrez meilleur avec une pratique constante. Mettez des aide-mémoires tout autour de vous pour ne pas oublier.
  4. Apprenez le judo mental. Il y aura des choses qui surviendront tout autour de vous et qui essayeront de s’attaquer à votre nouveau film. Les commentaires des amis, les célébrités, les choses que vous voyez sur Facebook. Quand ils se précipitent sur vous, apprenez à vous pencher sur le côté et à les laisser plonger. Donnez-leur une petite poussée, comme une pensée du genre « Ce commentaire ne me concerne pas, il te concerne toi. » (Et alors prenez votre ami dans vos bras ; il ou elle passe probablement une mauvaise journée.) Ou une pensée comme « Cette célébrité est probablement aussi préoccupée par son physique ; avoir de gros seins ou un ventre plat ne résout pas ce genre de problème. » Prenez cette célébrité dans vos bras mentalement, puis mettez votre nouveau film.

Vous êtes déjà parfait – vous avez juste besoin de le réaliser. Et vous n’avez besoin de rien pour résoudre ce problème – vous l’avez déjà. Vous avez simplement besoin de vous y entraîner, comme si c’était la chose la plus importante de votre vie, parce que de multiples façons, c’est le cas.

Vous, tout autant que quiconque dans tout l’univers, méritez votre amour et votre affection. – Bouddha

9 commentaires
  1. OUI c’est vraiment ça que je veux réussir! Merci 1000 fois pour ces conseils… je vais m’y atteler, car je viens de réaliser que si je ne m’apprécie pas, comment m’étonner que les autres m’envoient des messages sur mon incompétence ( en tout cas c’est à ces commentaires là que je prête attention)
    passez une bonne journée

  2. Merci pour cet article, qui reflète exactement ce que je suis et ce que je fais, surtout la première partie….je vais m’atteler à créer mon film alors, et j’espère y arriver, car c’est une situation très difficile à vivre et je me rends compte par ce texte que ça entraine trop de mal autour de moi….merci encore…toujours très intéressant de vous lire ! Bonne journée

  3. Coucou
    J’ai découvert et j’ai maintenant recours au GPS . En langage « acro » , c’est Gommer les Pensées Sinistres . Quand il m’arrive de me faire des reproches, c’est mon judo mental… Je me dis GPS, et je gomme les idées tristes, les images désagréables et je remplace aussitôt par un « KdC » ; un Koi de Chouette – un beau souvenir, une photo sympa par exemple de mes enfants, petits enfants, de mon fauve, etc.
    Il m’arrive aussi de me dire SPA ! Pas la société protectrice des animaux mais en langage acro : savoir pratiquer l’auto dérision.
    Et ça marche plutôt bien pour le moral.

    1. « KdC » « SPA »

      Auto dérision ! Cela suppose une certaine humilité pour la pratiquer !

      Très bonne journée

  4. bonjour.
    c’est vraiment un article ou il y’a que des vérités, nous nous sous estimons beaucoup alors qu’on réalité en se comparant a beaucoup de gens soit du point de vue intellectuel,compétences ,intelligence ou du point de vue physique ou santé, nous nous retrouvons a un classement beaucoup plus supérieur a un grand nombre de gens et uniquement dans notre entourage,comme vous le dite il faut évité de se comparer aux grandes stars ou aux grands savants et se dire toujours qu’on est comme même dans une position meilleur que beaucoup de gens.

  5. Bonjour Olivier!

    « Mais quelle est la compétence la plus importante ?

    Mais si je devais en choisir une seule, ce serait celle-ci : apprendre à être content de vous-même.. »

    Apprendre à être content de moi même
    Ne serais ce justement parce que j’ai ce pouvoir de choisir. Choisir les images de mon film mental et mettre ensemble les images que j’aime et qui s’aiment, tout comme le faisait Mozart avec les notes…
    « Je mets ensemble les notes qui s’aiment » disait volontiers Mozart »
    Mettre ces images les sons et les émotions qu’elles inspirent ensembles pour que ma vie soit une belle symphonie et soit par voie de conséquence utile et agréable pour les autres.
    Je te souhaite une belle journée
    Xavier
    PS
    J’aime bien le GPS d’Eric (Gommez les pensées sinistres) ainsi que son « KdC » (un Koi de Chouette) – et son SPA ! (Savoir pratiquer l’auto dérision.)

    1. Merci pour tes appréciations sur les acros … Cela amuse le retraité que je suis d’inventer ces « trucs » ! Mais j’ai vu aussi que tu t’amusais avec de super interviews. Très chouette!

  6. Bonjour à tous,

    Etre content de soi est essentiel dans la vie.

    Leo recommande des mécanismes mentaux de type méditation pour sortir de la mauvaise habitude du mécontentement. En complément, je propose aussi d’en sortir par l’Ayurvéda qui attribue le manque de contentement au déséquilibre du feu dans notre physiologie. Trop de feu accentue le mécontentement. Certaines constitutions y sont plus sujettes que d’autres. Apaiser cet excès de feu peut se faire par une nourriture adaptée, en s’aérant plus souvent, en utilisant des huilles essentielles comme la rose, etc.

    Bon week end à tous.

    Jo COhen

  7. Quel bel article !

    Je trouve un enseignement excellent : nous sommes – conscients ou pas- le miroir des autres.

    Nous cherchons en permanence à copier les autres, à les étudier, les écouter. Nous cherchons, à tout prix, à être comme eux. Enfin, nous passons notre vie à regarder leur film.

    Tant que nous soyons à la « recherche des autres », nous serons des acteurs dans leur film, mais des acteurs de deuxième catégorie.

    Alors qu’en prenant le temps de jouer notre rôle, de grandir en nous regardant nous-mêmes, nous deviendrons l’ acteur principal de notre propre film -où d’ailleurs, personne d’autre ne viendra jouer.

    Il faut apprendre son script, se regarder dans le miroir… et appuyer sur le bouton « Play » : Silence. Ça tourne !

    Merci pour l’enseignement et excellente journée à vous!

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