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Le plan d’action, ou pourquoi nous savons mais n’agissons pas

Note : cet article sur le plan d’action est une traduction de l’article The Do Plan, or Why We Know But Don’t Do de Léo Babauta. C’est donc lui qui s’exprime dans le “je” de cet article !

Plan d'actionVous savez que vous devriez faire de l’exercice, et manger beaucoup de légumes et moins d’aliments frits, salés et sucrés.

Mais savoir quelque chose et le faire sont en fait deux choses vraiment différentes.

Vous savez que vous devriez arrêter de procrastiner. Vous savez que vous devriez moins regarder la télé ou aller sur les réseaux sociaux (ou des sites d’informations, ou votre boîte mail) moins souvent. Et vous savez que vous devriez écrire, ou apprendre cette langue que vous avez toujours voulu apprendre, ou vous entraîner à la guitare, ou désencombrer votre maison.

Savoir n’est pas le problème. C’est faire qui nous bloque tout le temps.

Professionnellement, il y a un concept appelé le fossé entre savoir et faire, d’après lequel les sociétés étudient toutes sortes de façons de s’améliorer, engagent des consultants et tiennent d’interminables séminaires, lancent un nouveau Grand Programme chaque année… mais ne changent rien en réalité. Ils savent quoi améliorer, mais ne le mettent pas en pratique.

Pourquoi la mise en pratique est-elle si difficile ? Comment transformer le savoir en action ? Qu’est-ce qui nous arrête, et comment le surmonter ?

Les réponses sont à la fois simples, et compliquées. Jetons-y un œil.

Faire ou ne pas faire

Ce n’est pas le fait de savoir ce qu’il faut faire qui nous arrête. Cette partie-là est en général assez simple, si vous voulez :

  • Perdre du poids, mangez moins de calories et bougez plus.
  • Être en meilleure santé, mangez plus de légumes, de haricots, de noix, de graines, de fruits et de céréales complètes.
  • Écrire un livre, écrivez-le putain.
  • Être en meilleure forme, faites de l’exercice.
  • Apprendre une langue ou un instrument, pratiquez.

Mais ce n’est pas ce que nous faisons. Voilà ce que nous faisons à la place, nous :

  • Lisons différents programmes.
  • En parlons beaucoup.
  • Repoussons le passage à l’action et faisons autre chose.
  • Nous sentons coupables, puis nous le repoussons en arrière-plan dans notre tête.
  • Décidons finalement de passer à l’action, donc nous lisons et en parlons un peu plus.

Lire n’est pas faire (sauf si ce que vous voulez est lire plus de livres). Parler n’est pas faire (sauf si vous apprenez à mieux communiquer ou à devenir conférencier).

Faire c’est faire.

Alors qu’est-ce qui nous empêche de faire ? C’est relativement simple.

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La petite chose qui nous stoppe

Il y a quelque chose là-dessous qui nous empêche de faire ce que nous savons. C’est caché, c’est un mystère. Nous l’avons tous, mais nous savons rarement quoi en faire, et pire encore, nous le reconnaissons rarement.

C’est la peur.

Pourquoi n’écrivez-vous pas le chapitre de votre livre, ou votre article de blog, mais allez-vous plutôt vous balader sur Facebook, Twitter et vos mails ? Parce que vous avez peur d’échouer. Vous avez peur de ne pas être assez bon. Vous avez peur de cette tâche parce que vous ne savez pas par où commencer.

Pourquoi mangez-vous des aliments frits au lieu de légumes ? Vous avez peur du changement. Et vous avez peur des choses qui ne sont pas commodes. Vous avez peur d’avoir l’air d’un idiot quand vous allez dîner avec des amis et qu’ils mangent tous des frites et du bacon et que vous mangez des carottes et du chou.

Pourquoi ne parlez-vous pas à votre petite-amie quand les choses sont difficiles entre vous ? Vous avez peur du rejet, d’avoir l’air stupide, ou d’insulter votre fierté.

Pourquoi ne quittez-vous pas quelqu’un qui vous traite mal ? Vous avez peur d’être seul, de ne pas être aimé, de vous planter, d’avoir l’air stupide quand votre famille et vos amis sauront que vous vous êtes planté dans une autre relation.

Nous avons peur, et donc nous faisons des choses assez brillantes pour éviter la chose qui nous effraie.

Quand nous avons peur d’échouer en tant qu’écrivain, que prof, qu’étudiant en langues, que débutant en course ou en musculation, que joueur de guitare, que manager, que leader, que parent, etc., nous créons toutes sortes de stratégies inconscientes pour éviter cet échec. Nous ne nous « sabotons » pas ; et nous essayons de nous aider à ne pas faire quelque chose dont nous avons peur de souffrir !

Nous sommes très bons pour trouver des façons d’éviter cette douleur. Nous prenons de sacrés détours pour l’éviter, puis nous nous demandons pourquoi nous n’arrivons pas à faire ce que nous « savons » devoir faire. Non, nous ne savons pas réellement que nous devrions le faire – au fond de nos têtes, nous savons que nous ne devrions pas.

Et donc, pour nous mettre à agir, nous devons vaincre cette peur.

Le plan d’action

Nous allons vaincre la peur en agissant. La seule façon d’apprendre à agir est d’agir.

Voilà le plan ; ne faites pas que le lire, faites-le !

1. Apprenez en faisant. N’apprenez pas en lisant. Bien sûr, un peu de lecture aide, mais si vous lisez, lisez juste un peu, puis faites-le. N’apprenez pas en parlant. Nous parlons déjà trop. Commencez par faire, et si vous devez parler, parlez en le faisant. Dans l’acte, vous apprenez quels manques vous avez qui peuvent vous stopper, vous apprenez comment certaines étapes peuvent exister que vous ne connaissez pas ou n’avez pas découvertes. Puis vous passez à l’action pour remplir ces manques, pour découvrir ces étapes, et pour continuer à avancer.

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2. Couchez vos peurs sur papier. Si vous avez des problèmes pour agir, c’est que la peur vous arrête. De quoi avez-vous peur ? Pour quoi ne pensez-vous pas être assez bon ? Quelle croyance avez-vous qui vous empêche de faire quelque chose ? Couchez-les sur papier. Écrire est une action.

3. Maintenant, éloignez vos peurs par l’action. Nous allons vaincre les peurs en agissant. Peur d’écrire ? Faites-le seulement 2 minutes. C’est tellement peu, c’est un engagement tellement faible, que cela ne fait pas peur. Peur de ne pas être bon en langues ? Écoutez 2 minutes de musique espagnole, 2 minutes d’un film espagnol, 2 minutes d’un podcast espagnol. À quel point pouvez-vous être mauvais en écoutant quelque chose pendant 2 minutes ? En faisant quelque chose par étapes si petites, nous apprenons que les peurs ne sont pas réelles – que nous pouvons le faire et ne pas échouer complètement.

4. Voyez l’échec comme un outil d’apprentissage. Nous avons mortellement peur d’échouer, parce que nous voyons cela comme une preuve que nous sommes nuls. Mais ce n’est pas le cas. L’échec est une indication qu’il y a quelque chose que nous pouvons apprendre. L’échec est une étape nécessaire dans l’apprentissage – si vous pouvez déjà faire quelque chose parfaitement, vous n’apprenez rien. Vous devez échouer, faire et refaire le processus d’une nouvelle façon, et ensuite réussir. Parfois, vous devez échouer 10 fois avant d’apprendre quelque chose, mais si vous voyez cela comme une étape dans le processus d’apprentissage, plutôt que comme une preuve que vous êtes nul, alors échouer 10 fois n’est pas si grave, c’est super ! L’échec est une opportunité.

5. Ajustez, et recommencez. Le processus, c’est : agir, échouer, apprendre, ajuster, puis agir à nouveau. Une fois que vous avez échoué dans quelque chose, trouvez comment vous pouvez vous ajuster, puis réessayez. Continuez à vous ajuster jusqu’à avoir réussi à trouver ce qui n’allait pas, puis passez à l’étape suivante. Il n’y a pas de plan qui pourra vous dire exactement comment faire quelque chose sans échouer. Aucune carte n’est parfaitement exacte. Vous devez passer à l’action et vous adapter au fur et à mesure. C’est la compétence-clé que vous apprendrez avec ce processus – comment devenir bon dans l’adaptation.

La peur n’est pas un facteur déterminant dans nos vies. Cela ne nous dit pas comment se dérouleront nos vies. Ce n’est qu’une petite voix d’enfant au fond de notre tête, qui essaye de se mettre en travers, qui essaye de fuir l’inconfort. Mais nous pouvons apprendre que l’inconfort n’est pas horrible : c’est la sensation d’explorer un nouveau territoire, de grimper une nouvelle falaise, de repousser encore les limites.

Nous pouvons vaincre la peur. Commençons dès maintenant.

Crédits photo : © fotogestoeber – Fotolia.com

9 commentaires
  1. La peur de l’échec est bien souvent difficile à gérer. Pourtant, l’échec est le meilleur moyen d’apprendre, de s’améliorer…
    Si on le considère comme un allié et non comme un ennemi, beaucoup de choses pourraient changer dans nos vies.
    Merci pour cet article Olivier.
    Nassim.

  2. la vie est parsemée d’échecs,il faut l’accepter.leur répétition forme l’expérience. Parmi les plus grands business man, tous ont du faire face à cette situation. Le tout est de rebondir, de croire en soi, et en son potentiel.
    Personnellement, je suis toujours dans la phase où j’ai échoué,cela me donne plus de force à me dépasser, et en croire en ce que je fais.

    Cordialement

    David Duprat

  3. Bonjour,

    Oui,ce qui nous empêche d’avancer c’est la peur. cette peur qui nous effraye quand nous voulons faire un pas.
    Comme les étapes à mettre en œuvre sont bien marquées ici,je vous invite à les appliquer.
    Merci pour ces précieuses informations
    Mamy

  4. bonjour ,

    j’ai beaucoup apprécié cet article . la peur est un aspect racine de notre psychologie , c’est dire qu’elle est à la base de bon nombres d’ handicaps et de limites que nous nous imposons sans toujours le savoir. Elle est une illusion car rien de ce que la peur peut nous raconter , n’existe, pourtant elle fait de nous des inhibés de l’action et dès lors que nous sommes déterminés, non pas à l’ignorer mais à la regarder, assez d’énergie se libère pour relever le défi de la dépasser…D’ailleurs pour aller plus en profondeur sur le sujet , la peur de la mort en dernière analyse est le plus grand frein à une réelle et profonde intensité de vie…

  5. C’est vrai, nous savons tous ou presque ce qu’il « faudrait » faire, pratiquer pour être en forme, se dynamiser, maîtriser le stress, mieux se nourrir, se doper mentalement, stopper la clope, etc.
    Et puis nous oublions, nous négligeons …
    Il m’a fallu un problème cardiaque pour que je me décide enfin à mieux gérer ma santé… et aussi rechercher les moyens de mémoriser et pratiquer les conseils pratiques!

  6. Winston Churchill avait dit « La réussite c’est d’aller d’échec en échec tout en gardant son enthousiasme » alors finalement la seule peur que nous pourrions avoir serait de perdre cet enthousiasme.

    1. Un autre, je ne sais plus qui, un asiatique je crois, a dit « On n’a que deux vies, la seconde commence quand on se rends compte qu’on n’en a qu’une ».

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