L’équitation, un laboratoire pour de nouvelles habitudes et attitudes dans les relations humaines
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La pratique de l’équitation permet de mettre en place des nouvelles habitudes et attitudes utiles dans la vie de tous les jours (exemple : comment aborder une personne inconnue) et notamment dans les relations humaines. Ces attitudes et habitudes, une fois mises en place permettent de gagner en confiance face aux autres et de trouver des solutions en cas de problème.
Note : Cet article invité a été écrit par Hélène Carré du blog Un sabot après l’autre.
1. Prendre soin d’un être vivant
Prendre soin d’un cheval n’est pas simple et est souvent négligé par les cavaliers.
Souvent, on discute avec d’autres personnes en même temps et on le brosse machinalement sans prêter attention à ce qu’il nous dit. Or ce moment conditionne le cours que vous passerez avec lui et parfois le cours suivant. Si l’on prend le temps de se connecter avec son cheval à ce moment-là, nous recevons des informations sur son état physique et psychologique qui nous seront utiles lors de notre séance à cheval. De plus, le cheval aura envie d’être avec vous car vous deviendrez intéressant pour lui.
Prendre soin des personnes que l’on aime.
Tout comme les chevaux, les personnes que l’on aime ont besoin que l’on prenne soin d’elles. Et cela que ce soit un ami, un couple, vos parents ou vos chanteuses préférées. Prendre soin d’une personne commence par des petits messages, des coups de fil réguliers pour savoir où elle en est dans ses projets et comment elle va. Cela continue par être présent lorsqu’elle est en difficulté pour la soutenir. Et se termine par couper son téléphone lorsqu’elle est présente avec vous. Rien qu’en faisant cela, vous verrez votre relation se renforcer.
2. Écouter
Les chevaux ont eux aussi leur propre volonté. Il est important de savoir l’écouter.
90 % des chutes d’équitation sont dues à une mauvaise écoute de son cheval ou à des interprétations différentes de la situation entre le cavalier et le cheval. Par exemple, la chute la plus courante est la séparation des corps : vous voulez partir à gauche et votre cheval part à droite. Chez les chevaux, l’écoute passe par l’observation de ses postures lorsque l’on est à pied et les sensations physiques lorsque l’on est à cheval. Cela nous incite à mettre de côté notre ouïe pour privilégier la vue et la sensibilité physique.
Quand on est à l’écoute de son cheval, on peut aussi détecter ses envies au bon moment, et y répondre si c’est possible. Par exemple, alors que vous êtes en selle, si votre cheval relève la tête en pointant les oreilles en avant, il vous indique qu’il a envie d’aller plus vite. Si à ce moment-là, vous le laisser faire au lieu de le retenir, vous pourrez alors partager une belle galopade avec lui.
Chez les humains, les personnes aiment et ont besoin de parler d’elle-même.
Cela les rassure dans ce qu’elles font et leur permet d’enrichir leur propre réflexion. C’est aussi un bon moyen pour se situer par rapport aux autres et créer des repères. Dans ces échanges, la parole a pris le dessus dans les échanges. Mais parfois nous l’utilisons pour mentir. Cependant, le corps, lui, ne ment pas. Savoir observer une personne pendant qu’elle parle, nous donne beaucoup d’informations sur ce qu’elle nous dit. Un enfant qui ne veut pas donner son cahier de correspondance sera plus tendu physiquement que d’habitude ou il fuira le regard de ses parents. Savoir observer une personne est important pour pouvoir poser les bonnes questions pour l’aider et suivre son évolution.
Savoir écouter et surtout observer que ce soit un cheval ou un être humain, permet d’éviter beaucoup de disputes et d’incompréhension. Mais pas seulement. En effet, l’écoute vous permettra aussi de détecter plus vite les besoins de votre partenaire. Imaginons qu’un enfant regarde intensément une guitare dans une vitrine de magasin. Si vous l’avez vu alors vous pourrez vous approcher pour lui expliquer ce que c’est. Par contre, si vous êtes ailleurs, vous allez l’appeler car vous trouverez qu’il traine derrière vous.
Dans les relations humaines, prenez le temps d’observer les personnes avant de leur demander quelque chose.
3. Savoir demander
Demander quelque chose à un animal de 500 kg, qui peut vous mettre à terre en un tour de main, est la première étape à franchir pour un(e) cavalier(e) débutant(e).
Le secret réside dans la combinaison de la manière et du dosage. Prenons un cavalier qui veut faire partir son cheval au pas. Si vous mettez un coup de cravache pour faire avancer votre cheval avant d’utiliser vos jambes, vous allez vite vous retrouver dans le sable. Et vous risquez l’épuisement, si vous ne savez pas arrêter de mettre des jambes, une fois que le cheval est dans la bonne allure.
Cependant avant de demander quelque chose à un cheval, encore faut-il capter son attention. Un cheval peu attentif ne détectera pas vos demandes. Prenons un exemple, vous avez fini votre cours d’équitation et vous attachez votre cheval devant son box. Dans sa gamelle, les granulés ont été servis. Il va être très difficile de demander à votre cheval de rester en place. Il n’est plus attentif à vous car il a faim. Comprenez que capter l’attention, doit se faire au bon moment. C’est-à-dire, lorsque le cheval est disponible.
Pour finir avec les chevaux, sachez qu’en fonction du cheval, le dosage et la manière ne seront pas tout à fait les mêmes. Sur un cheval de course, si vous tirez sur les rênes pour vous arrêter, vous risquez d’avoir une mauvaise surprise. En effet, ce dernier va juste vous embarquer dans un joyeux galop à fond les ballons ! Il va donc falloir s’adapter !
Demander l’attention dans une relation entre deux personnes demande aussi de la manière et du dosage.
Si vous voulez l’attention, apprenez à détecter le bon moment pour la demander, puis à demander et non à prendre, etc.
Souvent, lorsqu’on a besoin de parler, on ne prend pas en considération que l’autre n’est peut-être pas disponible. Si vous imposez votre demande d’attention, vous ne mettez pas votre interlocuteur dans de bonnes dispositions pour vous écouter. Et cela que ce soit pour une mauvaise ou une bonne nouvelle. En demandant l’attention au bon moment, vous serez aussi à l’écoute de l’autre.
Imaginez que vous ayez gagné au loto ! Vous courrez dans le bureau de votre collègue en criant votre joie. Vous venez de rater que votre collègue a reçu ce matin, un coup de fil qui annoncé la mort de l’un de ces proches. Il n’est pas en condition pour recevoir votre joie et surtout, il a besoin de votre aide.
Maintenant, quand vous voudrez discuter avec une personne de quelque chose, observez-le puis demandez-lui s’il est disponible pour discuter. Ainsi vous serez dans une écoute mutuelle et donc un enrichissement mutuel.
Maintenant que vous savez demander l’attention…
Essayez d’appliquer le même état d’esprit pour chaque demande que vous ferez. C’est-à-dire :
Détectez si votre interlocuteur est prêt pour ce que vous allez demander,
Puis demandez-lui le plus gentiment possible en expliquant pourquoi vous voulez cela et remercier-le d’avance.
Alors un dernier petit exemple.
Votre fille de 14 ans vient de se lever et vous lui demandez d’aller chercher du pain en vitesse à la boulangerie. Vous avez oublié de lui demander l’attention et vous n’avez pas tenu compte qu’elle n’était pas prête pour y aller.
Par contre, si après un bisou, vous demandez si elle peut aller chercher du pain après son petit-déjeuner. Là, il y aura moins de problèmes.
4. Le respect mutuel avec son cheval comme dans les relations humaines
Respecter un cheval, c’est s’assurer qu’il est bien dans sa tête et son corps et qu’il a plaisir à être avec vous.
Cela passe par les 3 points précédents : prendre soin, écouter et savoir demander.
Respecter le cheval, cela ne signifie pas qu’il ait tous les droits sur vous. En équitation, nous posons des limites au cheval pour préserver notre sécurité. Ces limites forment un cadre que le cheval ne doit pas franchir. Cependant, en retour, nous rendons l’intérieur du cadre très confortable pour lui. En équitation le confort s’installe de trois façons : en cessant de lui demander un exercice, en le grattant à un endroit qu’il aime, parfois en lui donnant une friandise, en prenant en compte ses besoins et ses demandes. Exemple tout simple, un cheval qui bouge pendant que vous le brossez, peu à tout moment vous marcher sur le pied. Si c’est un poney, vous n’aurez rien. En revanche, le pied d’un cheval de trait ne vous laissera pas indifférent . Vous allez donc le repousser dès qu’il bougera. Cependant dès qu’il sera stable, vous le récompenserez en le grattant etc.
En conclusion, le respect est dans les deux sens. Et c’est à vous de fixer vos limites et de respecter les siennes.
Fixer des limites dans ces relations.
Une personne qui appelle une autre à 4h du matin pour une peine de cœur, pose un problème intéressant. Dans ce cas, la personne qui appelle, franchit une limite. Si c’est la première fois, elle ne sait pas que c’est une limite pour l’autre. Elle apprend quelque chose de l’autre. Cependant, si son interlocuteur lui avait bien indiqué que son sommeil était important, alors elle franchit volontairement la limite et risque d’être très mal accueillie et de détériorer la relation. Faites très attention lorsque vous franchissez la limite d’une personne, il faut que vous ayez une excuse en béton.
Qu’en est-il pour celui qui dormait ? Eh bien, il n’a peut-être pas osé mettre les limites dès le départ et il va prétexter que c’est une limite universelle et de bon sens. Les limites dites générales ou convenues par tous n’existent pas. Beaucoup de facteurs changent les limites d’une personne. Comment faire dans ce contexte ? Dois-je tester toutes les limites d’une personne ? Lui demander ?
On ne panique pas. En discutant de tout et de rien vous découvrirez les limites de l’autre. De plus, ne faites pas une action qui venant de la personne dépasserait vos limites. Si vous ne voulez pas que votre ami vous appelle en pleine nuit, ne le faites pas à votre tour. Et si la personne dépasse une limite, essayez de lui dire le plus calmement possible surtout si c’est la première fois. Si c’est une récidive et que vous estimez que le motif n’est pas valable, vous pouvez le secouer un peu plus tout en restant calme. Comme pour le cheval, en fonction de la situation et de la personne à qui vous vous adressez, essayez de créer un cadre dans lequel les deux partenaires se sentent à l’aise et prennent du plaisir.
Vous verrez par exemple que tout le monde n’aime pas qu’on lui fasse la bise le matin. Certains préfèrent un simple bonjour, d’autres serrent la main, et d’autres se prennent dans les bras. À vous de trouver maintenant les habitudes de chacun pour mieux vous adapter et faire corréler celles qui vous conviennent. Si vous n’aimez pas faire la bise, trouvez un autre moyen de saluer les personnes qui le font.
Une dernière information : les limites évoluent dans le temps. Deux personnes qui se voient pour la première fois, n’auront pas les mêmes limites dans deux ou trois mois. C’est d’ailleurs cela qui rend les relations passionnantes.
5. Les bases pour progresser
Progresser nécessite de la motivation, du temps, du courage, l’acceptation de l’échec et la curiosité.
Quand on commence une activité, la motivation vient toute seule, elle est naturellement présente. L’entretenir dans le temps malgré les échecs, est une autre histoire que peu de personnes parviennent à surmonter. Pour cela, il faut se rappeler pourquoi l’on a démarré l’activité et se redonner l’envie d’atteindre cet objectif. Si vous voulez partir en randonnée à cheval et que pour le moment vous ne parvenez à trotter enlever (se lever et s’assoir en rythme avec le trot du cheval), vous devez continuer à essayer et donc y consacrer du temps. Souvent, il faut plusieurs tentatives avant que cela ne fonctionne. Normalement, au bout de deux ou trois fois, vous allez avoir quelques moments où vous y arriverez.
Ce sont ces petites réussites que vous célèbrerez et qui indiqueront que vous êtes sur la bonne voie. Cependant lorsque vous n’y arrivez pas, plusieurs solutions s’offrent à vous : ralentir l’action à faire, demander à une personne qui sait le faire, lire etc.
Une autre solution très importante est de revenir à l’étape d’avant. La plupart du temps, les gens passent des étapes qu’ils pensent inutiles ou qu’ils ne maîtrisent pas assez pour aller plus vite. En faisant cela, ils se retrouvent bloqués et sont obligés de revenir en arrière. C’est à ce moment-là qu’ils perdent tout le temps qu’ils pensaient gagner. Si vous voulez monter un cheval sans jamais lui avoir mis une selle sur le dos de sa vie, vous allez avoir un problème.
Voici un article qui peut vous aider à remettre en place une bonne structure pour progresser à cheval
L’échec est l’un des meilleurs moyens d’apprendre.
Rater quelque chose vous pousse à remettre en question votre méthode et à chercher des solutions à tester. Mais c’est le courage qui vous aidera à faire face à l’échec. Lorsque vous tombez de cheval, une fois, deux fois, il faut réussir à remonter la troisième fois et ne pas abandonner. Au bout d’un moment, vous trouverez des solutions et ne tomberez plus car vous aurez appris à anticiper les actions du cheval.
L’atout suivant pour progresser est la curiosité. Osez de nouvelles expériences à cheval : séance d’éthologie, randonnée, balade, stage d’équitation en amazone etc. Cela va vous donner plein d’idées à tester, et un nouvel élan de motivation pour progresser dans votre activité ! Lancez-vous des défis régulièrement. Un défi c’est une action qui vous sort de votre zone de confort.
Attardons-nous un instant sur cette notion de zone de confort. C’est cette zone où vous profitez de vos acquis, où vous vous sentez en sécurité car vous maîtrisez tout ce qu’il s’y passe. Comme une petite maison à soi. Pour la plupart des personnes, nous avons tous besoin de sortir de chez nous pour éviter notamment l’ennui. Tout savoir, tout pouvoir faire au bout d’un moment provoque de l’ennui. Sortir de sa zone de confort, c’est aller vers des situations que l’on ne connait pas et que l’on ne maîtrise pas. Une cavalière de saut d’obstacle qui va tester la monte en amazone (les deux jambes du même côté) sort complètement de sa zone de confort. Elle se trouvera confrontée à de nouvelles difficultés. Ces difficultés une fois passées ou non, lui apprendront quelque chose sur elle ou son cheval, qu’elle pourra réutiliser par la suite.
Attention, sortir de sa zone de confort, oui, mais à condition que l’on puisse soit y retourner, soit la transformer, soit en créer une toute nouvelle. C’est le cas du jeune de 25 ans qui quitte ses parents pour habiter dans son propre appartement. Il recrée une nouvelle zone de confort. Avoir une zone de confort nous permet de nous ressourcer, de nous reposer.
Maintenant que vous avez la motivation, du temps, du courage, l’acceptation de l’échec et la curiosité. Vous allez pouvoir organiser votre progression. Progresser n’est pas linéaire et se fait étape par étape. Le découpage d’un progrès permet de voir où l’on en est et si l’on est prêt à passer à l’étape suivante ou si nous avons besoin de retravailler une notion. Il existe une méthode pour vous aider à planifier un objectif étape par étape : c’est la méthode SMART.
Dans les relations humaines, la progression est similaire.
Quel bonheur de se disputer dans une relation ! Surtout dans celles qui nous tiennent à cœur. C’est le moment de remettre en question une zone de confort qui ne nous convient plus, de remettre de nouvelles limites ensemble et parfois de redéfinir ou redécouvrir nos sentiments pour la personne. La dispute, c’est souvent des propos mal interprétés (échec) qui se sont installés et dont on a besoin de se débarrasser pour aller plus loin ensemble. C’est aussi le signe que l’on a raté des informations (étape) sur l’autre ou que notre demande a été mal formulée.
Si votre chéri(e) s’énerve un jour à propos d’une chaussette sale qui traine, vous allez devoir revoir avec lui (elle) de petites choses qui vous permettront de changer les habitudes pour recréer de l’amour. Si ça se trouve, cela fait trois jours que vous ne faisiez plus rien dans la maison et qu’elle ou il en a assez de tout assumer tout(e) seul(e). À vous la vaisselle dorénavant !
Apprenez à voir vos erreurs du point de vue de la personne. Une action peut être une erreur pour la personne, mais pas pour vous, et inversement.
Lorsqu’il y a eu une erreur, on dit qu’il faut s’excuser et demander pardon. La différence entre s’excuser et demander pardon est très importante :
S’excuser, c’est la reconnaissance de son erreur. Je m’excuse de t’avoir marché sur le pied.
Le pardon est une demande pour continuer la relation. Cette demande est toujours accompagnée par la promesse de ne pas recommencer cette faute. En faisant bien la différence entre les deux, notre cerveau peut mieux assimiler le changement.
Mais il n’y a pas que la dispute qui fait progresser la relation. Il y a aussi vos expériences personnelles que vous partagez avec la personne. N’oubliez pas de vous faire plaisir à travers des expériences que vous ferez seul. Vous avez envie de faire un saut en parachute, mais votre conjoint a le vertige, allez-y seul quand même ! Si ça se trouve, vous allez rencontrer une personne qui a fait un beau voyage en Laponie et vous voudrez y aller avec votre conjoint. Toutes ces expériences vont vous donner des idées pour créer des moments inoubliables.
Avec votre partenaire, apprenez à programmer ensemble des événements qui vous donnent vraiment envie. Vous êtes tous les deux passionnés de montagnes. À vous de programmer la prochaine que vous voudrez visiter en prenant en compte les besoins de chacun. Vous, ce qu’il vous plait, c’est la marche alors que votre compagne ce sont les paysages. Trouvez un compromis. Le compromis, c’est aussi parfois faire plaisir à l’un tel jour et trouver un autre jour pour faire plaisir à l’autre. Votre frère est passionné de voiture et vous d’équitation. Vous irez sûrement à Jerez visiter l’école d’équitation le lundi. Puis le mardi, vous louerez une voiture pour faire un tour sur le circuit automobile.
6. Savoir aborder et résoudre problème
Le cheval ne peut pas mentir et réagit en miroir du cavalier.
De fait, lorsque l’on a un problème avec un cheval, la règle dit que la faute revient toujours au cavalier. Bien qu’il y ait quelques exceptions, cette base de l’équitation nous invite à une constante remise en cause. Il faut chercher à comprendre les actions et leurs combinaisons qui ont créé le problème. Prenez un cheval qui mord et qui fouille dans vos poches en permanence. Eh bien ceci est la conséquence des bonbons que l’on donne aux chevaux n’importe quand dans la journée.
Une fois que l’on a compris l’origine du problème, il faut faire un pas en arrière et retravailler les parties qui bloquent d’une autre façon. Vous pouvez par exemple mettre une pancarte sur le box du cheval en expliquant qu’il ne faut pas donner à manger au cheval avec la main.
Faire face aux difficultés des relations humaines.
Lors d’une dispute ou d’un problème, il y a plusieurs étapes :
Le moment où le problème se présente, le temps d’accepter le problème et de digérer les émotions qui y sont associées,
Puis le temps de la réflexion
Et enfin le test de solution.
La plupart du temps, nous voulons tout faire en même temps pour nous débarrasser des problèmes et revenir à la normale. Mais cela fonctionne rarement car cela nous remet dans les mêmes conditions qui ont engendré le problème. Une fois que leur émotion est passée, nous ne passons pas par l’étape de la réflexion et de la mise en place de solution.
Pour l’étape de réflexion, il est possible de réfléchir chacun de son côté, mais il est obligatoire d’échanger avec la personne concernée. Là comme pour le cheval, il faut partir du principe que nous sommes responsables du problème et essayer de comprendre les actions que nous avons faites pour engendrer le problème. Et cela même si la « faute » a été commise par l’autre.
Prenons un homme qui a été trompé par sa femme. Il peut se demander ce qu’il a fait ou pas fait pour qu’elle aille voir ailleurs. Par exemple, il a peut-être oublié de prendre soin d’elle depuis un moment. Mais aussi, il a peut-être tout simplement mal choisi sa compagne.
Cette réflexion n’excuse pas et ne pardonne pas la personne qui est en faute. Cependant elle permet pour soi-même de ne pas recréer ces conditions. L’homme qui a été trompé, peut soit décider de quitter cette femme, soit de rester avec elle. Dans les deux cas, il aura un début de solution pour éviter de retomber dans ce problème.
Ensuite, après l’étape de la réflexion, c’est à deux que la solution pourra être choisie et mise en place. Et cela, même si la solution est le changement de comportement d’une seule des deux personnes ou la fin de la relation.
Prenez un couple d’amis qui partent en voyage. Ils partagent la même chambre depuis quelques jours. L’un se retrouve vite épuisé car son ami ronfle et l’empêche de dormir. Une dispute éclate dans la voiture sur le chemin à prendre. Plus tard, ils décident de prendre un café et de discuter sur ce qui ne va pas et décident de faire chambre à part pour le prochain hôtel.
Si vous parvenez à faire cela, vos relations vont complètement changer et vous trouverez du confort et du plaisir.
7. Savoir récompenser
Savoir demander et savoir récompenser vont ensemble en équitation.
La meilleure récompense pour un cheval est l’arrêt des demandes. Si vous arrêtez de mettre vos jambes au moment où le cheval part au trot, vous le récompensez d’avoir donné la bonne réponse.
En plus de l’arrêt des demandes, on peut ajouter un remerciement pour indiquer que le comportement du cheval était le bon. Dans un exercice nouveau, dès que le cheval aura progressé d’un pas, on arrêtera la demande et on le gratouillera à un endroit qu’il aime. Attention : La nourriture n’est pas une récompense !
La récompense c’est aussi le moment où vous effectuez ensemble un exercice que vous aimez tous les deux. Cela peut-être de sauter un ou deux obstacles en fin de séance ou partir sur la plage pour faire un petit galop dans les vagues. Plus ces moments de partage sont réguliers et diversifiés, plus votre cheval aura envie d’être avec vous. Ces moments sont la récompense de toute la relation que vous avez construite avec votre cheval.
Chez les humains comme avec les chevaux, lorsque l’on reçoit quelque chose, il y a la récompense que l’on donne et celle que l’on reçoit.
Celle que l’on donne c’est le remerciement. Merci mamie pour le billet de 20 euros. Et celle que l’on reçoit. Avec ces 20 euros, je vais pouvoir m’acheter le jeu que je voulais.
Le remerciement est une sorte d’automatisme qui a un peu perdu de son charme. On apprend aux enfants ce réflexe. Mais savoir bien remercier une personne d’une de nos demandes n’est pas si simple. Il y a 2 actions à faire. La première est de remercier d’avance avec un s’il-vous-plait et même un merci. « Chéri, le sel s’il te plait. » Encore faut-il y mettre la bonne intonation et le sourire. Une fois que l’on a reçu l’objet, il faut de nouveau dire merci. Ajouter un petit mot sympa après votre merci comme un surnom. Merci papounet. Ou un souhait. Merci bonne journée à vous. Avec toujours la bonne intonation et le sourire, c’est déjà plus sympa. Et cela joue beaucoup dans une relation.
Se récompenser à deux, c’est savoir savourer chaque moment passé ensemble. Comme avec les chevaux, il y a trois temps, le quotidien, les instants particuliers et les nouveaux événements.
Dans le quotidien, il faut trouver une routine qui nous fasse du bien et qui nous donne envie de passer la journée ensemble. Cela peut-être de prendre un café ensemble le matin. De se faire un câlin dans le lit le soir pour bien dormir. Etc.
Il faut aussi trouver des moments particuliers à partager. Ces instants doivent se produire régulièrement. Par exemple des collègues qui vont régulièrement faire un after-work tous les mois ou tous les 2 mois. Où un couple qui va au cinéma une fois par semaine.
De plus, dans les relations, il faut oser sortir de la zone de confort pour tester les limites. Deux amis vont partir en vacances ensemble. Un couple décide de faire un enfant etc. … Sans ces moments exceptionnels, la relation va devenir ennuyeuse et les personnes auront peut-être moins envie de se voir. Ces moments sont en général enrichis par les découvertes que vous aurez faites seul(e). Vous êtes passionné(e) du Japon alors décidez d’aller faire le voyage avec votre chéri(e). Osez surprendre, osez proposer de nouvelles choses, de nouveaux défis ensemble.
Comme vous pouvez le voir, la relation aux chevaux et aux humains, est très similaire. Il faut de la volonté, du courage et du temps pour construire de belles relations et partager des moments de plaisir avec les personnes que l’on aime.
Bienvenue sur Habitudes Zen, qui propose quelques uns des meilleurs articles du blog Zen Habits de Leo Babauta, traduits en Français par votre serviteur, avec sa permission, plus quelques articles personnels.