« Souriez, respirez et allez lentement. »
~ Thich Nhat Hanh
Récemment, j’ai acheté une montre de course et j’ai maintenu la plupart de mes courses en dessous d’une certaine fréquence cardiaque, afin de développer la capacité aérobique de mon cœur grâce à de nombreuses courses lentes.
Le rythme de mes courses est incroyablement lent depuis un mois.
Cela m’a aidé à retomber amoureux de la course à pied.
Je vous en dirai plus à ce sujet, mais avant permettez-moi de vous faire part d’une réflexion plus générale : le fait de ralentir la cadence peut nous faire tomber ou retomber amoureux de n’importe quelle activité si nous y sommes disposés.
Permettez-moi de vous donner quelques exemples :
La musique :
Souvent, nous écoutons de la musique en allant quelque part, en travaillant, en faisant le ménage, etc.
Mais il y a un doux plaisir à rester assis à écouter un album entier, comme nous le faisions autrefois, sans rien faire d’autre que d’apprécier la musique.
Le travail :
Le travail a souvent mauvaise réputation, parce qu’il peut sembler lourd, écrasant, épuisant. Nous devons nous contraindre à travailler.
Mais si nous ralentissons le rythme de nos tâches, si nous leur donnons de l’espace et si nous nous immergeons pleinement dans chaque activité… l’expérience peut être transformée.
La nourriture :
Certains d’entre nous prennent leur repas à la hâte, en scrollant sur leur téléphone pendant qu’ils mangent, en regardant la télévision ou des vidéos, ou en travaillant.
Il est difficile d’apprécier la nourriture de cette manière ; elle n’a aucune saveur si nous ne sommes pas attentifs.
Il peut y avoir quelque chose de délicieux à ralentir et à accorder toute notre attention à notre repas, ne serait-ce que pendant 5 à 10 minutes. Savourez et exprimez votre gratitude pour ce beau repas nourrissant qui se trouve devant vous.
La marche :
En général, quand nous marchons, nous sommes pressés d’arriver à destination (c’est du moins mon cas).
Ou bien nous marchons pour faire de l’exercice, mais nous avons de la musique ou un podcast chargé pour ne pas avoir à prêter attention à la marche.
Mais ralentir la cadence et apprécier le chemin, même si c’est pour aller quelque part — peut être transformateur.
Appréciez d’être à l’extérieur, appréciez le court trajet pour aller d’un endroit à l’autre, appréciez l’espace entre les choses, appréciez le mouvement de votre corps dans l’espace.
Bien sûr, la même idée peut s’appliquer à n’importe quoi, et pas seulement à ces exemples. La lecture, l’exercice physique, les relations, le thé, le rituel du coucher, etc.
Permettez-moi de revenir sur la façon dont je suis retombé amoureux de la course à pied, avant de parler de la manière de ralentir la cadence afin de retomber amoureux.
Comment le fait de ralentir m’a aidé à retomber amoureux de la course à pied ?
J’ai lu un certain nombre d’articles (et un livre intitulé 80/20 Running) qui m’ont incité à ralentir mon rythme de course.
Cela m’a permis de courir plus longtemps (en distance et en temps) sans me sentir très fatigué et sans risquer une blessure.
J’ai commencé à courir presque tous les jours.
Ces courses plus longues et plus lentes sont devenues un moyen de me reconnecter à moi-même.
Parfois, je charge un livre audio ou j’écoute un album pendant que je cours.
D’autres fois, je profite simplement de la nature en courant lentement.
Ce qui m’a le plus surpris et qui est venu entériner le fait que je suis retombé amoureux de cette activité, c’est que j’ai commencé à attendre avec impatience mes courses quotidiennes !
Au lieu d’y voir une séance d’entraînement difficile et fatigante que je devais « surmonter », c’est devenu une activité porteuse de paix et de ludisme.
Courir plus lentement comporte ses propres défis (j’ai souvent l’impression d’aller trop lentement), mais cela m’a apporté des joies inattendues.
Après quelques semaines, j’ai réalisé que j’étais retombé amoureux de la course à pied ; pour la première fois depuis dix ans.
Ralentir la cadence pour retomber amoureux : Mode opératoire
Comment appliquer cette méthode non seulement à la course à pied, mais aussi à tout ce qui ne nous enthousiasme plus ?
La méthode du ralentissement commence simplement par l’intention de ralentir.
Je l’ai fait avec la course à pied parce que j’étais convaincu de ses bienfaits.
Si vous pensez qu’une belle possibilité s’offre à vous si vous ralentissez dans le cadre d’une activité particulière, ayez un regard fixe sur l’intention.
Trouvez ensuite un moyen de vous en souvenir.
Pour la course à pied, j’avais la montre de course qui me donnait des indications si j’allais trop vite.
Pour manger, il est important de mettre la technologie de côté et de n’avoir que la nourriture devant soi.
Il en va de même pour lire, écrire ou boire une tasse de thé.
Ensuite, trouvez un moyen de savourer le caractère délicieux de l’activité.
Qu’y a-t-il à aimer dans cette expérience ?
Quelles joies pouvez-vous découvrir si vous gardez votre esprit et votre cœur ouverts ?
Pouvez-vous vous permettre de vous en délecter ?
Enfin, j’aime avoir un sentiment d’anticipation.
C’est le fait de se dire « j’ai hâte d’être à nouveau avec mon…/ma… ».
C’est la douceur d’attendre avec impatience le jeu, la joie, le plaisir, l’espace.
Quittez toujours l’activité avec une petite envie, n’épuisez pas votre désir.
Ainsi, la prochaine fois que vous vous apprêtez à y retourner, vous sentirez votre cœur battre d’excitation.
De quoi aimeriez-vous retomber amoureux ?
« Les rivières le savent : rien ne presse. Nous y arriverons un jour. »
~ Winnie l’ourson.
Article original écrit par Léo Babauta.
