Pour devenir plus zen au quotidien

L’unschooling, pour une famille plus zen et plus heureuse

unschooling famille heureuse ief

Tout d’abord, qu’est-ce que l’unschooling ?

L’unschooling est une pratique de l’instruction en famille. Lorsque nous décidons de ne pas mettre nos enfants à l’école, nous avons le choix des pédagogies, démarches ou pratiques. Il faut seulement justifier le fait que ces choix amènent à l’instruction des enfants, et ce, en rapport avec le socle commun des compétences. Ce dernier doit être atteint à l’âge de 16 ans.

Revenons à notre sujet ! L’unschooling est un concept qui part du principe que les enfants sont animés, dès leur naissance, d’une soif d’apprendre. Ce serait comme une envie irrépressible, un élan vital, ça ferait même partie des besoins physiologiques des enfants. En effet, n’avez-vous jamais vu un enfant se mettre en colère lorsque vous l’aidez à faire quelque chose (souvent pour aller plus vite) alors qu’il ne vous l’avait pas demandé ? Ou alors, refuser de venir manger tant qu’il n’a pas fini son activité. C’est bien que ce besoin est très fort et s’opère à chaque instant de sa vie (rassurez-vous : ça vaut aussi pour les adultes !).

Cette soif d’apprendre se manifeste en fonction des besoins, des centres d’intérêts des enfants. C’est en partant de ce principe que l’on comprend aisément ce qui en découle : les enfants apprennent tout le temps et avec envie, à condition qu’on les laisse libres d’apprendre ce qu’ils veulent et qu’on leur permette d’évoluer dans un milieu riche d’apprentissages potentiels. Pour notre famille, ce milieu stimulant est la vie, celle que nous partageons au quotidien avec eux. Ils sont le plus possible en contact avec la société, ils participent activement à cette vie. Ils s’en imprègnent, la décryptent, développent leur esprit critique face à cette dernière et arrivent ainsi, petit à petit, à trouver leur place et leur identité.

Je pense, malgré tout, qu’il existe plusieurs définitions possibles de l’unschooling, car il existe énormément de façons de le vivre. Cependant, c’est celle qui me parle le plus. Si vous désirez en apprendre plus, vous pouvez consulter cet article, qui décrit les différentes pédagogies, dont l’unschooling.

Note : Cet article invité a été écrit par Marion Billon, du blog Les Enfants Avenir, les photos sont de Eric Vallée.

Comment arrive-t-on à l’unschooling ?

Je vais vous faire part de mon expérience personnelle : j’ai tout d’abord été professeur des écoles. J’ai vu des enfants fatigués, frustrés, contraints, dociles… J’ai vu trop d’enfants, « rangés » par classe d’âge. Mais aussi, j’ai vu des enfants éteints, en opposition, agressifs ou agressés. J’ai vu des enfants assis d’innombrables heures. Et, j’ai vu des enfants qui s’ennuyaient, d’autres qui peinaient à suivre. Enfin, j’ai vu des enfants tristes, ou encore qui semblaient heureux.

J’ai essayé de varier mes pratiques, j’ai fait une formation Montessori, de la pédagogie différenciée. J’ai essayé de mettre un maximum de bienveillance dans les apprentissages que je voulais faire passer, surtout dans la façon de les faire passer. Bilan : toujours pareil, tout le monde ne se sentait pas à sa place et je vous avoue que moi la première !

Ensuite, j’ai eu mes enfants. Et là, j’ai remarqué tellement de choses, que pourtant je savais, mais que je n’avais pas intégrées : ils apprennent énormément de notions sans que j’y sois pour quelque chose, ou presque ! Ils ont effectivement appris à marcher seuls, à parler seuls… je me suis contentée de m’adresser à eux normalement, comme on parle à nos pairs, de les aimer, de leur faire confiance. Du coup, je me suis demandé pourquoi, à trois ans, ça devait changer. Pourquoi, tout à coup, ils avaient besoin de l’adulte pour leur dire quoi apprendre, comment l’apprendre et à quelle vitesse ? Ça me paraissait tout à coup invraisemblable !

Une certitude s’est alors manifestée : mes enfants n’iront pas à l’école et je ne leur ferais pas cours !

Une prise de conscience qui déstabilise

Lorsqu’on en arrive à cette conclusion, c’est qu’on a pris conscience d’un certain nombre de points :

  • L’école n’est pas toujours un lieu bienveillant et les besoins des enfants ne peuvent pas tout le temps être pris en compte,
  • Les apprentissages spontanés et informels sont plus productifs que les apprentissages formels,
  • Le fait de favoriser les apprentissages informels permet à l’enfant de développer une grande confiance en lui, un esprit critique, une démarche responsable et consciente.
Les lecteurs de cet article ont également lu :  6 leçons financières pour ma fille à l'université

Et c’est là que l’on se pose LES questions existentielles : qui est-ce que je serais devenu(e) si je n’étais pas allé(e) à l’école ? Est-ce que j’aurais eu ce parcours ? Est-ce que mon métier me plaît vraiment ?

Et en même temps, le côté matériel se manifeste : pas d’école pour nos enfants, OK ! Mais financièrement, comment va-t-on s’organiser ?

Il faut, alors, voir ce moment comme une réelle opportunité de se remettre en question. C’est une chance de pouvoir réorganiser sa vie, de pouvoir se demander ce qu’on aime, ce qu’on désire accomplir.

En effet, faire un travail en accord avec ses principes, avec ses passions, donne un sens à la vie. Ça permet d’être plus zen au quotidien. Par conséquent, la famille le devient également. Ça montre à ses enfants un chemin vers le bonheur ! Quel bel exemple !

Dans un de mes articles, Comment concilier IEF et productivité, je vous donne des pistes pour trouver le travail qui vous passionne et le mettre en œuvre, tout en pratiquant l’instruction en famille.

Avec l’unschooling, moins de stress au quotidien

Tout d’abord, l’instruction en famille permet de diminuer certaines contraintes quotidiennes. En effet, fini l’heure des devoirs, l’heure du bain, fini de devoir se coucher tôt pour réussir à se réveiller le lendemain. Si l’opportunité d’un repas entre amis se présente, on peut alors en profiter. Et puis c’est la même chose au petit matin. Nous n’avons plus besoin de bousculer nos petites têtes blondes pour ne pas arriver en retard à l’école ou au travail.

Je ne dis pas qu’il faut se coucher à trois heures du matin, mais du coup la famille est libre d’aller à son rythme, de respecter ses envies. Tout d’un coup, le choix est possible !

De plus, si vous êtes une famille de unschoolers, ce n’est plus aux parents d’établir le programme ! Et ça je vous assure que ça soulage ! Ne plus avoir sur les épaules la responsabilité de ce que les enfants doivent apprendre pour réussir leur vie, est un poids énorme qui s’évapore ! J’ai conscience qu’il faut réussir à lâcher prise, il n’est pas facile d’admettre que nos enfants se débrouillent très bien sans nous avoir sur le dos… mais pourtant c’est tellement vrai ! En tout cas de mon point de vue.

Attention : je ne dis pas que le parent unschooler n’a rien à faire. Mais son rôle est très subtil. Il faut être présent, disponible, montrer à nos enfants que nous avons une confiance aveugle en eux (ils savent ce qui est bien pour eux). Et ça, ce n’est pas facile ! C’est de la bienveillance, mais quand nous n’en avons pas bénéficié nous même, c’est difficile de ne pas avoir de doutes.

Nous sommes là aussi pour apporter un cadre stimulant à nos enfants. Notre but n’est pas de les mettre en marge ou de les exclure de la société. Au contraire, nous avons envie qu’ils se réalisent pleinement et qu’ils soient heureux. Il faut donc leur fournir un maximum d’occasions de stimuler leur curiosité, de s’intéresser à toutes sortes de choses, et ce, même si le sujet ne nous passionne vraiment pas …

partager et découvrir avec l'ief

En ce qui concerne notre petite famille, nous avons envie de leur montrer qu’on aime notre vie, parce que nous l’avons choisie, qu’on souhaite la partager avec eux. Nous avons trouvé un travail qui nous passionne, qui est en liaison avec nos valeurs. Nous pouvons partager cette expérience avec eux, ils peuvent participer, nous aider ou évoluer en parallèle à nos côtés.

En effet, nous sommes bergers 4 mois dans l’année. Pour ne pas être refermés sur nous-même nous avons ouvert l’alpage aux familles non Sco, pour multiplier les rencontres et assouvir leur besoin de sociabilité. Le reste de l’année, nous essayons de leur faire rencontrer des acteurs locaux en rapport avec leurs interrogations du moment.

Pour vous donner un exemple, nous avons emmené notre fils dans un studio de radio, car il se posait énormément de questions en rapport avec ce métier. Nous allons très souvent à la bibliothèque, au théâtre sur des festivals… Également, nous faisons partie d’un réseau IEF, et ainsi on se retrouve souvent entre amis. Puis, nous avons des chevaux, des chèvres, nous faisons un peu de fromages, un potager… Et nos enfants apprennent au milieu de tout ça.

Les lecteurs de cet article ont également lu :  38 leçons de vie que j'ai apprises en 38 ans

Effectivement, c’est un parcours à la campagne, mais je pense qu’il y a également plein d’avantages à habiter en ville. Chaque endroit a son intérêt.

Cela donne donc à toute la famille, l’occasion de partager de bons moments, de vivre ensemble, tout simplement. Ça devient naturel , facile et source de joie et de bonheur.

Fini la lutte !

Je pense qu’il est plus simple de faire ensemble, ou même de faire pour soi, en laissant la possibilité à l’autre de participer ou d’observer, que d’imposer les choses. En effet, quoi de plus dur que de forcer son enfant à faire quelque chose qu’il n’aime pas ou qui ne l’intéresse pas ? Je pense que vous serez d’accord avec moi.apprendre en s'amusant école alternative unschooling

Alors que si vous faites une activité, parce que vous devez la faire ou que vous en avez envie, déjà vous n’êtes pas dans l’attente, du coup beaucoup plus zen. Et si vos enfants y voient une bonne occasion pour apprendre quelque chose, ils vont venir participer, vous aider. Et là, ça devient simple, plus long, certes, mais plus simple !

Prenez par exemple la réalisation d’un gâteau. Si personne ne vient vous aider, vous aurez le plaisir, ainsi que votre famille, de le déguster par la suite. Par contre, si vos enfants viennent le faire avec vous, c’est l’occasion, pour vous, de partager un bon moment, et pour eux, d’apprendre plein de notions, en rapport avec les mathématiques (découvrez cet article pour en savoir plus), le français (lecture, type d’écrit…), la communication, etc.

Et ensuite, c’est la vaisselle ! Une petite expérience au passage : qu’est-ce qui flotte, qu’est-ce qui coule ? Et ensuite glissades sur le carrelage mouillé de la cuisine… mais si, c’est pour développer leur équilibre, hihihi !

Vous aurez compris qu’il n’est pas nécessaire de s’imposer des choses « insupportables ». Si l’activité glissade c’est trop pour vous, vous pouvez bien sûr les arrêter à la réalisation du gâteau.

Le respect de tout le monde

L’exemple précédent amène à la prise en compte d’une composante essentielle pour une vie sans école épanouie : le respect des besoins et des limites de tous les membres de la famille.

En effet pour être heureux, il faut se sentir écouté et entendu. C’est vital pour le « bien vivre ensemble ». Un conseil de famille peut être envisagé dès que le besoin s’en fait ressentir.

« J’ai besoin de ça, toi tu as besoin de ça. Comment peut-on faire pour que nous soyons tous les deux satisfaits ? »

Le cadre, la communication, le respect, l’écoute : voici les maîtres-mots de la vie de famille épanouie.

Je trouve que l’unschooling permet très facilement ce fonctionnement. En effet, personne n’impose ce que l’autre doit faire quand ce n’est pas nécessaire. Du coup, il est plus simple pour tout le monde, de comprendre les incontournables.

Par exemple :

– Il n’y a plus rien dans le frigo.

– Je n’ai pas envie de sortir.

– Est-ce que ça te va si je te laisse finir ce que tu es en train de faire et qu’ensuite nous allons ensemble chercher de quoi manger ? Ainsi, je pourrais préparer le repas pendant que tu fais ce dont tu as envie.

– Si tu me laisses finir ça, je suis OK. De toute façon, il faut bien qu’on mange !

Ça paraît idyllique, mais je vous assure que ça fonctionne ! En tout cas avec le temps…

Maintenant que mes enfants commencent à grandir, j’arrive même à prendre du temps pour moi alors qu’ils sont à mes côtés. Pourtant la plus petite n’a que trois ans ! Il est vrai qu’en priorité je réponds à leurs besoins. Mais ensuite, quand « tout roule » je peux m’accorder une demi-heure de lecture sans être dérangée. Parfois, le grand me demande : « tu lis quoi ?». Alors je dis à haute voix ce que je suis en train de lire, il écoute un instant et repart à ses activités.

L’unschooling permet ainsi de se remettre en question personnellement, de grandir, de se demander ce dont on a besoin, de se respecter et de respecter ses proches. Cela apprend l’écoute. Il s’agit en fait, d’une philosophie, d’une manière respectueuse d’appréhender la vie de famille. Ce concept permet à toute la famille d’être plus heureuse et plus zen.

les enfants avenir unschooling

Marion Billon

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bienvenue sur Habitudes Zen, qui propose quelques uns des meilleurs articles du blog Zen Habits de Leo Babauta, traduits en Français par votre serviteur, avec sa permission, plus quelques articles personnels.