Lorsque nous procrastinons, que nous évitons de faire de l’exercice ou d’adopter une nouvelle habitude, ou que nous évitons d’entreprendre un projet difficile, la cause sous-jacente est rarement celle à laquelle nous pensons.
Nous pensons qu’il suffit de faire ce que nous évitons pour enfin sortir de la procrastination.
C’est simple !
Toutefois, lorsque nous échouons, nous nous demandons ce qui ne va pas.
Le problème, c’est que nous ne nous attaquons pas à la véritable cause, mais plutôt au symptôme, et même s’il existe des solutions pour soulager le symptôme, elles ne durent que rarement très longtemps.
Quelle est donc la vraie raison pour laquelle nous tombons dans l’évitement ?
Un courant émotionnel sous-jacent. Une sorte d’état intérieur.
Laissez-moi vous expliquer :
- Vous vous sentez d’une certaine manière — en raison de la façon dont votre vie se déroule, vous pouvez vous sentir accablé, anxieux, effrayé, triste, seul, émotionnellement épuisé, frustré, malmené par la vie.
- Vous résistez à cet état émotionnel — vous ne voulez pas vous sentir comme ça, alors vous vous en empêchez. Cette résistance prend généralement la forme de distractions, comme les vidéos et autres contenues en ligne, les petites tâches inutiles, la messagerie, etc.
- Dans cet état émotionnel, il est plus difficile de faire face à des situations complexes : se lancer dans un projet exigeant, désencombrer sa maison, traiter un millier de courriels… autant de tâches qui peuvent être bouleversantes dans le meilleur des cas. Mais le fait d’être dans un état émotionnel difficile rend la tâche encore plus ardue. Il n’est donc pas étonnant que nous évitions d’agir !
- Nous employons des astuces pour surmonter notre tendance à l’évitement — en essayant de nous contraindre à faire ce que nous évitons, à l’aide de ces astuces. « Pas de distractions, que du travail aujourd’hui ! ». Cela fonctionne parfois, mais étant donné que l’état émotionnel sous-jacent n’a pas été traité, cette solution ne dure jamais longtemps. Nous retombons dans l’évitement.
- Nous nous sentons mal et nous aggravons l’état émotionnel sous-jacent — en retombant dans l’évitement, nous nous sentons mal dans notre peau, ce qui en retour ne fait qu’aggraver l’état émotionnel existant. C’est ainsi que l’on revient à la première étape évoquée plus haut et que l’on répète le même processus, avec un stress émotionnel supplémentaire !
Tout cela vous semble familier ?
C’est ce que nous vivons tous, chaque jour, le plus souvent de manière inconsciente.
Et même lorsque nous en prenons conscience, nous y faisons rarement face, parce que nous résistons à cet état émotionnel.
Les deux problèmes à résoudre sont donc les suivants :
- Nous ne sommes pas conscients de l’état émotionnel à l’origine de l’évitement.
- Nous résistons à nos émotions, que nous en soyons conscients ou non.
Voyons comment résoudre ces problèmes afin de nous attaquer à la véritable cause de l’évitement.
Prendre conscience de son état intérieur
La solution consiste à repérer les moments où vous évitez quelque chose.
Y a-t-il un projet, une tâche, une conversation ou une habitude personnelle que vous remettez à plus tard ?
Vous pouvez aussi faire attention aux distractions : messagerie, réseaux sociaux, courriels, travail, YouTube, Netflix, sites d’information, forums, etc.
Il est toujours agréable de se distraire un peu, mais si vous le faites trop souvent, cela indique une tendance à l’évitement.
Une fois que vous avez remarqué votre tendance à l’évitement ou à la distraction, essayez de discerner votre état intérieur sous-jacent.
Vous sentez-vous triste, en deuil ou seul ? Submergé, effrayé, anxieux ?
Frustré, en colère, aigri, accablé ? Blessé, délaissé, invisible ?
À ce stade, vous n’avez pas besoin d’agir par rapport à votre état émotionnel.
Plus vous prenez conscience de votre état émotionnel, plus vous serez en mesure d’y remédier éventuellement.
Ne pas résister aux émotions
Si vous avez une tendance à l’évitement ou à vous laisser distraire, il y a fort à parier que vous résistez à vos émotions.
Cela signifie que vous ne voulez pas les ressentir — vous pensez qu’il est anormal de se sentir triste, en colère, anxieux, etc.
Dans votre tête, vous pensez peut-être qu’il n’y a rien d’anormal à ressentir ces émotions… mais une partie de vous ne veut pas les ressentir.
Vous pensez peut-être que vous ne pouvez pas y faire face, que c’est simplement trop dur.
Il n’y a rien de mal à résister aux émotions.
C’est humain de résister ! Mais tant que nous y résistons, l’émotion a un pouvoir sur nous et l’évitement devient inéluctable.
Pour arrêter de résister à une émotion, il suffit simplement de s’autoriser à la ressentir.
Autorisez-vous à vous sentir triste, seul, anxieux, frustré.
Asseyez-vous sans bouger pendant quelques minutes et donnez-vous la permission de ressentir ces émotions.
Ce qui importe le plus est de se détendre — de laisser son corps et son esprit se relâcher au fur et à mesure que l’émotion se manifeste.
Laissez-vous submerger par l’émotion.
C’est rarement difficile et cela ne dure généralement qu’une minute ou trois.
Si l’émotion est trop intense, vous pouvez prendre une pause et faire quelque chose d’autre pour ne pas y penser.
Que vous arriviez à vous laisser submerger par l’émotion ou non, accordez-vous quelques minutes pour prendre soin de vous après cette expérience.
Manifestez de la compassion et de l’amour envers vous-même, prenez une bonne tasse de thé chaud.
Prenez quelqu’un dans vos bras, parlez à un ami ou à un thérapeute.
Félicitez-vous pour tout ce que vous avez pu accomplir.
Comment ne pas succomber à l’évitement
Pour résumer, voici comment changer les choses pour ne plus autant succomber à l’évitement…
Repérer les moments où vous évitez quelque chose ou êtes en proie à la distraction.
Discernez l’état émotionnel interne sous-jacent.
Laissez-vous submerger par ces émotions, en vous autorisant à les ressentir. Détendez-vous.
Manifestez de l’amour envers vous-même et prenez soin de vous.
Une fois que vous avez suivi ce processus, tout devrait être beaucoup plus clair.
Voyez maintenant si votre cœur est plus ouvert à ce que vous évitiez.
Faites 5 minutes de ce que vous évitiez, dans un premier temps, pour remporter une victoire émotionnelle.
Cela vous disposera davantage à continuer.
Dansez, vous y êtes arrivé !
Article original écrit par Léo Babauta.
