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Comment retrouver un allaitement paisible ?

On parle peu de la fatigue post-partum et du burn-out maternel. Peut-être est-ce un sujet tabou ? Malheureusement on parle encore moins du stress subi par beaucoup de mères tout au long de leur allaitement.

Ce stress qui grignote chaque jour un peu plus leur sentiment de compétence parentale et leur besoin d’accomplissement.

L’information a pourtant un rôle préventif à l’égard de tout cela. Il serait dommage de s’en passer. C’est pourquoi aujourd’hui j’ai décidé de mettre en avant 3 sources de stress pour les mamans qui allaitent, et mes conseils pour les gérer.

Cet article a été écrit par Johanna, du blog Amour maternel, le bonheur d’allaiter. Un blog qui a pour ambition d’aider les mamans à s’épanouir dans leur allaitement.

1. La peur de manquer de lait

Une maman est vitale pour son enfant. C’est elle qui le nourrit, prend soin de lui, et lui apporte l’affection dont il a besoin. Bien sûr, de plus en plus de pères participent à tout cela. Néanmoins, lorsqu’elle allaite, la mère assume l’entière responsabilité de combler les besoins nutritionnels de son bébé.

C’est une lourde charge d’un point de vue psychologique, puisque, la croissance et la bonne santé de son bébé sont conditionnées par sa capacité à répondre à ses besoins.

De nombreuses mamans allaitantes sont donc confrontées régulièrement à la crainte de ne pas avoir assez de lait pour leur bébé.

réussir son allaitement manquer de lait

Si vous en faites partie, ma première recommandation est de vous procurer les courbes de croissance du bébé allaité sur le site de l’OMS. Cela vous permettra d’avoir une référence sur laquelle vous appuyer pour vous assurer que votre bébé grandit bien.

En parallèle, voici quelques sujets sur lesquels vous informer pour être plus sereine sur vos capacités à produire suffisamment de lait pour votre bébé :

  1. Les pics de croissance du bébé allaité,
  2. Les deux processus de lactation (endocrine et autocrine)

Dans tous les cas, si vous allaitez souvent votre bébé, et que la prise du sein est correcte lors des tétées, vous ne devriez pas rencontrer de difficultés.

2. Un lait “pas assez nourrissant”

L’allaitement est soumis au regard des autres, mais pas seulement. Il est exposé aussi à leur jugement et leurs avis.

Même lorsqu’ils ont pour ambition d’être bienveillants, les conseils des uns et des autres prennent trop souvent une tournure critique. Nombreuses sont les mamans qui ont entendu des phrases comme : “Ton bébé ne fait pas ses nuits. Donne-lui un biberon, il dormira mieux” ou bien “Pourquoi lui donnes-tu le sein aussi souvent ? Ce n’est pas normal, ton lait ne doit pas lui suffire !

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Ces paroles sont dévastatrices. Elles remettent en question la qualité du lait maternel et font douter certaines mamans allaitantes sur leur volonté première : offrir le meilleur lait à leur bébé.

C’est pourtant un élément sur lequel vous ne devriez jamais douter car même si vous vous alimentez mal ou souffrez de carences alimentaires, votre lait sera toujours assez nourrissant pour votre bébé et adapté à ses besoins.

Seul profil d’exception : femme maigre souffrant de malnutrition sévère ou de famine.

allaitement paisible lait nourrissant idées reçues

Vous l’aurez compris, dans la majorité des cas il est impossible que votre lait ne soit pas assez nourrissant pour votre bébé. S’il réclame le sein souvent, il peut y avoir de nombreuses explications à cela comme par exemple :

  • Une mauvaise position au sein,
  • Une succion inefficace,
  • De fortes chaleurs associées à un besoin d’hydratation plus conséquent,
  • La traversée d’une « poussée de croissance »,
  • Le besoin de calmer des coliques, ou un reflux…
  • Le manque de lait,
  • etc…

J’en parle de manière détaillée dans cet article.

S’il ne fait pas ses nuits, ce n’est pas la faute de votre lait. Ce n’est pas non plus parce que vous l’allaitez.

Les croyances nous laissent penser que les bébés nourris au biberon dorment mieux ou plus longtemps mais il n’en est rien. Il faut démystifier cela. Aucune étude ne met en avant un sommeil de meilleure qualité chez un bébé nourri au sein ou au biberon.

3. La reprise du travail et la poursuite de l’allaitement

reprise du travail et allaitement

Une autre source d’inquiétude courante chez les mères qui allaitent concerne la reprise du travail. Ces dernières se sentent obligées de mettre fin à leur allaitement dès leur retour au travail ou quelques jours avant.

En effet, elles pensent être incapables de poursuivre leur allaitement en étant séparées de leur bébé pendant une journée complète. C’est bien dommage car beaucoup de mamans sèvrent leur enfant à contrecoeur pour ces raisons-là.

Pourtant, il est tout à fait possible d’allaiter et travailler tant que les horaires ou les conditions de travail ne sont pas “hors norme”.

Si vous allaitez votre bébé et que vous prévoyez de reprendre le travail pendant votre allaitement, les conseils qui suivent sont pour vous !

Pour commencer, le principal risque qui incombe aux mères allaitantes à la reprise du travail, est une baisse de la production de lait maternel. Cette chute est liée essentiellement à trois facteurs :

  1. Le premier, c’est le changement de rythme de l’allaitement.
  2. Le deuxième, c’est la fatigue engendrée par ce changement.
  3. Le dernier, c’est le stress vécu par la mère, très préoccupée sur la façon dont son bébé va vivre ce bouleversement.

Effectivement, nous sommes toutes attachées au bien-être et au bonheur de notre bébé, et nous savons que notre absence sera douloureuse pour lui. L’appréhension nous gagne, et peut vite être synonyme de stress, de tristesse ou encore de frustration.

Il est vrai que nos bébés ont horreur du changement et que ce sont des moments difficiles à vivre. Surtout si aucun de vous deux n’y a été préparé. J’aurais tort de vous laisser penser le contraire.

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Ceci étant, vous avez le pouvoir d’anticiper tout cela, et de faire en sorte que tout se passe de manière progressive, afin que votre bébé vive les premières séparations dans les meilleures conditions possibles.

Voici quelques éléments sur lesquels vous pouvez établir une transition graduelle :

  • Le changement de rythme des tétées,
  • L’intégration du biberon ou d’une alternative au biberon dans l’allaitement,
  • L’arrivée dans le lieu d’accueil choisi : crèche, assistante maternelle…

En ce qui concerne le rythme des tétées, vous pouvez d’ores et déjà commencer à donner un rythme à votre allaitement en installant quelques tétées à heures fixes, comme par exemple les tétées que vous ferez le matin avant de partir au travail, et/ou celles que vous ferez à votre retour. Pour le reste de la journée, ne changez rien.

Cette action permettra à votre bébé d’avoir un début de rythme établi, et cela aidera également votre lactation à s’adapter aux futurs changements.

Pour l’ajout du biberon dans l’allaitement, cela peut être plus ou moins difficile selon le caractère du bébé et son attachement au sein, mais si vous vous y prenez à l’avance, vous pourrez l’accompagner dans l’acceptation de cette nouveauté sans sentiment d’urgence.

En ce qui concerne le mode de garde, là aussi vous pouvez prendre les choses en main ! N’attendez pas la reprise du travail pour y mettre votre enfant. En effet, il existe ce qu’on appelle la période d’adaptation en crèche. Cette étape a pour vocation d’offrir une transition douce à votre enfant en le familiarisant avec le lieu d’accueil et les autres enfants qui s’y trouvent.

La durée d’adaptation peut varier entre 3 à 15 jours environ, selon les enfants et le lieu d’accueil.

Le principe est simple : procéder par étapes. Au début vous restez présente avec votre bébé de manière à ce qu’il découvre l’endroit où il évoluera en votre absence. Ensuite, vous vous absentez une heure. Puis deux heures, et ainsi de suite.

Si vous prévoyez cette phase d’adaptation, alors votre bébé aura déjà pris ses marques au moment où vous retournerez au travail. Dans tous les cas, n’ayez crainte, même si être séparé de nous les rend tristes, nos bébés sont doués de fortes capacités d’adaptation.

Johanna du blog www.amourmaternel.fr

Sources :

  • Violaine Guéritault, La fatigue physique et émotionnelle des mères : le burn-out maternel, Odile Jacob, 2005
  • Mohrbacher N., Breastfeeding Answer Book, « Nutrition, weight loss, exercise, and personal grooming », chapitre 19, 2012.
  • HOCK E., MCBRIDE S., GNEZDA M. : « Maternal separation anxiety : Mother-infant separation from the maternal perspective », Child Development,1989 ; 60 : 792-802.
  • Bowlby, Attachement et perte, tome 3, « Un exposé général » (Théorie de l’attachement).
un commentaire
  1. Merci pour cet article Johanna (et Olivier).
    Effectivement, l’allaitement est encore soumis à rude épreuve de nos jours.
    Ce constat parait incroyable en 2022! Les pédiatres ne sont toujours pas formés à cela et transmettent trop souvent de mauvaises informations. Cela culpabilise les femmes allaitantes et les contraint même parfois à interrompre complètement l’allaitement, simplement par désinformation… C’est malheureux…
    Heureusement que de plus en plus de femmes ont aujourd’hui recours à des conseillères en allaitement pour les accompagner au mieux ! 🙂

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